Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  DÉCOUVERTES / Découvertes

Dénonciations des violences sexuelles: libérer la parole

 Imprimer   Envoyer 
Anita Lessard Par Anita Lessard
Dimanche 6 septembre 2020

La vague de dénonciations des derniers mois sur les réseaux sociaux a donné lieu à de nombreuses et très diverses réactions, quant à la manière de décrier des comportements inappropriés. De l'abus de pouvoir au harcèlement sexuel, les personnes qui ont choisi de prendre la parole en identifiant leur agresseur ou leur bourreau tout en gardant l'anonymat, se libèrent peut-être d'un poids, mais se font aussi justice, non sans conséquences.

Céline Girard est agente de relation d'aide au Centre des femmes La Parolière de Sherbrooke. Elle remarque souvent parmi sa clientèle, que beaucoup de femmes ne sont pas outillées pour identifier certains des actes de violence dont elles sont victimes. « Des fois les femmes elles-mêmes ne savent pas  qu'elles subissent de la violence sexuelle. Par exemple un viol, c'est sûr que pour ce type d'agression c'est clair. Mais du harcèlement c'est une forme de violence, et souvent les femmes ne s'en rendent pas compte parce qu'on vit dans une atmosphère où c'est permis. »

Le phénomène de dénonciations découlerait d'un manque de progrès tangibles depuis que le mouvement #moiaussi a débuté en 2017 selon Mme Girard. « C'est comme si cela avait éveillé la confiance des femmes. On est passé d'une culture du silence à une prise de conscience qui mène à la prise de parole. Elles se disent ‘'C'est vrai! Je n'ai pas subi d'agression de type viol, mais les commentaires de mes patrons, de mes collègues, ou sur la rue, je n'ai pas à subir ça. Les femmes sont tannées et c'est cette ‘'écoeurantite'' qui va les motiver à dénoncer. »

Ces dénonciations semblent avoir eu un effet d'entraînement que Céline Girard a pu observer parmi les femmes qu'elle accompagne en suivi. « Ça éveille les femmes qui ont déjà vécu du harcèlement de toutes formes; des fois ça va les amener à consulter, ou aller vers des organismes comme les CALACS pour dire ‘'moi mon secret, je ne veux plus le porter seule.'' C'est le côté positif des vagues de dénonciations. » Elle ajoute que ce seul fait rend possible la guérison et la résilience pour certaines d'entre elles.

Bien qu'elle salue le courage de celles qui brisent le silence, Mme Girard explique qu'il peut y avoir de sérieuses conséquences à dévoiler publiquement le nom d'un abuseur ou d'un présumé agresseur. « Naturellement, je mettrais quand même en garde les femmes qui choisissent de le faire de cette façon, parce qu'elles peuvent être poursuivies. »  La réputation de l'une comme de l'autre peut en être en jeu, et Mme Girard admet du même souffle qu'il n'est pas facile de se tourner vers les tribunaux sur cette question. « Selon mon opinion, le système judiciaire n'est pas adapté à ce type de violence. Est-ce qu'elle est capable de faire face au système de justice? Qu'est-ce qui est le mieux pour elle? »

Les interventions de Céline Girard débutent par une écoute attentive du vécu de la personne qui ressent le besoin de partager son expérience et les sentiments difficiles qui l'accompagnent. « Souvent ce sont les victimes qui portent la honte, pas l'agresseur; ensuite c'est la peine et la colère qui veulent sortir. Si je sens que la femme que j'accompagne veut porter sa cause plus loin, je vais la référer à un organisme qui se spécialise dans ces questions pour qu'elle fasse un choix judicieux. »

Avec les événements des dernières années, Mme Girard voit une évolution dans la mentalité des femmes par rapport à cet enjeu : la honte et la culpabilité doivent changer de camps. Elle entretient l'espoir que cette libération de la parole va amener des changements durables de comportements, et une prise de conscience de leur responsabilité à perpétuer des actions, qui marquent les victimes à vie.

laparoliere.org


  A LIRE AUSSI ...

Arrestation à Sherbrooke : la police recherche d'autres victimes

Mercredi 23 avril 2025
Arrestation à Sherbrooke : la police recherche d'autres victimes
Bilan de fin de saison pour le Phoenix de Sherbrooke

Jeudi 24 avril 2025
Bilan de fin de saison pour le Phoenix de Sherbrooke
La MRC du Haut-Saint-François dévoile sa nouvelle vision stratégique : Ensemble, brillons !

Mardi 22 avril 2025
La MRC du Haut-Saint-François dévoile sa nouvelle vision stratégique : Ensemble, brillons !
NOS RECOMMANDATIONS
Agression sexuelle, incendie, santé mentale : Pâques a été occupée par les policiers de Sherbrooke

Mardi 22 avril 2025
Agression sexuelle, incendie, santé mentale : Pâques a été occupée par les policiers de Sherbrooke
Sherbrooke au ralenti : manifestation climatique à l’heure de pointe pour le Jour de la Terre

Mardi 22 avril 2025
Sherbrooke au ralenti : manifestation climatique à l’heure de pointe pour le Jour de la Terre
Arrestation à Sherbrooke : la police recherche d'autres victimes

Mercredi 23 avril 2025
Arrestation à Sherbrooke : la police recherche d'autres victimes
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
Daniel Nadeau
Mercredi, 23 avril 2025
Bleu, blanc, rouge…

François Fouquet
Mardi, 22 avril 2025
Le filtre des souvenirs (encore !)

Ouvert ou fermé en Estrie pendant le congé de Pâques Par Martin Bossé Vendredi, 18 avril 2025
Ouvert ou fermé en Estrie pendant le congé de Pâques
Agression sexuelle, incendie, santé mentale : Pâques a été occupée par les policiers de Sherbrooke Par Martin Bossé Mardi, 22 avril 2025
Agression sexuelle, incendie, santé mentale : Pâques a été occupée par les policiers de Sherbrooke
Sherbrooke au ralenti : manifestation climatique à l’heure de pointe pour le Jour de la Terre Par Martin Bossé Mardi, 22 avril 2025
Sherbrooke au ralenti : manifestation climatique à l’heure de pointe pour le Jour de la Terre
Quoi faire ce weekend de Pâques en Estrie ? Par Catherine Blanchette Jeudi, 17 avril 2025
Quoi faire ce weekend de Pâques en Estrie ?
Boycott des États-Unis : les Québécois choisissent l’Estrie pour leurs vacances Par Martin Bossé Vendredi, 18 avril 2025
Boycott des États-Unis : les Québécois choisissent l’Estrie pour leurs vacances
Intervention policière à Sherbrooke : un individu en crise dans un logement de la rue Larocque Par Martin Bossé Vendredi, 18 avril 2025
Intervention policière à Sherbrooke : un individu en crise dans un logement de la rue Larocque
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous