C'est
ce qu'un petit robot du nom de hitchBOT tente de vérifier.
Le
concept du projet réalisé par des chercheurs de l'Université
Ryerson de Toronto est simple : créer un robot à partir de
pièces trouvées pour la plupart en quincaillerie et lui
faire faire
de l'auto-stop avec des inconnus pour voir jusqu'où il se
rendra.
Après
plus de 10 000 kilomètres sillonnés sur les routes du
Canada, des
Pays-Bas et de l'Allemagne, hitchBOT a été retrouvé démembré
et
vandalisé, à Philadelphie, après seulement 480 kilomètres
parcourus aux États-Unis.
L'idée
du petit robot à l'air amical était de voir si les robots
peuvent
faire confiance aux humains. On peut deviner la réponse avec
la
triste fin du périple.
La
fausse vidéo de la caméra de surveillance montrant les
voyous à
l'œuvre a fait le tour du monde. Les créateurs et hitchBOT
lui-même ne sont pas rancuniers pour autant : «
J'imagine que, parfois, de mauvaises choses arrivent aux
gentils
robots! Mon voyage doit prendre fin pour le moment, mais
mon amour
pour les humains ne s'éteindra jamais ».
Véritable
phénomène social, les propositions d'aide n'ont pas
tardé; un
groupe de geek a même officiellement offert de réparer
le petit
robot à Philadelphie pour qu'il puisse reprendre la
route
rapidement.
Les
créateurs en sont à évaluer les possibilités. Bien que
le voyage
soit terminé pour 2015, ils envisagent de le réparer, de
le
retourner à Philadelphie pour qu'il puisse poursuivre sa
route, ou
encore de l'envoyer d'école en école afin que les élèves
puissent
se familiariser avec la robotique.
Bien
que beaucoup soient frustrés de la fin de l'aventure,
les chercheurs
à l'origine du projet se disent optimistes, et affirment
que ce
n'est pas terminé. Ils se concentrent désormais sur ce
qu'il y a à
découvrir et à retenir de cette expérience.
Survol
du robot
hitchBOT,
qui n'est pas plus grand qu'un enfant de six ans, est
équipé de
modules de reconnaissance vocale et est doté de la parole.
Il peut
donc interagir, discuter, chanter, raconter des blagues,
etc. Pour le
suivre, ses créateurs l'ont doté de mécanismes de
géolocalisation,
d'une connexion 3G. Le tout, alimenté par des panneaux
solaires qui
peuvent être rechargés au besoin avec la prise 12 volts de
la
voiture dans laquelle il voyage.
Une
caméra prend une photo toutes les 20 minutes et, avec
l'accord du
conducteur, est diffusée sur les réseaux sociaux, le tout
accompagné d'un panneau de D.E.L. rouges lui donnant son
air
sympathique.
En
attendant les résultats de recherche de l'Université
Ryerson,
nombreux sont les Américains qui se sentent honteux que
le périple
ait échoué en leur sol : « Bien
sûr hitchBOT est mort aux États-Unis... On est nuls ».