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2,3 milliards $ pour un nombre inconnu d’élèves en difficulté

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Photo : Des dizaines de milliers d'enseignants ont pris d'assaut les rues l'automne dernier pour réclamer un meilleur financement du réseau public.
Elizabeth Nadeau Par Elizabeth Nadeau
enadeau@estrieplus.com
Mardi le 9 février 2016

Le ministère de l'Éducation sait qu'il injecte 2,3 milliards de dollars dans le réseau de l'éducation pour soutenir les élèves en difficultés d'apprentissage. Mais, tout comme les commissions scolaires, il ignore à combien d'enfants bénéficient ce soutien.

C'est ce que la responsable des relations de presse du ministère de l'Éducation, Esther Chouinard, a répondu à Estrieplus.com en décembre 2015. Alors que les enseignants ont pris d'assault les rues l'automne dernier pour réclamer plus de ressources, le ministère ne conserve pas non plus de données sur le montant octroyé à chacune des commissions scolaires pour les aider à pallier aux troubles d'apprentissage de leurs élèves. Mme Chouinard affirmait également qu'une réflexion sur le financement de la problématique est en cours au ministère.

Au moins 3000 élèves à la CSRS
Les seules données disponibles sont celles liées aux élèves ayant été codifiés et qui ont un plan d'intervention pour les aider dans leur cheminement scolaire. À la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke (CSRS), cela concerne 1321 élèves du primaire et 1742 élèves du secondaire pour l'année 2015-2016. Les autres? Impossible de savoir combien d'élèves vivent avec des difficultés d'apprentissage non-codées.

« Ce que nous sommes capables de chiffrer, c'est le nombre d'enfants qui ont un code parce que ces codes sont validés par le ministère pour que le un financement qu'on obtient pour eux soit plus élevé et qu'on puisse lui donner plus de services », explique le directeur des services éducatifs à la CSRS, Marc Juneau.

Ces montants varient entre 4 000 $ et 18 000 $ annuellement selon la difficulté ou le handicap concerné. Les élèves sont classés en deux catégories : les EHDAA, ou élèves handicapés et en difficulté d'apprentissage, et les élèves handicapés. Ces derniers, au nombre de 988, sont également déclarés.

« Les autres, sans codes, ne sont pas déclarés au ministère parce qu'il ne nous demande plus de le faire depuis quelques années. Selon lui, le temps perdu à faire les déclarations l'est au détriment des services aux élèves. Le ministère attribue un pourcentage, selon un historique, du nombre d'élèves qui pourraient être en difficultés d'apprentissage », explique Marc Juneau.

Donc, le ministère ne sait pas à combien d'élèves réellement bénéficient ces 2,3G $ destinés aux difficultés d'apprentissage?

« Non, concède Marc Juneau. Mais il a une idée de combien d'élèves sont considérés comme handicapés parce qu'ils ont un plan d'intervention. Pour tous les autres, le ministère ne sait pas combien ont besoin de services. »

Selon le ministère, un élève en difficulté d'apprentissage au primaire est celui pour qui « les mesures de remédiation mises en place, par l'enseignante ou l'enseignant ou par les autres intervenantes ou intervenants durant une période significative, n'ont pas permis à l'élève de progresser suffisamment dans ses apprentissages pour lui permettre d'atteindre les exigences minimales de réussite » en français ou en mathématiques au primaire, et en français et en maths au secondaire.

La répartition de l'enveloppe
Impossible pour la CSRS de dire combien d'argent, du 2,3G$, elle reçoit pour soutenir ses élèves en difficulté mais sans code associé à leur nom. La commission scolaire répartit une enveloppe globale en fonction des besoins exprimés par les directeurs d'école qui ont, au préalable, fait le tour de leur établissement.

« La notion de service dépend du plan d'intervention d'un élève, mais n'est pas nécessairement liée à une ressource externe à la classe. Elle peut toutefois concerner les services d'un psychologue ou d'un orthopédagogue », explique Marc Juneau. Un plan d'action est mis sur pied pour les élèves en situation d'échec et si cela perdure, un plan d'intervention sera ensuite élaboré par l'enseignant, le directeur de l'école, les parents et le professionnel au dossier. Si les difficultés persistent chez l'élève, l'enseignant fait une demande de services par un formulaire qu'on a créé conjointement avec le SEE. »

Actuellement, il existe l'équivalent de 127 postes à temps complet à la CSRS pour les services directs aux élèves dont les orthophonistes, les psychoéducateurs, les techniciens en éducation spécialisée, les préposés aux élèves handicapés et les travailleurs sociaux.

Quelles solutions pour un problème complexe?
Selon Marc Juneau, qui a lui-même été enseignant, le réseau de l'éducation doit changer de mentalité puisque des ressources financières supplémentaires ne sont pas la solution au problème.

« Une partie de la solution pour la prise en charge des élèves en difficulté d'apprentissage réside en la formation continue aux enseignants et le support dont ils devraient bénéficier. La formation initiale n'est pas suffisante, affirme-t-il. Notre rôle, comme commission scolaire, c'est la formation de nos enseignants et le temps qu'ils se l'approprient, qu'ils aient le soutien nécessaire des conseillers pédagogiques. »

Voit-il une amélioration de la situation dans un futur rapproché?

« Une partie des discussions entourant les nouvelles conventions collectives tournaient autour de la formation continue aux enseignants et comme directeur des services éducatifs, je l'applaudis. On ne pourra jamais mettre des pansements partout. Les enseignants ont tout un travail à faire avec des éléments disparates dans un ensemble loin d'être homogène. On doit absolument mieux former nos enseignants. »


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