Savoir ralentir pour savourer sa passion et tout ce qui nous entoure tel était l'essentiel du message livré par l'humoriste Alain Dumas, à l'occasion de la récente Semaine nationale de la santé mentale.
C'est devant une salle comble au Centre communautaire de Weedon que l'humoriste s'est livré avec humilité et humour. S'inspirant de son livre Ralentir pour mieux ressentir, l'invité avoue vivre à un rythme effréné, mais ajoute avoir appris à ralentir pour mieux vivre sa passion. L'humoriste a profité de l'occasion pour encourager les gens à vivre leur passion, mais tout en évitant d'en devenir victime, un peu comme il lui est arrivé.
Se qualifiant d'enfant espiègle cherchant constamment à faire rire les autres, l'humoriste mentionne avoir été attiré par la radio dès l'adolescence. Il a tenté de refouler cette passion parce qu'on lui disait qu'il n'y avait pas d'avenir là-dedans. Après avoir constaté que son choix professionnel au niveau collégial ne correspondait pas à ses attentes, le jeune homme de Sorel décida de plonger tête première dans sa passion en s'inscrivant en communication à l'Université Laval, spécialisation radio.
M. Dumas mentionne avoir fait preuve de persévérance, et ce, après avoir essuyé des refus de quatre stations de radio de Québec avec le commentaire que ce qu'il faisait était mauvais. L'humoriste raconte comment par hasard il a obtenu sa chance. Dans un cours à l'université où le jeune homme a décidé « de déconner », précise-t-il. « J'en ai mis pas mal. Le chargé de cours m'a fait venir après, je m'attendais au pire et il m'a dit t'es pas mal drôle, ça te tentes-tu de venir au FM 93. »
Dès lors, les portes du succès s'ouvrent devant notre humoriste. Il participe à la populaire émission Le Zoo, diffusée sur les ondes du FM 93. Victime du succès, Alain Dumas ne faisait que penser à la prochaine capsule qu'il ferait, et ce, 7 jours sur 7. Peu importe l'endroit où il était, cette réflexion constante se faisait au détriment de sa vie sociale et des autres sans qu'il puisse s'en rendre compte.
Succès aidant, les offres de contrats se bousculaient. Au plus fort, Alain Dumas faisait son émission Le Zoo, animait la populaire émission Drôle de vidéo, au réseau TVA, en plus de participer à des spectacles d'humour. Il a également été animateur du magazine Flash sur les ondes de TQS. « J'étais drogué à la vitesse de ma vie professionnelle », d'exclamer l'humoriste. Le décès de sa mère survenu en 2007 n'arrive pas à le faire ralentir. Le soir même, il montait sur les planches pour un spectacle. « Je ne voulais pas parler de ce que je vivais par crainte de retarder le «beat» de vie des autres. J'allais trop vite, je n'étais pas capable de ressentir », explique-t-il.
L'importante dépression de son père lui a fait réaliser qu'on ne pouvait pas tout mettre à l'agenda et qu'on n'avait pas le contrôle du temps. Cette étape l'a forcé à prendre un peu de temps et à accepter et ressentir le deuil de sa mère. La participation de l'humoriste au Téléthon Opération Enfant Soleil s'est avéré une autre étape qui l'a contraint à renlentir pour ressentir. Avec une fierté évidente, il lance « cette année, ça va faire 23 ans que je participe à Opération Enfant Soleil. On oublie que la vie est fragile quand on est pressé par le temps. »
L'artiste dit s'inspirer des rencontres qu'il a eues avec les enfants malades pour prendre le temps de ressentir. Lui qui était sur le pilote automatique, pour ainsi dire, mentionne une fois où il a rencontré un jeune garçon qui voulait devenir joueur de baseball et de lui avoir rétorqué qu'il pourrait le devenir plus tard. « J'ai appris par la suite que le garçon qui avait la leucémie était décédé trois mois après la rencontre. Je me suis rendu compte que j'avais été trop vite. Je l'avais pas vraiment écouté. Je m'en voulais et je me suis dit que ça n'arriverait plus. » Alain Dumas raconte comment il avait fait rire une petite fille lors d'une visite à l'hôpital et que sa mère l'avait remerciée parce qu'elle n'avait pas ri depuis deux mois et un autre pour qui le moment positif de sa journée avait été de recevoir des biscuits. « Ces rencontres m'ont amené à bien réaliser qu'il faut ralentir pour mieux ressentir. Chaque jour, j'essaie de ralentir. »
Alain Dumas a conclu son intervention en invitant un de ses personnages célèbres et colorés à clore la discussion soit le mécanicien Jean-Guy Hood, au grand plaisir de l'assistance.