En l'honneur du 60e anniversaire du Centre d'arts, le Festival Orford nous offre une programmation d'autant plus variée et accessible. De Liszt à Mahler, en passant par la compositrice de l'année Ana Sokolovic, sans oublier les concerts de Kent Nagano avec l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), ce sera toute une fête de la musique entre le 1er juillet et le 14 août!
Situé en plein cœur du parc national du Mont-Orford, le Centre d'arts fut fondé par Gilles Lefebvre et le mouvement des Jeunesses musicales du Canada en 1951. Cette Académie de musique de haut calibre offre un perfectionnement remarquable à de jeunes musiciens désirant amorcer leur carrière professionnelle en musique classique.
Depuis l'an dernier, c'est Jean-François Rivest qui assure la direction artistique. Ce lieu culturel possède « une tradition culturelle riche, des beaux-arts et un côté humaniste. Non seulement je m'inscris dans la longue tradition qu'on célèbre avec le 60e, mais aussi dans la tradition que j'ai instaurée l'an passé avec mes nouveautés. Cette année, j'ai le plaisir de continuer ce que j'ai commencé », m'a-t-il confié lors du dévoilement de la prochaine édition du Festival Orford. Ce rendez-vous estival se distingue entre autres par la grande qualité des prestations musicales présentées, mais aussi parce qu'il attire des gens d'ici et d'ailleurs. Il propose chaque fois bon nombre de concerts par des artistes invités, des orchestres de renom, des ensembles, des grands maîtres et, bien sûr, des étudiants de l'Académie. Cet été, pas moins de 80 activités sont prévues au calendrier.
Survol de la programmation du Festival Orford
« Comme nouveauté, la programmation du festival est plutôt liée à chacun des thèmes », a indiqué le directeur artistique. Que ce soit autour du voyage (Liszt), de la nature (Mahler), de la musique d'aujourd'hui (Sokolovic) ou de la musique baroque, l'événement culturel poursuit toujours sa tradition d'excellence et d'humanisme. En voilà un bel exemple... « Puisqu'on souligne le centenaire de la mort de Mahler, je suis très heureux de présenter [les symphonies] la Quatrième (31 juillet) et la Cinquième (14 août) au Centre d'arts. C'est certainement une première! C'est quand même toujours très gros et très compliqué à présenter. Ça vaut la peine parce que c'est vraiment de la musique incroyable! », m'a convaincue M. Rivest, chef d'orchestre lors de ces spectacles aux côtés de l'Orchestre de l'Académie Orford (OAO!). Il a aussitôt ajouté qu'il était content de diriger Les Violons du Roy, l'orchestre de chambre baroque (9 juillet), et Camerata Orford, l'orchestre de chambre de la maison qui est de retour cette fois-ci avec un programme entièrement russe (15 juillet). « Ça m'excite ma participation, car je suis un musicien avant tout. Je ne suis pas un administrateur. Ma passion, c'est de diriger et faire de la musique », a-t-il voulu préciser.
Lorsque je lui ai demandé de choisir un concert incontournable au cours de cette nouvelle édition, il a tout de suite voulu prêcher pour sa paroisse : l'OAO!. « Je ne pense pas que les gens ont réalisé à quel point c'est fabuleux!, a-t-il exprimé avec le sourire. Ils ne savent pas jusqu'à quel niveau les jeunes sont capables de jouer. C'est sûr que ce n'est pas le même que l'OSM, mais c'est un très haut calibre! Les orchestres avec des étudiants universitaires... c'est assez impressionnant les entendre! Le niveau est élevé, l'énergie est incroyable et la générosité aussi... » M. Rivest a tout de même réussi à me nommer (par catégorie) quelques-uns des spectacles qu'il ne faut absolument pas manquer...
Le plus innovateur : Camerata avec le dernier Quatuor de Chostakovitch (qu'il a écrit entre la vie et la mort) et la création du compositeur montréalais d'origine russe Ichmouratov (15 juillet)
Le plus prestigieux : les concerts que dirige Kent Nagano (3 au 5 août)
Le plus grand public : Quartango qui se joint aux danseurs étoiles de tango argentin Roxana et Fabian Belmonte (13 août)
De juillet à août, on aura la chance de voir 110 artistes, sans compter les 200 membres des deux orchestres : l'OSM et l'OAO!, 22 concerts professionnels, 15 concerts de la relève, 10 conférences, huit classes de maître, six projections de films (Tigre et Dragon par exemple), deux expositions en arts visuels (Madeleine Audette et un hommage à Yves Trudeau) et bien d'autres. Évidemment, difficile de tout vous dévoiler ici, mais il y en a pour tous les goûts. « Pour moi, le public, les étudiants et les artistes font tous partie de la grande famille des visiteurs du Centre d'arts et j'aime que leur expérience soit totale! », a conclu Jean-François Rivest. En plus des nouveautés dans la programmation, plusieurs installations ont subi une cure de rajeunissement, comme c'est le cas de la salle Gilles-Lefebvre qui a été entièrement rénovée.
Pour connaître la programmation complète du Festival Orford, rendez-vous sur le site www.arts-orford.org/festival/programmation.
Sur la photo : François Tétreault (directeur général) et Jean-François Rivest (directeur artistique)