La crise immobilière que connaît le Québec au cours des
derniers mois se poursuit à Sherbrooke alors que les prix des maisons
augmentent encore. Toutefois, l'activité s'est calmée quelque peu vers la fin
du deuxième trimestre de 2021 selon Royal LePage.
En fait, les données sont fournies par leur filiale, soit
RPS Solutions pour propriétés résidentielles, une société d'évaluation
immobilière canadienne. À la suite de leur étude, l'organisation indique que le
prix des propriétés à Sherbrooke grimpe de 26,7 % au deuxième trimestre de
l'année en cours, par rapport à la même période en 2020, pour atteindre 287 200 $.
En ce qui concerne les maisons unifamiliales détachées, leur prix médian a
bondi de 28,3 % d'une année sur l'autre pour atteindre 308 000 $.
En raison du déconfinement et de l'arrivée de l'été,
l'activité immobilière s'est affaiblie dans la deuxième moitié du trimestre
selon les dires du dirigeant-propriétaire chez Royal LePage Évolution.
« Le marché immobilier de Sherbrooke a amorcé un léger essoufflement
de la demande en mai et juin, et une baisse des nouvelles inscriptions. Il
reste qu'avec un inventaire excessivement limité, les prix ont continué
d'observer des hausses importantes », constate Jean-François Bérubé
« Ce ne sont pas toutes les propriétés qui obtiennent des
offres multiples. La mise en marché doit faire l'objet d'une étude des
comparables pour établir un prix de vente réaliste. Le marché demeure fermement
à l'avantage des vendeurs, mais les propriétés bien inscrites et clés en main ressortent
assurément du lot », ajoute-t-il.
En ce qui concerne les ventes, le nombre de transactions de
maisons unifamiliales a également augmenté. Comparativement à l'année
précédente, c'est 31 % domicile de plus qui ont trouvé preneur. Toutefois,
cette donnée peut être biaisée en raison de la pause forcée qu'a connue
l'industrie immobilière au printemps 2020. Celle-ci a vraisemblablement
diminué les transactions potentielles. En faisant une comparaison avec l'année 2019,
une période plus réaliste, ce nombre demeure stable.
Un retour à la normale?
Cette crise immobilière devrait retrouver un certain rythme
plus normal au cours des prochaines années puisque, à long terme, le secteur
immobilier ne peut soutenir une telle hausse des prix. Ainsi le phénomène de
surenchère devrait également diminuer. M. Bérubé croit d'ailleurs que les
hausses de prix seront plus modérées.
« Rappelons que la demande sans précédent que nous avons
observée pendant la pandémie a créé des attentes qui sont insoutenables à long
terme. Le marché est simplement en train de reprendre un rythme plus sain, dans
un trimestre caractérisé par les vacances estivales. Il faut ajuster nos
repères », indique M. Bérubé.
« La différence est que les hausses de prix
seront désormais fondées sur des valeurs plus élevées », dit-il. « Je ne
m'attends pas à une correction des prix en 2021. Le désir d'avoir son propre
chez-soi a pris une place importante dans l'esprit des gens et le marché
immobilier de Sherbrooke a subi une mise à jour des prix proportionnelle à la
demande », conclut-il.