Élaborer un plan de recherche n'est pas mince affaire. En plus de trouver un sujet digne de s'y attarder pendant des mois, voire des années, plusieurs démarches sont nécessaires pour arriver à en faire une synthèse bien documentée, bien articulée et surtout, bien vulgarisée.
Comme il s'agit d'une démarche scientifique, aucun aspect ne doit être négligé pour s'assurer d'avoir les résultats les plus probants et précis que possibles. Double défi en ce qui concerne l'étude de la psychologie des personnes. C'est pourtant ce à quoi doivent s'attaquer les doctorants.es de l'Université de Sherbrooke spécialisées dans ce domaine d'études.
Thalie Beaulieu-Tremblay (Ph. D.) et sa co-chercheuse Pauline Archambault (D. Ps.) veulent comprendre le rôle de la personnalité sur la manière qu'ont les individus de s'adapter lors d'enjeux relationnels. « On essaie de voir comment les gens réfléchissent, ou perdent même, leur capacité à réfléchir quand ils sont confrontés à une situation qui est difficile à gérer ou à vivre », explique Mme Beaulieu-Tremblay. Elle ajoute que les traits de caractère d'un individu peut être un facteur déterminant dans sa façon de réagir lorsque mis dans une situation confrontant celle-ci. « Quand on arrive dans une situation relationnelle en particulier qui vient chercher nos propres enjeux de personnalité, on peut se mettre à vivre toutes sortes d'émotions, mais qu'on finit par se rendre compte qu'elles sont un peu exagérées par rapport à la situation », ajoute la chercheuse.
Toute recherche scientifique qui se respecte fait normalement appel à des volontaires qui acceptent de bonne grâce de partager leur vécu, et dans les cas présent, les multiples facettes (connues) de leur caractère. Les participants.es doivent tout d'abord remplir un questionnaire en ligne où ils/elles doivent décrire leur personnalité et expliquer de quelle manière il ou elle arrive à gérer ses émotions. Après avoir compilé et analysé le contenu de ces questionnaires, les deux chercheuses entrent en contact avec chacun d'entre eux individuellement pour un entretien en profondeur d'une durée de 90 minutes.
« Comme ça porte sur les enjeux relationnels, on essaie de voir dans quel contexte ça va être plus difficile pour la personne de réfléchir de manière gagnante pour elle-même et pour l'autre. On veut déterminer quelles sont les zones de sensibilité de cette personne ; est-ce que c'est le rejet ou l'abandon? La perte de pouvoir? Est-ce que c'est la critique? On veut ensuite observer l'interaction entre ces zones de sensibilité et les traits de caractère de la personne. L'idée de l'étude est vraiment de vérifier l'hypothèse selon laquelle nos capacités relationnelles et d'adaptation ne sont pas stables. »
Pendant l'entrevue, la personne sera invitée à raconter en détail des situations vécues au cours desquelles ces combats intérieurs et les réactions parfois inexpliquées qui en découlent. Les informations reçues vont permettre aux chercheuses de brosser un portrait global des défis que vit cette personne.
Les participants.es y verront aussi une opportunité d'entamer une réflexion sur leur façon d'être et d'entretenir leurs relations, tout en contribuant à l'avancement des connaissances dans ce domaine.
Cette recherche s'adresse aux gens âgés entre 18 et 65 ans; le recrutement se poursuit en offrant désormais la possibilité d'une rencontre à distance, en vidéo-conférence, pandémie oblige. Il est donc maintenant possible de participer à l'étude de n'importe où au Québec. Mmes Beaulieu-Tremblay et Archambault ont mis en place les meilleurs pratiques et conditions afin que l'expérience demeure sécuritaire et confidentielle pour chacun des participants.es.
Pour plus d'informations : https://bit.ly/2YopYzo. ou écrire au recherche.mentalisationperso@gmail.com