Depuis déjà quelques semaines, nos chroniques hebdomadaires traitent principalement de la place grandissante qu'occupent les artisans québécois de tous acabits (acteurs, réalisateurs, équipe technique...) dans le panorama hollywoodien.
Loin de nous l'idée d'user de propagande (quoique, quoi de mieux que d'encourager le cinéma québécois tout en se divertissant!) ou encore de tenir cette ligne de conduite jusqu'à plus soif! Seulement, voilà : les astres se sont alignés en ce sens et le calendrier rédactionnel ne pouvait être organisé autrement, la liste des films à venir pour le début de l'automne étant essentiellement constituée de gros canons « made in Hollywood » mais portés, de près ou de très très près, par des Québécois.
Après Incendies de Denis Villeneuve, nominé aux Oscar en 2011, et Monsieur Lazhar de Philippe Falardeau, mis en nomination aux Oscar l'année suivante, les projets américains se sont succédés à la vitesse grand V pour la crème de nos cinéastes. Après Prisonniers de Denis Villeneuve (20 septembre), plusieurs autres œuvres importantes sortiront sous peu, pour notre plus grand plaisir.
Le 22 novembre prochain, les films Donneur anonyme de Ken Scott et Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée se partageront la sortie cinéma de la semaine. On prédit d'ailleurs déjà au film de Vallée une place de choix lors de la cérémonie des Oscar en 2013. Puis, la semaine suivante, un film des plus attendus prendra l'affiche avec, dans le rôle principal, une actrice québécoise en pleine ascension, estrienne de surcroît : la jeune Sophie Nélisse dans La voleuse de livres (The book thief) de Brian Percival. C'est aux côtés de l'oscarisé Geoffrey Rush et de la nominé à un Oscar, Emily Watson, que la jeune comédienne, détentrice d'un Jutra et d'un prix Génie pour son interprétation dans le film Monsieur Lazhar, a vécu son baptême cinématographique en sol hollywoodien. À ceux qui se demandent si mademoiselle Nélisse a su relever le défi, sachez que l'actrice a d'ores et déjà gagné un prix pour son interprétation de Liesel Meminger dans The book thief aux Hollywood Film Awards. Le trophée, remis annuellement, vise à reconnaître un jeune talent prometteur. La jeune actrice de 13 ans, toute de rouge vêtue, était sur place, au Beverly Hilton, pour cueillir son prix le 21 octobre dernier.
C'est donc le Tout-Hollywood que la talentueuse Sophie Nélisse a su séduire, à commencer par le réalisateur qui l'a dirigé dans The book thief : « Elle était incroyable cette enfant. J'ai été captivé immédiatement, a dit le cinéaste en entrevue. C'était un mélange d'innocence, mais en même temps elle était ancrée dans le réel. Vous avez l'impression qu'elle peut vous surprendre à chaque tournant (...) C'est une importante responsabilité pour une fille de son âge de porter un tel rôle. Si Sophie n'avait pas fait les choses correctement, tous les autres auraient eu de la difficulté à garder le rythme, précise le réalisateur. Heureusement, elle a été parfaite. » Même son de cloche du côté de celui qui jouait à ses côtés le rôle de son père adoptif : « J'ai eu la chance au cours de ma carrière de jouer avec des actrices extraordinaires, et Sophie est l'une d'entre elles, explique Geoffrey Rush. C'est une comédienne talentueuse qui a un rapport instinctif et créatif avec la caméra. »
La voleuse de livres, inspiré du roman éponyme de Markus Zusak, raconte l'histoire de Liesel Meminger, une jeune fille qui habite dans une famille d'accueil à l'extérieur de Munich pendant la Deuxième Guerre mondiale. Liesel mène une triste existence solitaire jusqu'à ce qu'elle découvre une chose à laquelle elle ne peut résister et qui la passionne; les livres. Avec l'aide de son père adoptif joueur d'accordéon, elle apprend à lire et partage ses bouquins volés avec ses voisins pendant les bombardements aériens, ainsi qu'avec l'homme juif caché dans sa cave. D'ici sa sortie en salles le 29 novembre prochain, on peut donc se rabattre sur le roman duquel le film est adapté pour mieux patienter.