Il
y a quelques jours, Xavier Dolan a fait une première sortie publique par
rapport au fait que son film Mommy
n'ait pas été sélectionné aux Oscar en décembre dernier.
En
bref, il se disait déçu et s'interrogeait sur les raisons de cette décision. En
solidaires compatriotes, nous l'étions tous, déçus, mais il ne faudrait surtout
pas croire que le fait que Mommy ne
soit pas nommé aux Oscar dise quoi que ce soit par rapport à la qualité du
film. En bout de ligne, comment fonctionne cette sélection ? Comment un
film se retrouve en nomination comme meilleur film en langue étrangère aux
Oscar ? On dresse un portrait.
Tout
d'abord, quelques mots sur l'Academy of Motion Picture Arts and Sciences. Il
s'agit d'une société formée en 1927, composée de spécialistes impliqués à tous
les niveaux de la création d'un film (acteurs, réalisateurs, producteurs,
techniciens, etc.) visant entres autres à souligner l'excellence dans le domaine
du cinéma. Combien de membres ? 5783 !
En
ce qui concerne la catégorie du meilleur film en langue étrangère, prix
convoité par Dolan, le processus est légèrement différent que pour les films
nommés dans les autres catégories.
Par
exemple, il s'agit de la seule catégorie qui ne requiert pas que le film ait
été présenté dans un cinéma aux États-Unis. De plus, alors que les autres
catégories nécessitent que le film ait été présenté aux États-Unis avant le 31
décembre, pour pouvoir représenter son pays aux Oscar, un film doit avoir été
présenté dans son propre pays durant sept jours consécutifs avant le 30
septembre.
Finalement,
un comité spécial est formé pour la sélection de ces films. Le groupe de
personnes pouvant influencer le résultat est donc beaucoup plus petit que dans
les autres catégories.
Avant
le 30 septembre, tous les pays peuvent soumettre un film qui les représentera
aux Oscar. Donc, le 19 septembre, nous apprenions (sans surprise) que Mommy représenterait le Canada pour
l'obtention de la tant convoitée statuette dorée. Une autre particularité exclusive
à cette catégorie: la nomination en deux étapes. Le 19 décembre, l'Academy a fait paraître la
« shortlist », pré-sélection de neuf films qui « avaient encore
une chance » (on se croirait à Star Académie !). Nous savions alors
que c'était terminé pour nous (le Canada). Puis, le 15 janvier furent annoncés
les cinq films officiellement nommés. Cette année, on y retrouve les
merveilleux films Ida, Leviathan,
Tangerines, Timbuktu et Wild Tales.
Toute
l'industrie, à travers le monde, est d'accord pour dire que Mommy aurait dû y être. Toutefois, il
faut toujours se rappeler qu'en plus du fait que c'était une année
particulièrement solide dans cette catégorie, (ce qui
a eu raison de Mommy selon Roger
Frappier), il s'agit d'un processus entièrement
subjectif. Les « décideurs » auraient eu raison de choisir le film du
jeune prodige québécois, mais ils ont probablement eu raison de choisir les
cinq films nommés aussi.
Bref,
dans notre cœur, il va sans dire que Dolan a accompli tant de belles choses
avec Mommy cette année. Succès à
l'international ainsi qu'au Québec, tant sur le plan commercial, populaire
qu'artistique. C'est notre gagnant à
nous.
Parlant
de Dolan, il ne ralentit pas ! Dès aujourd'hui, il campe un rôle de jeune
patient troublé dans La Chanson de l'Éléphant et il y est incroyable. Le talent à
l'état pur (et le travail acharné aussi). Lorsque vous aurez vu le film,
laissez-nous savoir ce que vous en avez pensé !
Bonne
semaine et bon cinéma !
P.S.
La «grande cérémonie» aura lieu ce dimanche, 22 février, à 19:00. C'est un
rendez-vous !