Donner son opinion est un droit et
l'arrivée des médias sociaux offre désormais une variété impressionnante
d'idées. Quand les débats se font dans le respect et l'ouverture, ils peuvent
mener loin.
Pourtant, un fait m'étonne toujours. Lorsqu'un
représentant de l'Église prend la parole, je remarque que la réponse de
plusieurs sur les médias sociaux se résume par un : « De quoi se
mêle-t-il lui? ».
L'Église a non seulement le droit, mais
elle se doit de prendre la parole dans les médias parce que cette institution
représente une partie de la société. Lorsqu'une personne de l'Église intervient
et prend la parole, c'est d'abord et avant tout pour parler au nom d'une partie
de la population qui lui a d'abord exprimé ses inquiétudes, son indignation et
ses préoccupations.
Avec la pandémie et la mise en place des
normes sanitaires, nombreuses sont les fois où les journalistes nous ont
demandé de réagir. Comme les restaurateurs, les commerçants ou les propriétaires
de salles de spectacle, l'Église est à l'écoute des gens qui bénéficient de ses
services. Par la même occasion, elle devient aussi la voix de plusieurs qui,
seuls, ne seraient peut-être pas entendus.
Récemment, avec la pandémie, les
représentants québécois de diverses religions ont décidé de s'unir afin que
leur voix soit entendue auprès des autorités gouvernementales. Pourtant,
lorsque leur dernier communiqué en lien avec l'imposition du passeport vaccinal
est paru dans les médias, plusieurs ont minimisé les propos prétextant que de
toute façon, plus personne ne fréquente l'Église ou que celle-ci tentait
« encore une fois » d'imposer sa vision au reste de la société.
Cela dit, vous avez droit à votre propre
opinion sur l'Église et les valeurs qu'elle représente. Toutefois, je
m'explique mal que devant les arguments des représentants religieux, certains
les minimisent simplement parce qu'ils sont religieux. Reproche-t-on aux autres
regroupements de notre société de prendre la parole? Par exemple, même si je ne
fréquente pas les salles de sport, je suis capable de comprendre les
préoccupations que les représentants expriment. Alors pourquoi quand le milieu
religieux ose lever la main les insultes deviennent de bon ton?
Il est maintenant loin le temps où M. le
Curé pouvait se permettre de dicter comment les paroissiens devaient agir.
Comme toute organisation, l'Église a changée et s'est adaptée au monde qui
l'entoure.
Qu'une personne soit croyante ou non, je
considère qu'elle a droit a son opinion et qu'il est possible d'échanger. Toutefois,
si vos arguments sortent directement d'une autre époque, il serait peut-être
mieux de vous renseigner afin que votre argumentaire soit basé sur la réalité
actuelle.