La nouvelle est tombée au salon de l’électronique IFA de Berlin : Samsung lance son poste TV 8 K, soit 4 fois la résolution d’un écran 4K et 16 fois celle de notre HD actuelle. Seul bémol, il n’y a pas encore de contenu ni d’infrastructure pour diffuser sous cette résolution.
Il ne s’agit pas d’un prototype comme on a pu le voir chez d’autres fabricants comme LG avec sa grande télé OLED 8K, présentée elle aussi à Berlin. Le constructeur sud-coréen affirme que sa nouvelle télé QLED est un exemplaire auquel les consommateurs canadiens pourront avoir accès très prochainement pour la considérable somme de 19 999$.
Ce prix à priori excessif n’est pas surprenant pour autant, quand on se réfère aux premiers modèles 4K lancés au Canada par LG pour le même montant. C’est la règle dans la niche des produits électroniques, les premiers modèles sont toujours plus chers, le prix finissant très vite par baisser avec la concurrence.
Qu’est-ce qui différencie la 8K des autres résolutions ?
Un écran 8K renferme à lui seul la résolution de quatre écrans 4K, ou celle de 16 écrans HD. En chiffres, il affiche 7680 par 4320 pixels. Avec une telle résolution, les images à l’écran sont d’une netteté absolue, mais il faut disposer d’un écran adapté pour l’apercevoir. Le modèle utilisé par Samsung lors de sa présentation était de 85 pouces, soit un écran de très grande taille par rapport aux écrans habituels. Une télé 8K de 40 pouces par exemple ne permettrait pas de faire la différence entre du contenu 4K et du contenu 8K, elle ne présenterait donc aucun intérêt.
La question qui se pose avec la télé 8K, c’est son utilité en l’état actuel des choses. En effet, il n’existe pas encore vraiment de contenu 8K, ou du moins très peu, et l’installation des infrastructures devant permettre la diffusion d’un tel contenu se fait toujours attendre. Il est vrai que quelques rares films ont été tournés avec en 8K, mais leur distribution demeure en en HD ou en 4K. De leur côté, certains fournisseurs d’internet haute vitesse ont néanmoins emboîté le pas, anticipant une demande accrue pour les émissions en HD. C’est notamment le cas chez Shaw Direct Internet, qui se spécialise en forfaits internet haute-vitesse en région.
Des opérateurs canadiens pas prêts
Au Québec, de nombreux diffuseurs continuent de se mettre à jour pour la 4K, et leur priorité actuelle n’est certainement pas la 8K. Interviewé sur le sujet, Nicolas Poitras, en charge des services résidentiels du côté de Bell, explique que la priorité actuelle de l’entreprise est l’obtention de contenu 4K. La totalité des récepteurs numériques qu’elle vend à ce jour est compatible avec la 4K, alors la grande majorité des chaines continuent de diffuser en HD, et proposent uniquement du contenu 4K sur demande.
Pour que la 8K soit popularisée, il faut que du contenu de ce type existe, que les distributeurs disposent des infrastructures adéquates pour retransmettre ce contenu et que les consommateurs soient équipés de matériels adéquats pour le recevoir.
Du côté de Radio-Canada, le son de cloche est tout autre, puisque François Vaillant, directeur général d’ingénierie aux services technologiques médias, révèle que l’objectif à l’heure actuelle est de parvenir à un vrai déploiement 4K. C’est dire que la technologie 8K est très loin de figurer dans les priorités de l’opérateur.
Des fabricants encore dubitatifs
Même du côté des fabricants de téléviseurs, on semble hésiter à se lancer. Ils sont conscients que le marché n’est pas encore prêt pour la 8K, d’autant plus que la différence avec la 4K est à peine perceptible pour les néophytes. C’est pourquoi les premiers écrans proposés à ce jour sont juste équipés d’une technologie permettant d’améliorer le rendu des résolutions SD, HD et 4K. Le résultat, bien qu’étant réussi, n’est évidemment pas le même que celui d’un contenu 8K natif.