L'urgence climatique a vivement alimenté la volonté d'agir
de l'Université de Sherbrooke, qui a annoncé l'exploit de l'atteinte de sa
cible de carboneutralité cette année, soit 8 ans plus tôt que prévu.
L'annonce a été dévoilée en présence de David Suzuki, figure
emblématique mondiale de la promotion de l'environnement et des sciences, lors
de la journée L'UdeS, en vert et contre les changements climatiques, un
événement institutionnel tenu au Campus de la santé le 16 juin.
La carboneutralité est l'un des leviers les plus puissants
pour limiter le réchauffement climatique à moins de 2 °C. C'est pourquoi l'UdeS
multiplie depuis 20 ans les gestes visant à minimiser ses émissions de gaz à
effet de serre (GES) et sa consommation énergétique.
Être carboneutre, c'est avoir un bilan d'émissions de gaz à
effet de serre (GES) à zéro. Pour y arriver, l'UdeS a réduit à la source le
maximum de GES possible. Le reste a été compensé par l'achat de crédits carbone
certifiés.
La carboneutralité figurait au cœur de son Plan de développement
durable 2018-2022, avec un objectif initial fixé pour 2030. Or, l'UdeS a mis
les bouchées doubles ces dernières années, ce qui lui permet de devancer
l'atteinte de sa cible de manière notable : « La performance remarquable de
notre programme d'efficacité énergétique et la réduction de 64 % de nos
émissions de GES au cours des vingt dernières années nous permettent
aujourd'hui de franchir le cap de la carboneutralité. Cet engagement concret
illustre une fois de plus le leadership de l'université en matière de
développement durable », mentionne Denyse Rémillard, rectrice adjointe et
vice-rectrice à l'administration et au développement durable de l'UdeS.
Dans le calcul de sa carboneutralité, l'Université a tenu
compte des émissions de GES sur lesquelles elle a une emprise directe, comme la
quantité de gaz et de mazout brûlée pour chauffer ses locaux. Les émissions de
GES dites indirectes ont aussi été considérées, par exemple la vapeur que
l'institution achète et importe pour alimenter le Campus de la santé.
Faire plus en
polluant moins
En 20 ans, les émissions de GES de l'Université de
Sherbrooke sont passées de 16 373 tonnes de CO2 par année à 5 864 tonnes de CO2
pour la période 2020-2021. Réussir à réduire ses émissions de GES de 64 % en 20
ans, c'est un tour de force pour une institution qui a connu une croissance
aussi forte. En effet, depuis 2002, le parc immobilier de l'UdeS s'est accru de
118 %, et son effectif étudiant a bondi de 66 %.
L'UdeS a participé à des projets d'investissements majeurs
visant à optimiser l'efficacité énergétique de ses installations et moderniser
les équipements en place, et le recours à de nouvelles sources d'énergie
renouvelable. Par exemple, elle a procédé à :
L'achat de gaz
nature renouvelable (biogaz);
L'installation de
thermopompes dans le bâtiment abritant le Rectorat et la bibliothèque centrale
du Campus principal;
L'installation
d'un système de géothermie à l'École de musique et l'élimination complète de la
vapeur en faveur de l'hydroélectricité pour le chauffage;
La rénovation
complète du Pavillon à la vie étudiante;
L'ajout d'une
chaudière électrique au pavillon Z5 du Campus de la santé;
La modernisation
du chauffage des résidences étudiantes du Campus principal.
Les efforts soutenus pour réduire les émissions de GES
touchent l'ensemble des campus.
Ne rien laisser au
hasard
Pour les émissions nettes de GES qui ne peuvent être
réduites ou éliminées à la source, l'UdeS a adopté une démarche de compensation
carbone. Pour la période 2020-2021, elle a compensé 50 % de ses émissions par
l'achat de titres certifiés servant à financer des projets de réduction de GES
ici et ailleurs dans le monde. Aujourd'hui, elle s'engage à les compenser à 100
% dès l'automne 2022 pour son année budgétaire 2021-2022 et les années suivantes.
Il importe de rappeler que l'achat de crédits carbone
demeure l'ultime recours pour l'UdeS, ses actions étant axées sur la réduction
de ses GES. Par ailleurs, les unités de compensation qu'elle acquiert
permettent la réalisation de projets porteurs en développement durable ici et à
l'étranger.
L'Université a un partenariat local avec ECOTIERRA et fait
également l'achat de crédits certifiés par l'Organisation des Nations unies
(ONU). L'institution a d'ailleurs mis à contribution des étudiantes et étudiants
de son programme de maîtrise en environnement, qui ont fait l'inventaire des
meilleures pratiques mondiales en matière de compensation.