Sandrine Duroyaume est zoothérapeute, c'est-à-dire qu'elle pilote des thérapies assistée d'un animal. Bien souvent, elle est accompagnée de son fidèle Mylo, un superbe Bouvier Bernois. Si Sandrine se spécialise en psychomotricité, la zoothérapie peut répondre à beaucoup d'autres besoins!
La zoothérapie consiste en l'assistance par un animal au cours d'une intervention. Il sera présent lors de la séance pour aider, motiver et être un support pour le client. Selon Sandrine Duroyaume, l'animal agit principalement sur deux choses : le stress et la confiance en soi.
« Cela fait longtemps que la zoothérapie existe et dans les hôpitaux, les animaux ont toujours été présents. Au tout début, on s'est rendus compte que les crises des patients étaient moins fréquentes chez les cas lourds des hôpitaux psychiatriques. Les troubles de comportement de ces cas devenaient gérables. C'est en fait une panoplie de changements qui se produisent en présence d'un animal, comme le rythme cardiaque. Le stress en est grandement diminué! »
Graduellement, on a intégré la zoothérapie dans les interventions auprès des clientèles pédiatriques souffrant d'autisme et de déficience physique et/ou intellectuelle, ainsi que dans les maisons de retraite. Aujourd'hui, son utilisation est généralisée en pédiatrie, en soins gériatriques et jusque dans les écoles.
Sandrine a beaucoup de clients enfants atteints d'un trouble du spectre de l'autisme et de troubles de l'apprentissage.
La zoothérapie, ça change tout, même pour faire ses devoirs le soir. En zoothérapie, les enfants ont l'impression de jouer alors que pourtant, des objectifs très précis sont poursuivis dans l'intervention. Par exemple, les difficultés de lecture d'un enfant peuvent s'estomper parce qu'il lit à un animal. Pour l'enfant, lire à son chien est bien moins stressant que le faire à un enseignant. »
Selon elle, le principe est le même que chez un adulte qui vit un moment de stress et d'incertitude : si l'adulte est porté à aller voir et caresser son chat ou son chien, son rythme cardiaque diminuera et sa respiration s'améliorera de la même façon que l'enfant qui lit une histoire à son animal.
Cette diminution du stress se serait avérée plus que bénéfique, particulièrement chez les enfants atteints d'un trouble du spectre de l'autisme.
« Mais ce ne sont pas tous les parents qui veulent ajouter un chien dans la famille alors qu'ils soient déjà composer avec des difficultés en lien avec l'enfant, souligne Mme Duroyaume. Ce qu'on fait en thérapie, c'est travailler la confiance en soi. Que l'enfant se rende compte qu'il est capable de donner une commande au chien et que celui-ci l'écoute, ça aide beaucoup dans son développement. Il prend confiance. »
Chaque pathologie nécessite un travail de confiance en soi, selon la thérapeute. Avec la zoothérapie, l'enfant apprend à guider, avec une laisse ou non et avec des mots, ou non. Le plus important, c'est qu'il se rend compte qu'il est capable de le faire.
Le choix de l'animal qui accompagnera la thérapeute est critique en fonction du client. Sandrine travaille avec trois chiens dont le sien, des hérissons qu'elle emprunte à une spécialiste et un petit cochon miniature.
« C'est surtout le contexte qui va me guider dans le choix de l'animal. Parfois le lien ne fonctionne pas entre le client et le chien. Et j'ai une jeune cliente atteinte d'une déficience intellectuelle qui est tombée en amour avec Mylo. Elle a même appris l'heure en fonction de l'horaire de Mylo, elle parle plus et s'est ouverte davantage pour lui uniquement. Ça a fonctionné, mais le plus difficile, c'est de trouver le « match » parfait entre le client et l'animal. »
Dans un centre de détention, un Doberman aurait peut-être plus de succès qu'un Shih Tzu, mais l'inverse se produirait dans une classe.
« Je trouve aussi important de démystifier certaines races de chien en expliquant que les différences sont des forces plutôt que des difficultés. C'est la même chose pour mes clients », conclut-elle.