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Vivre son homosexualité à Sherbrooke

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Sarah Pomar Chiquette Par Sarah Pomar Chiquette
spomarchiquette@estrieplus.com
Mercredi le 10 septembre 2014

« Je suis arrivé à Sherbrooke en 2005 pour étudier à l'Université de Sherbrooke. Je me souviens qu'à cette époque, j'étais en plein coming-out et je n'avais trouvé aucune organisation vers qui me tourner pour m'aider dans mon cheminement. Je me suis retrouvé sans ressource », a témoigné Pierre McCann, administrateur au groupe régional d'intervention sociale de l'Estrie (Gris Estrie). Il est d'avis que depuis une dizaine d'années, plusieurs actions ont été menées pour la cause des homosexuels.

La transphobie, le prochain combat

Pendant plusieurs années, IRIS Estrie a été le seul organisme de Sherbrooke à offrir des ateliers de démystification de l'homosexualité et de la bisexualité dans les établissements scolaires. Depuis lors, plusieurs regroupements se sont joints au mouvement afin d'améliorer les conditions de vie des personnes de minorités sexuelles à Sherbrooke dont notamment GRIS Estrie, IRIS Estrie, AGLEBUS, REMDUS, REDS et CLOSAL. Pierre McCann est ravi du « momentum » qu'il y a en ce moment au Québec sur la question de l'homosexualité. Bénévole pendant quelques mois à IRIS Estrie, il a présenté des ateliers de démystification de l'homosexualité et de la bisexualité dans les établissements scolaires. Son constat est sans équivoque : « Il y a une évolution des mentalités [...] c'est presque immédiat. Maintenant, il est rare qu'il n'y ait pas de couples ouvertement homosexuels dans les écoles secondaires. Selon moi, c'est un signe d'une grande ouverture », a-t-il jugé.

Même son de cloche de la part de Marie-Pier Boisvert, présidente du comité Fière la fête, qui atteste cette ouverture d'esprit des Sherbrookois à l'égard des personnes homosexuelles. Or elle prévient que l'acceptabilité des Québécois n'est pas généralisée à l'ensemble des personnes de minorités sexuelles : « Les personnes transgenres vivent une discrimination que nous avons tendance à oublier. La transphobie est vraiment le prochain combat. Il faudra se mettre en vitesse première », a-t-elle lancé. Un avis qui est partagé par l'ensemble des intervenants du milieu.

Carence d'information et de sensibilisation
Tout le monde s'entend pour dire qu'il y a un manque d'information et de sensibilisation quant aux minorités sexuelles. Pour Mme Boisvert, la sensibilisation devrait se faire dès l'âge primaire : « il faut que la question soit abordée autrement que dans l'angle de la sexualité. Dans les écoles secondaires, les ateliers abordent à la fois l'homosexualité et les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) », a-t-elle déploré. D'ailleurs, Marie-Pier Boisvert remet en cause la formation des professeurs : « dans le programme de médecine à l'Université de Sherbrooke, il y a une semaine complète qui est dédiée à la diversité sexuelle. Comment se fait-il que les professeurs au primaire et au secondaire ne reçoivent aucune formation, sauf s'ils en font la demande », s'interroge-t-elle.

Des préjugés qui persistent
Malgré les progrès, les efforts à faire reste considérables. Il y a des préjugés qui persistent et qui sont trop souvent minimisés selon Pierre McCann. « Tous les jours, je dois annoncer mon homosexualité. Quelqu'un m'appelle pour un sondage ou un questionnaire et me demande de parler à ma conjointe. » M. McCann fait la promotion d'un vocabulaire « ouvert et inclusif ». Pour une personne qui est en processus de coming-out et d'acceptation, ce sont de petits détails qui peuvent faire toute une différence, témoigne M. McCann.

Milieux ruraux versus urbains
Les mentalités tendent à évoluer. Or certains intervenants ne se cachent pas du fait qu'il y a des milieux ruraux qui sont plus réfractaires à l'égard de l'homosexualité et des minorités sexuelles. « Lorsqu'on présente des ateliers dans les écoles secondaires, les réactions sont différentes selon les quartiers. Dans certaines régions de l'Estrie, des parents refusent que leur jeune assiste à nos conférences», raconte Yannick Dallaire, coordonnateur d'IRIS Estrie.

Sherbrooke n'est pas comparable à Montréal ou à Québec, poursuit-il. « Dans les grandes villes, tu as le côté anonyme que tu ne retrouves pas en Estrie. À Sherbrooke, il y a toujours une petite peur du regard et du jugement des autres, soutient M. Dallaire. « Souvent les gens ont peur de se tenir la main en marchant autour du parc Jacques-Cartier. Ils craignent de créer des réactions, de se faire regarder. Il ne faut pas avoir peur, il faut simplement vivre sa vie», insiste-t-il.

L'école Mitchell-Montcalm- un exemple à suivre
L'école secondaire de Sherbrooke, Mitchell-Montcalm est un exemple à suivre pour les autres établissements de la région selon le coordonnateur d'IRIS Estrie : «Plusieurs jeunes m'ont confirmé qu'à cette école il y a une grande ouverture. Les couples de même sexe peuvent se promener main dans la main et s'embrasser sans problème.»

Claude Hackett, directeur adjoint à l'école Mitchell-Montcalm, estime que cette ouverture est historique à l'école et qu'elle fait partie « de la culture et des valeurs» prônées par le personnel de l'établissement. Une « approche globale» par rapport à la diversité et la différence expliquerait cette grande ouverture des étudiants de l'école. M. Hackett a poursuivi en insistant sur le volet artistique de l'école, qui selon lui, « stimule le côté créatif» et cette « liberté d'expression des étudiants se traduit par une acceptation des différences.»


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