« Les jeunes ne veulent plus travailler ! Ça va être beau sur le marché du travail tantôt ! En tout cas, nous autres dans notre temps... on n'aurait jamais fait ça comme ça. » J'ai tellement entendu ce genre de phrases souvent. Je tiens à saluer cette grande et remarquable ouverture d'esprit et mentionnez que le terme « les jeunes » est plutôt vague comme échantillonnage. (Prière de bien vouloir préciser votre pensée, signé la direction.)
Contrairement à ce que j'entends, je croise des « jeunes » bilingues, voire polyglottes, habiles avec la technologie, curieux et ouverts sur le monde. Je remarque une relève qui voyage, accepte et apprécie les différences et dénonce les abus. Nombre d'entre eux sont ultra motivés et apportent une vision différente sur la société.
Cela dit, je comprends que personne n'est parfait. Certains sont démotivés et moins ambitieux, je l'accorde, mais ils ne font pas exception aux générations précédentes. On pourrait dire par exemple des baby-boomers qu'ils accordent trop de temps à leur emploi, qu'ils ne savent pas décrocher et qu'il est difficile pour la relève de s'intégrer. Mais, comme tout est une question de perception; on pourrait plutôt choisir de percevoir que cette génération vaillante à du cœur au ventre et un bagage garni d'outils à transmettre aux autres.
En réponse à ces détracteurs de la jeunesse, j'aimerais seulement rappeler qu'elle représente un élément essentiel à l'avancement de projets. Elle est d'ailleurs considérée comme un moteur de motivation dans une équipe.
Réfractaires aux changements sont ceux qui la pointe du doigt d'emblée. Je comprends aussi que le choc des générations apporte un lot d'ajustements pour les entreprises. Est-ce si négatif de revoir notre façon de faire ? Et si la divergence d'opinions et d'expériences favorisait le dialogue ? Et si la façon de faire était déjà « parfaite », n'est-ce pas dans la cour des grands de montrer le bon fonctionnement aux recrus ?
Avoue-le, le changement nous fait plus souvent évoluer que régresser. Ce n'est pas parce qu'une chose a toujours été faite d'une telle façon que nous devons continuer de la faire ainsi. Imaginez cette personne qui se fait arrêter en état d'ébriété, mais qui ne reçoit aucun constat d'infraction parce qu'autrefois, il conduisait avec sa bière entre les jambes, sans ceinture de sécurité et que c'était toléré. Avouez que la situation n'a aucun sens ! Pour en arriver à cette conclusion, il a bien fallu faire évoluer notre façon de raisonner.
Cela ne veut pas dire non plus de tout jeter à la poubelle et de recommencer à zéro. Il n'y a pas une génération qui détient la vérité absolue. Mais, je pense que l'ouverture et la compréhension de l'autre sont primordiales.
La fougue de la jeunesse est motivante et l'expérience « des plus vieux » est nécessaire. Alors, soyez plus ouverts aux « maudits jeunes » et vous y découvrirez une source d'inspiration inouïe.
Isabelle Perron