Société Arts & culture Sports Chroniqueurs Concours Annonces Classées

  CHRONIQUEURS / Deux mots à vous dire

Vivre dans un état policier

 Imprimer   Envoyer 
François Fouquet Par François Fouquet
Lundi 11 janvier 2021

Une mesure historique dans l'histoire récente du Québec. Nous voilà soumis à un couvre-feu. C'est une atteinte directe aux libertés individuelles. Vrai. Mais...

« Y a pas de mais, c'est une des plus graves atteintes jamais vues! », clame un quarantenaire qui m'avait dit la même chose lors de la mise en application du règlement obligeant le port du masque dans les lieux publics.

« Tu vois pas l'escalade dans l'amputation de nos libertés individuelles? T'es aveugle ou quoi? »

Je ne suis pas aveugle. Je suis donc « ou quoi », j'imagine.

« De toute façon, si toi, t'aimes ça vivre dans un état policier où on n'a plus aucun droit, ça te regarde. Moi, je me bats! »

Aux grands mots... 

Je ne me réjouis pas de ce couvre-feu. Pas plus que des restrictions sanitaires. J'ai aussi le goût de discuter certaines applications. C'est normal. Je veux être proactif dans la vie de ma communauté, après tout.

Dans le doute, avant de monter aux barricades et pour être proactif dans ma communauté, justement, je ramène au centre de la table ce qui, dans ma compréhension des choses, motive les normes : la multiplication des cas augmente nécessairement les hospitalisations et l'utilisation des unités de soins intensifs disponibles. Toujours dans ma compréhension, il faut ralentir le nombre d'utilisateurs des soins hospitaliers jusqu'au moment où une immunité collective minimale, conjuguée à une médication efficace, change les choses.

« Oui, mais moi, là-dedans? »

Il y a des moments où le « moi » s'efface un peu et laisse de la place au « nous ». C'est un difficile, mais essentiel, équilibre à conserver.

Après tout, la solidarité, ce n'est pas juste de déposer des denrées non périssables lors d'une collecte annuelle!

« Pis ça, ça justifie la mise en place d'un état policier? La vérité, c'est que ça reviendra jamais comme avant! Ils ont pris le contrôle et toi, tu les encourages! »

Je n'en peux plus de l'usage abusif des mots comme « état policier », « ostracisation », « totalitarisme » et autres pour décrire ce qu'on vit présentement.

Dans un état policier ou totalitaire, on ne laisse pas les gens chialer pendant des mois. On leur impose le silence de façon brutale. Dans un état policier ou totalitaire, il n'y aurait pas eu 1000 fois plus d'avertissements que de constats d'infraction pour non-respect des règles en cours. Et il n'y aurait pas tous ces recours de contestation qui sont mis à la disposition des gens qui ont reçu un constat d'infraction.

Et ostraciser un peuple, ce n'est pas lui demander poliment de se conformer à des règles de distanciation susceptibles de donner un coup de main à la collectivité.

Pis notre société, on la veut comment, au fait?

Depuis des années, nos gouvernements sont élus pour faire en sorte que l'économie fonctionne, ce qui devrait ouvrir la porte à toutes les solutions, croit-on "néo-libéralistement"...

On constate que c'est épouvantable d'imposer autant de solitude pour les gens dans les résidences de personnes âgées?

Avant de tout mettre sur le dos des mesures sanitaires, il faudrait se mettre en tête que la solitude chez les personnes plus âgées et chez toutes les personnes qui peinent à performer assez pour conserver leur place au soleil était là avant les mesures. On ne le voyait pas parce qu'on roulait trop vite, mais c'était là!

Je vous laisse sur deux images.

Quand j'ai demandé aux gens des Petits frères des pauvres de Sherbrooke pourquoi ils ont changé leur nom pour ne garder que « les Petits frères », la réponse est venue instantanément : « parce que la solitude est plus large que la pauvreté qui elle, est déjà trop largement répandue! ».

C'était bien avant les normes sanitaires.

Finalement, dernière image: qu'est-ce qui motive les partisans de Trump? Les libertés individuelles à tout prix. Quand on bafoue la démocratie, qu'on encourage ses ouailles à la violence, on met en terre la semence d'un état policier... au nom des libertés individuelles! Quand la contradiction s'invite dans la joute!

 

Clin d'œil de la semaine

Contradiction vicieuse : une liberté personnelle qui exclut la notion de collectivité exclut de facto la notion même de la liberté...



  A LIRE AUSSI ...

Le début d’un temps nouveau, qu’elle chantait

Lundi 20 octobre 2025
Le début d’un temps nouveau, qu’elle chantait
Démocratie égale vote. Point.

Lundi 3 novembre 2025
Démocratie égale vote. Point.
« Hey, qu’on veut pas ça! » (1 de 3)

Lundi 10 novembre 2025
« Hey, qu’on veut pas ça! » (1 de 3)
NOS RECOMMANDATIONS
Vite ! Adoptons l’économie circulaire.

Mardi 11 novembre 2025
Vite ! Adoptons l’économie circulaire.
Ravasqueira Reserva da Família Alentejano 2021, l’expression noble du terroir portugais

Vendredi 7 novembre 2025
Ravasqueira Reserva da Família Alentejano 2021, l’expression noble du terroir portugais
Une pétition pour enlever la TVQ sur les vêtements usagés pour enfants

Lundi 10 novembre 2025
Une pétition pour enlever la TVQ sur les vêtements usagés pour enfants
PLUS... | CONSULTEZ LA SECTION COMPLÈTE...

 
François Fouquet
Lundi, 10 novembre 2025
« Hey, qu’on veut pas ça! » (1 de 3)

Accident de travail mortel à Sherbrooke : un jeune homme perd la vie à l’usine Aikawa Par Martin Bossé Jeudi, 13 novembre 2025
Accident de travail mortel à Sherbrooke : un jeune homme perd la vie à l’usine Aikawa
Ravasqueira Reserva da Família Alentejano 2021, l’expression noble du terroir portugais Par Chat GPT, Le sommelier du journal Estrieplus Vendredi, 7 novembre 2025
Ravasqueira Reserva da Família Alentejano 2021, l’expression noble du terroir portugais
Une pétition pour enlever la TVQ sur les vêtements usagés pour enfants Par Martin Bossé Lundi, 10 novembre 2025
Une pétition pour enlever la TVQ sur les vêtements usagés pour enfants
Clinique d’IPS de Sherbrooke, un impact concret sur l’accessibilité aux soins Par Martin Bossé Mercredi, 12 novembre 2025
Clinique d’IPS de Sherbrooke, un impact concret sur l’accessibilité aux soins
Gaieté d’hiver : une nouvelle exposition au Musée Beaulne de Coaticook Par Martin Bossé Mardi, 11 novembre 2025
Gaieté d’hiver : une nouvelle exposition au Musée Beaulne de Coaticook
« Hey, qu’on veut pas ça! » (1 de 3) Par François Fouquet Lundi, 10 novembre 2025
« Hey, qu’on veut pas ça! » (1 de 3)
ACHETEZ EstriePlus.com
bannières | concours | répertoire web | publireportage | texte de référencement | site web | vidéos | chroniqueur vedette
2025 © EstriePlus.com, tous droits réservés | Contactez-nous