Un petit bijou de phrase que j'entends souvent lorsque je tente de contrôler mon envie de poutine ou autres aliments du genre... Mange-la ta poutine, t'es pas grosse anyway !
Je me suis lancée l'ultime défi, cet été, de réduire ma consommation de sucre raffiné. Un ardu travail qui me rend fière chaque fois que je réussis à vaincre une rage par quelque chose de plus sain pour mon corps. Mais, ce même défi m'a aussi valu de de drôles de commentaires.
Moi au resto :
« Ah non, je ne prendrai pas de dessert, j'ai déjà pris du vin »
« Poutine ? Non, je choisis le tartare ce soir ! »
Madame X assise avec moi :
« Ben voyons, t'es pas grosse ! Prends-en » (À lire avec un ton méprisant et les yeux levés au ciel)
« Bonnnn tu capotes sur ton poids je suppose ! »
Comme si être mince me donnait une carte Privilège pour outrepasser toutes les règles nutritionnelles. Comme si vouloir être en santé ou désirer maintenir son poids n'étaient pas suffisant pour justifier les choix plus éclairés. Combien doit-on peser pour « avoir le droit » de changer ses frites d'accompagnement pour une salade ?
Le pire, (ça m'est arrivé dans la dernière année) nous étions tous attablés autour d'un bon repas en famille et l'une des invités a décidé, subitement, de tester la puissance de ses cordes vocales et d'exprimer beaucoup trop fort son opinion sur mes choix culinaires. « C'est quoi ?! Tu te trouves grosse ? » Évidemment, c'est à ce moment crucial que les discussions, qui fusaient de partout, se sont arrêtées afin que tous et chacun puissent y ajouter son grain de sel.
Résultat : J'étais très, très, mais très embarrassée et au plus profond de moi, choquée !
À quel moment ai-je dit que j'étais grosse ? Je ne me souviens pas d'avoir prononcé ce mot. Je dois être amnésique. Au fait, c'est quoi ton nom déjà ? (Rires)
Une personne qui souffre d'embonpoint est encouragée à changer ses habitudes de vie afin de retrouver, ou du moins, se rapprocher de son poids santé. (C'est légitime, on s'entend) Mais ironiquement, une personne mince est plutôt motivée à mettre de côté ses objectifs et est souvent soupçonnée d'avoir un problème alimentaire.
À ceux qui ne veulent pas « mal faire », mais qui jugent un peu trop vite... Sachez que les choix alimentaires ne sont pas toujours guidés par le poids.
Pour ma part, mon énergie diminue considérablement lorsque j'ingère une certaine quantité de sucre raffinée, par exemple. Mon insuline panique au contact d'un gâteau triple chocolat. Certains noteront que mes repas ne sont pas copieux. À ça je répondrai que je mange au deux heures afin d'éviter de faire de l'hypoglycémie. J'ai d'ailleurs reçu une légère mise en garde récemment. Ce n'était qu'à titre préventif, mais si je ferme les yeux sur ma consommation, je devrai consommer avec le diabète dans les années futures.
Non, je ne suis pas hypocondriaque, ni alarmiste. Je suis seulement consciente qu'opter pour de saines habitudes de vie m'aideront à mieux vieillir.
Cela dit, est-ce qu'il m'arrive de m'en faire trop à propos de mon poids ? Oui. Tantôt je me trouve belle, tantôt je sonne l'alarme d'une catastrophe nationale parce que mon « jeans » à subitement rétrécit... (Et je sais trèsssss bien que la sécheuse n'est pas en cause.)
À la phrase « C'est quoi tu te trouves grosse ? », je répondrai que je n'aurai jamais comme objectif de prendre du poids. Mais, si je choisis de mieux manger, c'est parce qu'être bien et énergique sera toujours ma priorité.
Signée la fille qui mange du chocolat entre deux brocolis, Isabelle