Dans ses souffrances, ses détresses, nous avons l'attente de consolation.
La réalité est, que nul ne peut jamais consoler nos peines, il ne peut qu'y être présent pour un temps, puisque l'impuissance amène le retrait rapidement.
Aussi, la souffrance est ce contact intime avec cette solitude foncière, la nôtre, existentielle et universelle.
Son but? Justement nous mener là, dans nos espaces vulnérables, en lien avec l'enfant enfoui dans nos placards intérieurs. Fuir la peine, c'est l'enfermer à nouveau dans une cage d'où il cherche à émerger. Quand notre intérieur est en bouillie, qu'on voudrait se rouler en petite boule, retourner dans le sein maternel loin des désillusions et des pertes, c'est le moment de se recroqueviller sur soi, oui oui... et de bercer cet enfant en détresse qui a été oublié depuis trop longtemps au fond de soi.
Cet enfant qui nous fait ressentir la profondeur de son isolement, en déficit d'amour, de câlins, nous supplie de devenir la bonne maman qu'il attend depuis la tendre enfance. Prendre cet enfant par la main, par le cœur meurtri et lui donner ce qui lui a tant manqué en commençant par la douceur d'une berceuse alors que le chagrin l'étouffe, jusqu'à l'apaisement, jusqu'à ce que sa cohérence interne se refasse, qu'un équilibre émerge. Ce n'est qu'en empruntant ce chemin que l'adulte que nous sommes aura la chance d'être heureux à son tour. Cet enfant ne s'apprivoisera pas en un jour, lui qui a été oublié durant des années, mais il apprendra doucement l'amour et la confiance. À force de reconnaître ses manques, il refera ses marques se redéfinira dans ses imperfections base même de la perfection. Dans les bras d'un adulte bienveillants, il réapprendra la confiance, à écouter, voir, sentir ces petits instants dans le présent et un jour il pourra partager en se déployant face à la Vie en offrande aux êtres qui croiseront son chemin.