Nicolas Meagher, directeur de l'Aménagement forestier coopératif des Appalaches, croit mordicus aux avantages de considérer la forêt comme moteur de développement économique pour le Haut-Saint-François. De nombreuses statistiques prouvent cette réalité. Il juge l'exploitation de la forêt comme « une activité intéressante; au-delà des revenus qu'elle génère déjà en région, elle en est une source potentielle majeure ».
Le Projet de développement de la zone agricole (PDZA) intervient dans le futur de la foresterie. Il en sera discuté le 30 mars prochain, à Dudswell. La cueillette de matière ligneuse, bois franc et résineux principalement, occupe plusieurs ingénieurs et techniciens dont ceux qui la prélève. Quelque 840 propriétaires jardinent la forêt sur une superficie de 97 500 ha dans le Haut-Saint-François, ce qui équivaut à 55 % du potentiel à aménager.
La production de sirop d'érable, dont la valeur pour le Québec atteindrait 2 G$, est prélevée tant sur ces lots privés que sur une partie des terres publiques louées à des acériculteurs. La cueillette des matières non ligneuses telles les champignons, les noix, la gomme de sapin et bien d'autres participent à l'éclosion d'entreprises autonomes qui ajoutent à la richesse de la MRC. Un innovateur, dans la région de Saint-Isidore-de-Clifton, se consacre à cette activité en misant sur les produits cosmétiques et comestibles. La serriculture dont le chauffage constitue près de 90 % des coûts aurait avantage à utiliser tous les résidus du bois sous forme de biomasse comme combustible économique.
Plusieurs entreprises et industries transforment les ressources du couvert végétal, générant ainsi des revenus importants et des emplois nombreux. Celles qui sont connexes, comme le camionnage, la vente de machinerie pour l'abattage et leur entretien, produisent leur lot de richesse en région.
La récupération de terres en friche libérera des espaces plus rentables. Ces milieux qui se régénèrent en buissons et autres essences moins nobles pourraient être mieux utilisés pour le développement de l'agriculture. Cette dernière, pour sa part, occupe 15 % des surfaces agraires de la région. On songe à cultiver de nouvelles variétés de céréales et plantes fourragères bien adaptées à nos conditions climatiques.
L'industrie touristique repose sur la fréquentation des parcs de notre MRC. Entre autres, dans le secteur Franceville du parc du Mont-Mégantic, les visiteurs y trouvent de l'hébergement sous diverses formes et des sentiers de randonnées qui ouvrent la voie sur de superbes panoramas. Un de ces parcours amènera au parc MacKenzie de Scotstown.
Le fait que les quelque 90 % des propriétaires de lots boisés cultivent leur forêt d'une façon méticuleuse témoigne de l'importance de cette industrie. M. Meagher mentionne qu'ils accueillent bien la production de peupliers hybrides. Ces nouveaux arbres à croissance très rapide, jumelée à la sylviculture, donnent de bons rendements à ceux qui investissent dans leur boisé.