Le retour précipité par la pandémie d'un voyage avec le Book humanitaire à Calcutta en Inde, n'a pas découragé Johanne Bourgault de s'impliquer auprès des gens dans le besoin. Au contraire, sa détermination à faire une différence en a été renforcée.
Arrivée à Sherbrooke, elle s'est tout de suite mise à chercher une façon de contribuer aux efforts d'entraide qui se déploient de mille et une façons. À l'image d'une chaîne téléphonique bienveillante, démarrée à St-Jérôme par la fondatrice du Book humanitaire, Mme Bourgault a pris l'initiative de lancer un chapitre de l'organisme dans sa ville. « Avec Rachel (Lapierre, fondatrice) on avait déjà parlé de partir le Book à Sherbrooke. Elle m'a dit : ‘'Johanne, c'est le temps ou jamais; investis-toi!'' Donc on part le Book d'urgence si on peut dire, pour la COVID, où on fait des appels de la même façon. »
Cette façon, c'est de contacter tour à tour, les citoyens pour s'assurer que leurs besoins soient recensés, pour établir des liens, faire des jumelages, et ainsi, aider les personnes qui n'ont pas toutes les ressources ou les capacités à s'occuper d'elles-mêmes en cette période de confinement.
« Je suis en train de bâtir mon réseau de gens qui vont appeler et d'intervenants dans l'équipe. J'ai M. (Denis) Fortier de la Fondation Rock-Guertin qui s'unit à nous pour offrir la nourriture aux gens qui en ont besoin. C'est faire beaucoup de l'écoute ces appels-là; mais c'est surtout de détecter la détresse psychologique, ou les gens qui ont des besoins en aide alimentaire. C'est précieux ces temps-ci et c'est vraiment de les rejoindre et de les réconforter du mieux qu'on peut », explique Johanne Bourgault. Elle pense également démarrer un volet où on ferait un jumelage d'enseignants venant en soutien aux parents qui désirent que leurs enfants poursuivent leurs apprentissages.
La chaîne téléphonique est en fonction depuis une semaine à peine que la réponse est déjà très positive selon Mme Bourgault. « On a un super bel accueil! Il y a pleins des petits gestes simples auxquels on ne pense pas toujours, mais qui peuvent faire une grande différence. » Elle donne en exemple une dame de 80 ans qu'elle a mis en contact avec une épicerie qui prend les appels pour des commandes téléphoniques. Ou des voisins qui veillent les uns sur les autres; ou d'offrir des trucs à une personne âgée qui ne maîtrise pas les outils technologiques mis à sa disposition.
Les bénévoles font aussi face à des cas de détresse psychologique lors de certains appels. « On a eu quelques cas de suicide; à ce moment-là c'est d'aller chercher des ressources pour accompagner ces gens jusqu'au bout », raconte Johanne Bourgault très consciente des effets psychologiques d'une situation sur laquelle personne n'a le contrôle.
En quelques jours, elle a réussi à recruter une soixantaine de personnes qui s'activent au téléphone, qui offrent d'être jumelés ou qui veulent partager leur savoir-faire. Le Book humanitaire de Sherbrooke est maintenant en marche.
« On espère tous que la crise va transformer notre façon de voir l'entraide; de voir que nous avons besoin les uns des autres », conclue son instigatrice, heureuse de pouvoir continuer à aider les gens à sa manière.
Pour plus d'informations allez au lebookhumanitaire.com ou sur la page Facebook: https://www.facebook.com/Le-Book-Humanitaire-Sherbrooke