Au cours des derniers jours, c'est plus d'une centaine de travailleurs estriens qui ont perdu leur emploi dans des circonstances hors de leur contrôle.
Une trentaine de personnes ont vu leur gagne-pain partir en fumée, d'autres sont victimes des contre-performances de l'entreprise dans laquelle ils œuvraient, ou encore des déboires financiers sont à l'origine de leur éventuelle mise à pied. Mais, dans chacun des cas, le résultat est le même : la plupart se retrouvent devant un vide que certains psychologues comparent à un deuil.
La perte d'un emploi est une épreuve souvent difficile à vivre. Beaucoup de gens seront alors en proie à une incertitude face à leur futur, à leur situation financière, et cela engendra du stress qui peut se répercuter dans plusieurs facettes de leur vie. Si pour certains, c'est l'occasion de rebondir, cette expérience peut aussi causer une détresse psychologique chez les personnes plus vulnérables. Dans certains cas, une dépression ou d'autres problématiques de santé mentale pourraient naître de cette épreuve.
Estrie Plus.com a contacté François Courcy, professeur du département de psychologie de l'Université de Sherbrooke, afin d'obtenir quelques conseils constructifs pour aider les personnes affectées à surmonter l'épreuve qui se dresse devant eux et transformer une situation négative en une possibilité de renouveau.
« Perdre un emploi, c'est passer par une gamme d'émotions; tristesse, incertitudes, colère et peurs s'entremêlent le plus souvent. Au même titre que les amis et la famille, les psychologues peuvent assurer un soutien qui passe d'abord et avant tout par l'écoute. On leur offre aussi un espace pour libérer ces émotions » explique-t-il.
Une aide professionnelle instrumentale peut aussi être apportée dans l'objectif de leur trouver un nouvel emploi. C'est d'ailleurs ce que le Groupe Anctil souhaite mettre sur pied pour aider ses employés à se replacer. Cette mesure a pour but d'aider les travailleurs dans la mise à jour du CV, pour la préparation aux entrevues, pour trouver des programmes de formation complémentaires, ou encore pour contacter les agences de chômage.
« Si j'avais un conseil à donner à ces personnes et à toutes personnes qui se cherche un emploi, c'est de ne pas avoir honte d'informer son réseau de connaissances qu'on se cherche un emploi. Le pouvoir du bouche-à-oreille a déjà fait ses preuves et l'on sait que la majorité des postes vacants ne sont pas affichés... Il ne faut pas se décourager! »
Sans vouloir minimiser la souffrance vécue lors d'une perte d'emploi, il peut s'avérer bénéfique de voir le positif qui peut découler de cette épreuve. En effet, la perte d'un emploi peut être envisagée comme une opportunité de changement. C'est l'occasion de prendre le temps de réfléchir à sa carrière, de réexaminer ses besoins, désirs et priorités, de penser à son futur et dans certains cas de se réorienter.
Entamer un processus de réflexion par rapport à soi-même, se questionner sur ses forces et ses faiblesses, s'ouvrir à ses proches et avoir recours à son réseau sont les principaux conseils donnés par François Courcy. En espérant que derrière la période grise qui touche les travailleurs affectés, se cache une carrière florissante.