Tout cela arrive seulement aux autres. Vraiment? C'est bien plus près de notre réalité que ce qu'on pense. Toi, jeune fille qu'importe ce que tu portes, ce n'est pas de ta faute. Ça ne devrait jamais être de ta faute. Le respect devrait être universel.
Je trouve aberrant de voir que trois jeunes adolescents sont accusés pour agressions sexuelles. Non parce qu'ils sont jeunes et ont encore toute leur vie devant eux, mais bien parce que ce qu'ils ont fait est dégoûtant. Que tu sois âgé de 15 ou de 45 ans, la gravité de l'agression reste aussi énorme, mais il me semble que dans ce vent de changement avec le mouvement #metoo la population avait compris quelque chose. Elle avait saisi l'ampleur des attouchements sexuels, voire même les agressions. Visiblement non.
Vous, les trois jeunes adolescents entre 15 et maintenant 18 ans, c'est de votre faute. Vous n'avez pas su prendre la bonne décision. Pourtant, à l'école nous apprenons à développer notre capacité à avoir un jugement critique. Je suis prête à vous accorder que les influences qui nous entourent ont pu vous atteindre et vous amadouer, mais de là à commettre un acte aussi irréparable, non, je ne croirais pas. Après tout, vous avez cédé à la tentation. Mais quelle tentation? Celle de faire du mal? Êtes-vous sérieux? J'imagine que cette histoire m'atteint autant, car cette fille aurait pu être moi, j'aurais pu croire à une amitié profonde, au plaisir de voir des amis un soir, mais les choses n'ont pas été ainsi. C'est elle qui l'a vécu. C'est elle la victime.
Vous connaissez cette fameuse phrase: s'il te demandait de te jeter en bas du pont le ferais-tu? Dans cette situation, c'est la même chose. L'influence vient de ton environnement, de tes valeurs et de ton éducation, mais elle ne devrait jamais t'envahir avec une telle portée négative. Être humain signifie entre autre de savoir faire la différence entre ce qui est bien et ce qui est mal, avez-vous su faire cette différence? Il ne s'agit pas ici de vous faire la cour, car l'agression est déjà faite, mais bien de vous faire prendre conscience, vous, les principaux intéressés et vous chers lecteurs que nos décisions peuvent paraître banales, mais qu'au fond, son impact n'a rien d'éphémère.
Je ne sais pas si vous réalisez, mais cette victime aurait pu être votre fille, votre amie, votre soeur. C'est horrible! Bien que mon article soit extrêmement connoté, j'espère que vous réussirez à forger votre propre opinion face à cet événement tragique. Je suis de tout coeur avec la famille de la victime et avec celles des coupables, car si je me mets à leur place, je peux imaginer à quel point ce genre de bombe peut briser un lien de confiance. À mon avis, l'éducation qu'on inculque aux jeunes, soit la capacité à développer un jugement critique, devrait continuer de marteler leur quotidien. De cette manière peut-être que d'autres événements d'une telle gravité seront être évités, du moins je l'espère.
Sarah-Ève Desruisseaux, La parole est aux ados