La
petite histoire de la ferme Bolduc ne ressemble pas tout à fait aux histoires
traditionnelles d'agriculteurs des années passées. Marc Bolduc et sa
conjointe Shelley Jacklin, de Sawyerville sont maintenant propriétaires de
la ferme familiale qui a été fondée par le père de M. Bolduc en
1962. Roger et Marie-Pierre Bolduc achètent donc en 1962 la ferme de Sawyerville, dans le but d'y
élever alors une centaine de chevaux pour leurs urines,
urines qui sont vendues à des fins médicales (pénicilline entre
autres). Les affaires sont bonnes durant plusieurs années, mais voilà
qu'en 1978, la demande d'urine des chevaux diminue drastiquement avec pour
effet que les prix sur le marché connaissent une chute vertigineuse. S'en
était assez pour que M. Bolduc avec ses 5 enfants qui contribuent aux travaux
de la ferme en expansion, modifie sur le coup la vocation commerciale de
l'entreprise pour se diriger dans l'élevage de bovins. Ils achètent donc
plusieurs spécimens de race Simmental provenant
de l'Ouest canadien ainsi que plusieurs Charolais pur-sang. Au fil du
temps, l'entreprise familiale se positionne dans le marché alors que le plus
jeune des fils Bolduc, Marc, devient avec sa conjointe propriétaire de la ferme. Ils
opèrent donc la ferme familiale depuis et le couple d'entrepreneurs vient
d'apprendre une excellente nouvelle ,
le fruit de leur travail de plusieurs années a été récompensé et
doublement d'ailleurs. Premièrement, la ferme des Bolduc vient de remporter
les grands honneurs pour leurs veaux d'élevages charolais, obtenant haut la
main le titre 2021 des meilleurs veaux du Québec.
Un
honneur est décerné annuellement par le Centre de référence en agriculture et
agroalimentaire du Québec ainsi que par le regroupement des Producteurs de
bovins du Québec qui ont statué qu'ils sont les meilleurs au Québec. Une
nouvelle apprise par... téléphone, raconte M. Bolduc. " Oui, on a reçu
un coup de fil et ils nous ont dit qu'on avait gagné ! Que nos veaux
étaient d'une grande qualité ! C'est ben l'fun et c'est vraiment apprécié,
ça veut dire que l'on effectue bien notre travail."
Il
faut reconnaître que l'expérience et une bonne stratégie entre en
ligne de compte dans le marché des veaux vendus à l'encan. "Premièrement,
moi je n'envoie que des veaux de 600 livres, pas avant ça, et
je choisis judicieusement le moment de les amener à l'encan ,
c'est pas mal stratégique... Il faut y penser et choisir le bon encan, car
les prix varient selon la demande, et la demande varie selon la saison,
et ça, tu l'apprends en cours de route !"
Pour
obtenir un pareil honneur de produire les meilleurs veaux du Québec , il faut absolument que différents facteurs se
croisent en même temps et sur une longue période, comme entre autres
l'alimentation qui joue un rôle très important. C'est pourquoi les Bolduc
nourrissent les vaches avec majoritairement des balles carrées et du foin
sec ... Beaucoup de foins ! je
fais 10 000 balles carrées attachées pour l'étable et 400 balles rondes
! Et c'est certain que cela fait une différence et on en a la preuve
encore aujourd'hui. (Une vache mange à elle seule environ 200 balles de foin
par année et atteint un poids d'environ 1200 livres).
Mais
leur belle histoire ne s'arrête pas là, car un autre téléphone annonceur de
bonne nouvelle a sonné chez les Bolduc, mais en retard d'un an ! Les
organismes qui chapeautent les prix, leur ont aussi appris par téléphone qu'ils
avaient également en 2020 obtenu la 2e place ! Les deux propriétaires,
Shelley et Marc ignoraient donc qu'ils s'étaient fort bien classés l'année
précédente. Il est certain qu'avec cette reconnaissance leur mérite
dépasse largement le fait d'être les meilleurs à l'Encan Sawyerville de Cookshire-Eaton, car selon le
Comité conjoint des différentes races de boucherie, ils ne sont tout simplement
rien de moins que les meilleurs au Québec !
Malheureusement,
étant donné les circonstances liées à la COVID-19,
les festivités entourant la remise de la bannière championne seront cependant
bien minces : ils ont reçu le certificat par la poste.