Une longue route a mené Vincent Vallières à son septième album, Le temps des vivants. Il a travaillé fort ; il a été récompensé. Malgré ce succès, l'auteur-compositeur-interprète demeure humble et accessible. Après une série de spectacles dans la province, l'Estrien fera parler son talent sur la scène du Granada en mai prochain.
Après un septième album, une signification particulière est toujours présente pour l'auteur-compositeur-interprète, Vincent Vallières. Chaque chanson, chaque disque, est reliée à une aventure. « Chaque album est une nouvelle aventure, précise-t-il. Le processus n'est jamais le même pour l'écrire. Le moment où tu te situes dans ta vie, tu n'es nécessairement pas à la même place. Ça va donc générer des questions à savoir si les gens vont l'aimer [disque]. C'est toujours très insécurisant, mais ça fait partie du plaisir », ajoute-t-il.
Même si Le temps des vivants illustre quelques nouvelles couleurs, il n'en demeure pas moins que certains thèmes des disques précédents reviennent. « Les thématiques depuis quelques disques ont tendance à se ressembler, affirme Vincent. Il s'agit des grands thèmes comme l'amitié, l'amour, le voyage, le deuil. C'est ce qui m'habite », note-t-il.
Si les thèmes sont semblables, les personnages des chansons ont quant à eux évolué au fil du temps, au fil de la route. « Les personnages du Temps des vivants ne sont nécessairement pas à la même place que ceux de Chacun dans son espace il y a une quinzaine d'années », rappelle l'auteur-compositeur-interprète.
Vers la route du vrai
Les chansons de Vincent Vallières pigent dans certaines réalités de la vie. Sans avoir vécu l'histoire de chacune des pièces, l'artiste accorde une importance à la maîtrise du sujet. «Quand j'écris, je dois connaître les sujets dont je parle. C'est la première règle d'une chanson. L'important, c'est que ça ait l'air vrai quand j'interprète la chanson», insiste Vincent.
Avec le recul, le septième disque de Vincent renoue avec le style de Chacun dans son espace et Repère tranquille. « C'est ce que plusieurs fans m'ont dit, affirme-t-il en souriant. Je ne m'en étais pas vraiment rendu compte. Ce nouveau disque est moins produit dans le sens où il y a moins d'instrumentation, moins d'instruments dans chaque chanson. C'est ce qui amène un autre esthétique. Certains jams ont d'ailleurs été gardés pour le disque. Ce côté habitait plus mes chansons il y a une quinzaine d'années. Je suis content de le retrouver », sourit l'Estrien.
C'est sans trop le vouloir que Vincent est retourné vers l'esthétique de ses anciens albums. Il avait par contre en tête de réaliser un album moins produit, moins instrumental. « Je voulais avoir des chansons livrées avec le plus d'âme, et pas nécessairement les plus parfaites », précise-t-il.
Un hommage aux amis, à la famille
Parmi l'inventaire de titres qui se retrouvent sur Le temps des vivants, c'est « À hauteur d'homme » qui a une signification importante pour Vincent Vallières. C'est un hommage à ses amis, à sa famille. « Je l'ai mise au milieu du disque. C'est une chanson hommage à mes grands-parents, à mes parents et à mes amis. Je l'aime beaucoup », soutient-il.
« À hauteur d'homme », c'est en quelque sorte la deuxième partie d'Asbestos. « La différence, c'est que je pars de mes grands-parents et après la chanson parle du Québec plus moderne, des travailleurs qui m'entourent. C'est une chanson qui se promène dans le temps. Asbestos ciblait vraiment la grève de 49 », fait valoir Vincent.
La qualité des textes de Vincent Vallières se démarque par le choix des mots, le choix des images. C'est un long processus. « Ça dépend des chansons. Il y a des chansons qui peuvent s'écrire rapidement et d'autres qui sont très longues. Des fois pour certaines, ça prend plus de temps, et pour d'autres, ça va plus rapidement », explique-t-il.
Toujours sur le chemin de l'apprentissage
Même si Vincent Vallières vient de sortir un septième album, il désire tout de même continuer sur le chemin de l'apprentissage. « J'ai encore beaucoup d'affaires à apprendre autant comme compositeur, auteur et interprète, avance-t-il. L'atelier que j'ai vécu en janvier chez Gilles Vigneault, ça m'a fait constater plusieurs choses que je peux encore apprendre. Je me sens comme au début du processus. Je sens que j'ai fait de bonnes chansons et que j'en ai encore au compteur. Je ne sens pas que je ne suis arrivé nulle part », ajoute-t-il.
Le 12 mai prochain, Vincent Vallières déposera sa guitare sur la scène du Théâtre Granada de Sherbrooke. Ce sera un retour au bercail pour lui après avoir performé à plusieurs endroits dans la province. Les gens auront droit à un spectacle à deux volets. « Ça va bouger et être calme à la fois. Il y a des moments où je me permets d'être plus tranquille avec quelques chansons pour aller ailleurs. Ce spectacle se fait en deux parties, je peux donc faire plus de chansons et installer des ambiances plus longtemps », illustre l'artiste.
Outre la tournée 2017, l'auteur-compositeur-interprète a plusieurs autres projets en tête. Cet été, pour une quatrième année, il animera son émission de radio à Ici Musique. Ce qu'il aimerait aussi ajouter à son bagage musical, c'est d'écrire des chansons pour d'autres artistes. « Les chansons, c'est quelque chose que j'aime beaucoup faire. Je ne prends par contre pas toujours le temps de le faire. Cette année, j'aimerais m'y consacrer. Des interprètes me demandent des fois d'écrire pour eux. C'est un beau défi », affirme Vincent.
Toujours motivé de s'améliorer, Vincent Vallières explique qu'il aimerait peaufiner certains aspects. « J'aimerais aller plus souvent vers la versification plus classique des mots. J'aimerais parfaire mes compétences de guitariste et de chant. Je veux aussi essayer l'expérimentation sonore. On va voir où le vent va nous mener », termine-t-il.