C'est à New York que la chanteuse française Émilie Simon a voulu explorer d'autres horizons afin de sortir de son petit cocon situé à Paris. Elle y est d'abord déménagée pour « changer de points de repère, découvrir d'autres lieux et rencontrer des gens », m'a-t-elle raconté lorsque je l'ai rejointe au bout du fil. Ce qui devait être seulement un voyage pour s'évader du confort parisien s'est heureusement transformé en une expérience très excitante où « l'inspiration musicale a émergé grâce à l'énergie de cette ville », a affirmé d'une voix posée celle qui nous présentera son album anglophone The Big Machine, sorti en 2009.
La chanteuse, qui a véritablement charmé le public québécois au Festival international de jazz de Montréal l'été dernier, nous fera découvrir son troisième disque aux sonorités d'avant-gardes, à la fois électro old school et pop. Avec ses 12 morceaux longuement mûris, Émilie nous transporte dans l'univers coloré et très urbain de New York avec des rythmes « surtout centrés sur la basse et la batterie », a exprimé celle que l'on compare souvent à Kate Bush.
Pour The Big Machine, des instruments traditionnels chinois ont trouvé leur place à travers les synthétiseurs manipulés avec doigté, notamment pour la pièce Chinatown. Mais ils ont également influencé la facture musicale de tout l'album. Émilie a passé quelque temps à Montréal afin d'y enregistrer ses claviers, un chœur d'enfants et des sons de batteries avec Jeremy Gara d'Arcade Fire (groupe qui a d'ailleurs remporté le prix « Album of The Year » au dernier Grammy Awards). Des rencontres, elle en a fait de bonnes, dont celle de Mark Plati, un ingénieur du son qui a travaillé aux côtés du célèbre David Bowie. Et musicalement, l'auteure-compositrice-interprète essaie toujours de se surpasser et de parcourir « d'autres facettes de soi qui n'ont pas été explorées, parce que les années passent et les choses changent », a souligné Émilie Simon, native de Montpellier.
L'album commence avec la pièce Rainbow, le deuxième extrait mis en clip. Cette pièce durait huit minutes au départ. « L'écriture se fait par plusieurs étapes et parfois, les morceaux passent par plusieurs structures avant d'aboutir à ce qu'on entend sur l'album », m'expliquait-elle. Avec beaucoup de fantaisie et d'humour, la vidéo a été réalisée de manière très spontanée. Mais la chanson sur laquelle j'ai rapidement tendu l'oreille, c'est Rocket to the Moon (coécrit avec Teitur), parce qu'on ne peut pas s'empêcher de claquer des doigts. On s'imagine tout de suite les soirées de cabarets à Broadway. Bref, l'album le plus incarné d'Émilie Simon nous fait rêver avec sa voix splendide et danser grâce aux synthés!
Avec son succès en Europe, en Chine, en France et aux États-Unis, que peut-on souhaiter de plus à Émilie Simon? « L'inspiration, d'autres rencontres et des concerts! », a lancé la chanteuse new-yorkaise d'adoption. Celle qui débarquera pour la première fois en région a aussi rajouté que pendant sa tournée, elle trouve toujours le temps d'écrire, à différentes cadences et selon l'inspiration du moment.
Émilie Simon sera en spectacle ce vendredi 18 février au Théâtre Granada, mais tout juste avant, ce sera Leif Vollebekk qui réchauffera le public de Sherbrooke. Pour en connaître davantage sur Émilie, visitez le http://emiliesimon.artistes.universalmusic.fr/.