Parce que la fin de l'année scolaire approche à grands pas! Parce qu'il me reste encore quelques conférences pour parents et éducatrices à travers la province! Parce que je choisis de prendre du temps pour préparer notre grand voyage de l'été en Westfalia, je vous offre aujourd'hui la dernière chronique de la série!
Voici quelques phrases qu'on utilise régulièrement et qui méritent une petite transformation afin d'atteindre le but réel lorsqu'on intervient auprès de nos enfants. À essayer tout l'été!
« Je te l'avais dit! », « Qu'est-ce que je t'avais dit? », « Si tu m'avais écouté ça ne serait pas arrivé. »
Ces phrases démontrent seulement à l'enfant que nous avons raison et malheureusement ça ne sert à rien. Souvenez-vous la dernière fois que quelqu'un vous a dit une de ces phrases. La seule chose qui nous passe par la tête est « ben oui, c'est ça, toi, tu es ben bon ». Et ça ne nous donne pas plus le goût de l'écouter la prochaine fois. Vaut mieux ne rien dire sur le coup, accueillir l'enfant et ses émotions et quand tout le monde est calme ajouter :
« Qu'est-ce que tu retiens de l'expérience? »
« Comment pourrais-tu t'y prendre la prochaine fois pour éviter cette situation? »
« Si la situation se représente, qu'est-ce que tu ferais de différent? »
« T'aurais pas dû en prendre autant, si t'avais pas plus faim que ça. Du vrai gaspillage! »
À part créer la culpabilité, cette phrase est inutile. Ce qui est fait est fait! Je parie qu'en observant vos interventions cette semaine, vous pourrez trouver quelques autres phrases du même type. Pour un meilleur impact, simplement remplacer par :
« La prochaine fois, tu pourrais prendre une plus petite portion et en reprendre au besoin. » Parce qu'en réalité, on veut juste lui enseigner une meilleure façon de faire!
« Ha! Tu es tellement maladroit, il me semble que ce n'est pas compliqué de faire attention! C'est la deuxième fois aujourd'hui, je n'ai pas seulement ça à faire... »
Probablement que le dégât qu'il vient de faire peut être réparé assez rapidement. Les paroles de colère que vous déversez sur lui peuvent prendre plus de temps à soigner. La prochaine fois, parlez plutôt de ce que vous voyez et de vos attentes plutôt que d'attaquer l'enfant sur le moment de l'émotion. Par exemple :
« Il y a du jus sur le plancher. Ça prend des chiffons. Est-ce que tu as besoin de mon aide pour éponger et nettoyer? »
« Une note de 40 % et tu veux que je signe ça? Tu peux être certain que cette semaine, c'est les études en premier. C'est un privilège le soccer et là tu ne le mérites pas. »
Il y a fort à parier que l'enfant n'est pas tellement fier de ce résultat non plus. Même si son attitude dit parfois le contraire, l'enfant aimerait mieux avoir de meilleures notes, mais parfois l'effort est difficile à mettre.
Je vous suggère la chronique Comment réagir à l'arrivée du bulletin qui pourrait vous donner des idées ou Ce qui se passe à l'école reste à l'école pour savoir comment intervenir sans donner de punition. On pourrait simplement signer son examen et ensuite, quand les émotions seront revenues à la normale, on pourrait remplacer par :
« Comment te sens-tu? Je vois que tu as l'air déçu ou fâché. Est-ce que c'est le résultat que tu pensais avoir? Est-ce que tu as besoin de mon aide ou de l'aide de ton enseignant pour une meilleure compréhension? Qu'est-ce que tu pourrais faire pour avoir une meilleure note la prochaine fois? Quel est ton plan pour y arriver? »
Savoir remplacer les reproches par des questions ou des réflexions est une excellente stratégie pour garder un bon lien avec nos enfants et les responsabiliser face à leurs propres choix. Il est ensuite aussi plus facile de porter à leur attention ce qui peut être différent la prochaine fois et de mettre l'accent sur ce que nous souhaitons enseigner.
Je vous invite à demeurer curieux, à choisir chaque jour d'être un parent inspirant, à guider vos enfants avec les bons mots, le bon langage, pour devenir un parent pro!