Les cas de maladie de Lyme connaissent une hausse fulgurante
chaque année dans la province, particulièrement en Estrie. Bonne nouvelle, s'il
en est une, la quasi-totalité des patientes et patients traités au Québec ne
présenterait toutefois plus de signes de la maladie après seulement trois mois.
Ces résultats encourageants quant à la prise en charge de l'infection sont
tirés d'une récente étude menée par le
professeur-chercheur Alex Carignan de la Faculté de médecine et des
sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke et du Centre de recherche du CHUS, titulaire pressenti de la
Chaire de recherche hospitalo-facultaire sur la maladie de Lyme et les
infections émergentes.
Malgré l'augmentation croissante du nombre de personnes
infectées par la tique, on en sait peu sur l'évolution clinique et la prise en
charge de la maladie de Lyme au Canada. C'est ce qui a motivé le médecin
spécialiste en microbiologie et maladies infectieuses au CIUSSS de l'Estrie - CHUS et son équipe à se pencher
sur cette question.
« On entend souvent que la maladie est difficile à diagnostiquer
et à traiter au Québec, et devant le nombre alarmant de cas rapportés, on a
souhaité avoir l'heure juste et décrire la prise en charge et l'évolution
clinique de la maladie chez la patientèle traitée dans nos établissements de
soins aigus au Québec », explique le professeur Carignan.
Plus de symptômes
pour 99 % des personnes infectées
Avec son équipe, le professeur-chercheur a évalué
272 cas de patientes et patients pédiatriques et adultes ayant été traités
pour la maladie de Lyme dans près d'une quinzaine d'hôpitaux de l'Estrie et la
Montérégie, entre 2004 et 2017. L'échantillon était composé en majorité de cas
présentant des maladies disséminées, comme la paralysie faciale, la méningite,
l'arthrite et des atteintes cardiaques. Des paramètres comme, le choix du
médicament, la dose prescrite ainsi que la durée du traitement pour évaluer la
conformité des prescriptions face aux recommandations de l'Infectious Diseases
Society of America (IDSA) ont été pris en compte dans l'étude.
Les principaux résultats, qui
viennent tout juste de paraître dans le CMAJ Open, une publication
scientifique de recherche médicale, ont de quoi surprendre. En effet, pour
presque la totalité des patientes et patients, une résolution complète des
signes de la maladie s'observe trois mois après le début du traitement.
« On parle de plus de 99 % des personnes qui n'ont plus
de signes objectifs de la maladie 90 jours suivant le traitement. C'est un
portrait bien différent de ce que l'on peut parfois voir dans les médias »,
affirme le professeur-chercheur Alex Carignan.
Par ailleurs, le traitement se révèle dans l'ensemble
conforme aux recommandations de l'IDSA, pour plus de 90 % des personnes
traitées. Lorsque le traitement n'était pas concordant avec les
recommandations, la maladie était souvent traitée pour une durée trop longue.
La fameuse cible
Il ne faut pas se fier à l'apparition de la fameuse cible
rouge sur la peau pour réaliser qu'une tique a mordu, encore là c'est une
minorité de gens qui vont développer ce genre d'apparition. La plupart du temps une simple rougeur, qui
prend de l'ampleur, se produira.
Alors que l'arrivée de l'été et des plaisirs de la randonnée
en montagne au Québec rime maintenant invariablement avec... saison des tiques,
il s'agit là de nouvelles encourageantes par rapport à l'évolution et à la
prise en charge de la maladie de Lyme.
Autre donnée encourageante en rapport à la maladie de Lyme,
c'est que moins de 5% des gens qui sont mordus par une tique infectée vont développer
l'infection. Le temps que la tique reste
attachée y est aussi pour beaucoup.
Mais...
... Comme une bonne nouvelle ne vient pas seule, une nouvelle
infection a vu le jour. L'anaplasmose est
une infection causée par une bactérie, Anaplasma phagocytophilum. En Amérique
du Nord, l'infection circule entre les petits mammifères, comme les souris, et
les tiques à pattes noires. L'infection chez les humains peut être causée par
la morsure d'une tique à pattes noires infectée.
L'étude menée par le professeur-chercheur Alex Carignan a été
réalisée dans le cadre d'un projet de maîtrise de Jean Berchmans Musonera, et a
été rendue possible grâce à la participation d'étudiantes et étudiants en
médecine et de résidentes et résidents en maladies infectieuses de l'Université
de Sherbrooke.
Lors de vos prochaines sorties en nature, porter
une attention particulière à vos bouts de peaux. Une petite inspection va
permettre de se débarrasser d'une tique si la bestiole s'est accrochée è vous. La tique aime se cacher dans les plis de la
peau (derrière les genoux les aisselles, au niveau des aines et derrière les
oreilles.) Une simple pince à épiler,
prendre la tique à la base et tirer doucement vers le haut, nul besoin de
tourner ou de tirer d'un coup sec.