Qu'ont en commun Richard Turcotte (animateur à NRJ Montréal), Maxim Gaudette (Incendies) et Marianne Moisan (VRAK.TV)? Ces artistes ont tous fait leurs premières armes lors d'ateliers du Théâtre du Double signe à Sherbrooke. Et cela fait maintenant 26 ans que la compagnie voit grandir le talent de jeunes et moins jeune.
Ce sont les deux comédiens, auteurs et metteurs en scène professionnels Patrick Quintal (à droite sur la photo) et Laurence Tardi qui ont fondé le Théâtre du Double signe en 1985 dans le but de lancer un théâtre de création et de recherche en région. Alors inspiré des fables, des légendes et des mythes, le Double signe explore de multiples thèmes, comme celui de la transformation, de la magie ou de la quête d'identité. Que ce soit le mystérieux et le monde réel, l'inconnu et le connu, le texte de l'auteur ou le jeu de l'acteur, la compagnie met en valeur toutes ces facettes dans sa démarche. Et les ateliers-théâtre sont sans nul doute un rendez-vous printanier que j'attends toujours avec fébrilité.
Des échanges artistiques au cœur des ateliers-théâtre
De septembre à décembre, les animateurs convient leur groupe respectif à prendre part à des exercices d'interprétation, de dépassement de soi et de jeux en équipe. Un processus de préparation qui a fait ses preuves. France Monty (sur la photo), qui participe aux ateliers pour une deuxième année consécutive, souligne que « ce qui est intéressant, c'est qu'il y a des gens qui en font pour la première fois et d'autres y participent depuis 10 ans ». Faire du théâtre dans le plaisir et vouloir acquérir de l'expérience aux côtés de professionnels sont les points qui réunissent les participants au départ. Même s'ils n'ont pas tous le même niveau de connaissances dans le domaine théâtral, c'est justement ça la beauté de la chose. « Ça apporte vraiment une belle dynamique de gang, puis il y a beaucoup d'entraide dans la troupe. Ceux qui sont là depuis plus longtemps donnent des trucs aux débutants, m'a-t-elle révélé. Aussi, on peut facilement se faire des amis et les ateliers permettent aussi de se réaliser en tant que personne ». Afin de présenter une pièce de théâtre au printemps, c'est au cours de la deuxième session que les véritables répétitions commencent.
Le printemps 2011 des ateliers-théâtre
Du mercredi au samedi à 20 h et jusqu'au 11 juin prochain, six groupes dévoileront le fruit de leurs efforts au Théâtre Léonard-Saint-Laurent. Cette année, 77 participants fouleront les planches et feront vivre toute la gamme des émotions aux spectateurs. Voici les prochains ateliers à ne pas manquer...
Kick : 25 au 28 mai
Comédie acide d'Étienne Lepage et mise en scène par André Gélineau (à gauche sur la photo), la pièce Kick met de l'avant de jeunes ados qui « disent tout ce qu'ils pensent, et même ce qu'ils ne pensent pas, font ce qu'ils ont à faire, et ce qu'ils ne devraient pas ». Passant des « joies puériles » aux « colères immondes », ils « s'expriment sur toutes sortent de sujets, mais c'est un prétexte pour creuser cette génération. Ce n'est pas une pièce qui s'adresse nécessairement aux adolescents, parce que la pièce est construite sans censure. L'auteur a vraiment fait un bon travail pour essayer de décrypter ce que la génération en place vivait et avait à nous dire », a affirmé M. Gélineau lors du dévoilement de la programmation.
Le psychomaton : 1er au 4 juin
Mise en scène par Pascale Tremblay, la comédie dramatique d'Anne-Marie Olivier raconte l'histoire de Josée, une caissière de dépanneur, qui désire aider les gens du quartier. Avec la collaboration de Polo, elle construira « un confessionnal moderne aux airs de photomaton ». Ils seront nombreux à se dévoiler sans pudeur lors de consultations. Josée sera donc convaincue du bien qu'elle peut apporter « aux âmes blessées du quartier » qui « vivent une solitude troublante ».
Le nez : 8 au 11 juin
Un matin, Yvan, le sympathique barbier, découvre un nez dans son délicieux croissant. Mystère et boule de gomme! « Il va alors mener une enquête et essayer de découvrir l'origine de cet appendice nasal qui se retrouve dans son déjeuner. Puis, en parallèle, le professeur Nicolas se réveille et n'a plus de nez, a mentionné M. Quintal, metteur en scène de ce spectacle et aussi directeur artistique du Double signe. C'est une fable absurde qui est inspirée d'une nouvelle de Nicolas Gogol, un auteur Russe très important. » La comédie de Robert Bellefeuille et d'Isabelle Cauchy (Le Petit Théâtre de Sherbooke) contient bien sûr beaucoup de chansons ainsi que de courtes interventions écrites par les participants eux-mêmes.
Petite nouveauté cette année aux ateliers-théâtre : vous êtes invités à aller au mini bar (situé dans le théâtre) à la fin des représentations pour jaser avec les artistes! Pour connaître la programmation complète, visitez le www.doublesigne.ca et pour vous procurer des billets, contactez le 819 565-5536. Voici un extrait vidéo de la pièce Kick présentée cette semaine au Théâtre Léonard-Saint-Laurent (200, rue Peel).