L'Université
de Sherbrooke s'est récemment classée 10e en recherche au Canada, et
ceci, est grâce au travail exceptionnel de ses chercheuses et de chercheurs.
Le 24
avril, l'établissement a tenu à saluer l'inestimable
contribution de neuf personnalités lors de la Célébration de la recherche et
des études supérieures. L'événement
s'est tenu au Campus principal de l'Université de Sherbrooke La cérémonie et
les discussions ont été animées par le professeur Mathieu Nuth, directeur du
Département de génie civil et génie du bâtiment à la Faculté de génie.
Neuf prix
Neuf prix
dans trois catégories ont été remis à ses personnes qui, de
jour en jour, elles font avancer la science et la recherche. L'Université
de Sherbrooke a souligné que «cette soirée a été l'occasion de découvrir des talents
émergents en vulgarisation scientifique, une compétence prisée en recherche.
Les personnes ayant reçu des prix majeurs externes à l'Université ont également
été honorées.»
Les personnes gagnantes
Les deux
gagnantes des finales internes de Ma thèse en 180 secondes et 3-Minute Thesis 2024,
ont été Nada Zoubdane (médecine et sciences de la santé) et Alitzel Lopez
Sanchez (sciences). Ces chercheuses ont eu la possibilité de présenter les prouesses oratoires qui leur
ont permis de se qualifier pour des finales régionales et nationales en avril,
mai et juin.
Lauréates et lauréats du 7e Concours de
vulgarisation scientifique
Le public
a aussi assisté au dévoilement des Lauréates et lauréats du 7e Concours de
vulgarisation scientifique. Il s'agissait d'une compétition interne qui
valorise la rédaction et la conception de bandes dessinées.
Le magazine Québec Science
Pour une
deuxième année de suite, une personne du magazine Québec Science était
sur place pour faire la remise du prix Découverte de l'année. Cette reconnaissance a été attribuée à la professeure de psychoéducation Gabrielle Garon-Carrier. La
professseure a a reçu cette reconnaissance exceptionnelle, des mains de la
rédactrice en chef de Québec Science, Marine Corniou.
Les neuf
étoiles de la soirée ont chacune reçu un prix d'une valeur de 4000 $.
Prix de la
recherche et de la création
L'Université
de Sherbrooke explique que «cette récompense souligne des découvertes,
publications scientifiques ou œuvres de création importantes publiées au cours
de l'année.»
Le travail
ou le bébé
«La
recherche sur les retombées des programmes sociaux destinés aux familles se
centre habituellement sur les aspects économiques liés au retour des femmes sur
le marché du travail après la naissance d'un enfant», selon 'Université de Sherbrooke. «La
professeure Gabrielle Garon-Carrier s'est plutôt intéressée au bien-être de
l'enfant. Avec son approche mariant la psychologie développementale,
l'économie, la sociologie et la santé publique, elle a pu vérifier comment le
congé de maternité et la situation financière des familles sont associés aux
symptômes d'anxiété de séparation chez les enfants.»
Importante étude auprès de 1295 familles
Son
importante étude sur un échantillon de 1295 familles montre qu'un congé de plus
de cinq mois pourrait aider à prévenir le développement de l'anxiété de
séparation des enfants, même lorsque ce congé plonge temporairement la famille
en situation de précarité financière. Les retombées de cette contribution sont
si importantes et pertinentes sur les plans scientifiques et sociaux qu'elle
s'est positionnée dans le palmarès de Québec Science comme la découverte
la plus importante de l'année 2023.
prouvé : la vitamine C n'est pas une panacée
Le sepsis,
une infection généralisée grave, cause la mort de plus de 11 millions de
personnes par an. Les équipes médicales qui tentent de réduire cette mortalité
se sont tournées vers la vitamine C sur la base de données scientifiques
parcellaires évoquant l'innocuité d'une molécule bien connue. Or, pour le
professeur François Lamontagne, ce type d'évidence médicale ne devrait pas être
tenue pour acquise.
Alors
qu'il étudiait déjà les effets de la vitamine C en sepsis, la pandémie est
arrivée. Avec le concours de 2613 personnes hospitalisées pour cause de
COVID-19, il a prouvé que non seulement la vitamine C ne servait à rien, mais
qu'elle pouvait même nuire. Cette avancée remarquable, qui a fait le tour du
monde, le conforte dans sa vision de la médecine : pour le bien des
personnes malades, la recherche scientifique devrait être davantage intégrée à
la vie clinique afin de réévaluer constamment les soins courants.
Détecter
facilement la gingivite
La
gingivite touche plusieurs millions de Canadiens et Canadiennes annuellement,
mais son diagnostic est sujet à une interprétation visuelle du dentiste. La
multinationale Colgate Palmolive, qui souhaite améliorer la prévention de cette
maladie courante, a approché le professeur Philippe Dauphin Ducharme en 2020 en
vue de créer une plateforme de détection pratique et rapide qui permettrait de
standardiser ce processus en fournissant des données de santé précises. Forte
d'une expertise en développement de biocapteurs électrochimiques à base
d'aptamères, l'équipe du professeur Ducharme était tout indiquée pour permettre
cette avancée médicale. Un partenariat de recherche est né. L'équipe a pu
mettre au point un dispositif qui détecte les biomarqueurs du glucose et de
l'adénosine monophosphate (AMP) dans la salive. Ce dispositif, qui sera bientôt
breveté, a non seulement permis une avancée en médecine dentaire, mais il ouvre
la voie à un suivi facilité, même à domicile, pour plusieurs autres conditions
médicales, simplement en recueillant soi-même sa salive dans un récipient.
Prix
Tremplin en recherche et création
Ce prix
souligne la contribution exceptionnelle de professeures et professeurs en début
de carrière.
Bien dans
sa tête du préscolaire au postsecondaire, grâce au transfert de connaissances
Face à
l'augmentation des enjeux de santé mentale des jeunes et des personnes
adolescentes, des initiatives se mettent en place à la grandeur de la province.
L'expertise de la professeure Julie Lane y est pour quelque chose. Spécialisée
en transfert des connaissances dans le domaine de la santé mentale, elle dirige
depuis 2018 des projets qui contribuent à jeter des ponts entre la recherche et
la pratique. À l'aide
de son équipe, cette chercheuse engagée, prolifique, inspirante et influente a
changé la donne pour des milliers de jeunes et leurs familles en menant des
projets d'envergure hautement collaboratifs. Elle pilote le programme
HORS-PISTE, qui vise la prévention de l'anxiété et qui est positionné dans le
Plan d'action interministériel en santé mentale au Québec. Elle codirige
également le nouvel Observatoire sur la santé mentale en enseignement
supérieur, financé par les Fonds de recherche du Québec, qui vise à
promouvoir une culture favorable à la santé mentale dans l'ensemble des cégeps
et universités.
Vieillir à
la maison ou déménager?
Après
l'hospitalisation d'une personne âgée fragilisée par la maladie, l'épineuse
question du maintien à domicile se pose, puisqu'on considère souvent qu'elle y
sera à risque de chute ou d'isolement. Nous
savons qu'un milieu de vie qui ne correspond pas aux préférences de la personne
aînée peut augmenter ses risques de détresse émotionnelle, de réhospitalisation
et de décès. La professeure Véronique Provencher propose donc un changement de
paradigme en favorisant la prise d'un certain risque, afin d'atteindre un
meilleur équilibre entre « sécurité » et « autonomie ». Avec son
équipe, elle a développé divers outils destinés aux équipes soignantes, aux
proches et aux acteurs clés de la communauté. L'objectif : resserrer le
filet de sécurité autour des personnes âgées qui veulent retourner à la maison.
Dans notre société vieillissante, les retombées de ces travaux sont majeures,
sans compter que l'expertise de cette chercheuse engagée et prolifique fait
écho jusqu'à l'international.
Société
durable : les biofilms comme pistes de solution
La
majorité des bactéries vivent en communauté dans des biofilms, une sorte de
pellicule qu'on retrouve sur des surfaces solides immergées ou sur des
liquides. Les étudier nous aide à mieux comprendre le rôle des bactéries dans
l'environnement. Ce savoir est crucial pour la société durable à laquelle nous
aspirons.La
professeure Pascale B. Beauregard est l'auteure de plusieurs découvertes
fondamentales dans ce domaine. Ses travaux novateurs ont notamment contribué au
progrès de l'agriculture durable, et pourront permettre une réduction
importante de l'utilisation des fertiliseurs azotés et des pesticides nuisibles
aux écosystèmes. D'autres aspects de sa recherche offrent des perspectives
importantes pour lutter contre la résistance aux antibiotiques. Grâce à
une approche multidisciplinaire axée sur les collaborations avec l'industrie,
les entités politiques et le milieu de la santé, la chercheuse répond par ses
travaux à des questions d'actualités. Ses avancées sur le plan des
connaissances et des méthodes inspirent divers groupes de recherche à travers
le monde.
Prix de la
meilleure thèse de doctorat
Ce prix
reconnaît l'excellence de travaux de recherche de 3e cycle dans
trois grands secteurs de la recherche.
Pour
l'inclusion des perspectives autochtones en géographie
À l'heure actuelle, bien que des notions liées
aux territoires autochtones soient enseignées aux élèves du Québec, les
perspectives des peuples autochtones eux-mêmes sont encore marginales dans le
traitement qu'en font les programmes et les manuels. Pour ses
études doctorales, Aude Maltais-Landry a travaillé en étroite collaboration
avec la Nation W8banaki (abénakise) afin de concevoir un guide pédagogique pour
l'enseignement de la géographie au premier cycle au Québec. Construite
sur de solides bases théoriques, sa recherche est le fruit d'un important
travail de documentation, de concertation et de validation auprès de personnes
enseignantes en contexte w8banaki et de membres de la Nation W8banaki. Thèse
exceptionnelle, recherche originale, projet novateur : les éloges sont
nombreux à l'endroit de ce travail qui trace la voie à d'autres projets de
collaboration avec les Premières Nations au Québec.
Danser
sans douleur
Les
danseuses et les danseurs figurent parmi les athlètes les plus blessés. Plus de
90 % d'entre eux subissent au moins une blessure par saison. Dans certains
cas, les douleurs musculosquelettiques peuvent mettre un terme à leur carrière.
Justine
Benoît-Piau a choisi de se consacrer à cette population souvent négligée par la
médecine sportive. Pour sa thèse, elle a recruté 118 danseuses et danseurs
professionnels afin de mieux comprendre les facteurs modifiables contribuant
aux blessures, comme la force de la hanche et la passion obsessive.
Tout en
poursuivant sa pratique clinique à titre de physiothérapeute, elle a réuni une
équipe interdisciplinaire et tissé des liens de confiance avec le milieu de la
danse, en plus de rédiger les trois articles scientifiques qui composent sa
thèse. Grâce au
travail de cette chercheuse promise à une carrière prolifique, la santé
physique et psychologique des danseuses et danseurs pourra être mieux préservée
par l'entremise de programmes d'entraînement préventifs.C'est dans
les matériaux dits « fortement corrélés » qu'on retrouve les états de
la matière les plus intéressants, comme le magnétisme, les liquides de spin et
la supraconductivité. Or étudier ces états est fort complexe et force le
développement de méthodes approximatives, même pour l'étude du modèle le plus
simple, soit le modèle d'Hubbard.Dans sa
thèse, Chloé-Aminata Gauvin-Ndiaye a réalisé quatre projets liés à l'approche
auto-cohérente à deux particules (TPSC), une méthode utilisée pour résoudre
approximativement le modèle d'Hubbard. L'approche qu'elle propose pourra être
utilisée pour étudier les cuprates de façon plus réaliste.Dans une
thèse « matériellement impeccable » et d'une « écriture
parfaite », l'étudiante a relevé le pari de réussir à faire des
prédictions importantes sur les matériaux qu'elle étudiait tout en perfectionnant
les approches théoriques pour y parvenir. Qualifiée de pionnière, elle trace
ainsi la voie à d'autres études grâce à ses efforts de perfectionnement des
approches de calcul.Pour ce
travail qui marquera l'histoire de la recherche en sciences quantiques,
l'Université de Sherbrooke se dit honorée de remettre à Chloé-Aminata
Gauvin-Ndiaye le Prix de la meilleure thèse de doctorat dans la catégorie
Sciences naturelles et génie.*
*Université
de Sherbrooke