Une délégation de treize athlètes prendra la direction de Salaberry-de-Valleyfield en mars pour représenter l'Estrie aux prochains Jeux olympiques spéciaux d'hiver du Québec.
De passage ce matin au bureau du député de Sherbrooke Pierre-Luc Dusseault, trois des athlètes de la délégation estrienne ont pu échanger avec lui pendant une trentaine de minutes sur l'importante aventure qui les attend.
Les Jeux olympiques spéciaux, qui rassemblent des athlètes atteints de déficience intellectuelle (âgés de 12 à 54 ans environ), ne bénéficient pas d'une grande visibilité dans la région et c'est d'ailleurs pourquoi plusieurs personnes en ignorent l'existence.
« Le but de notre rencontre était de faire connaitre nos athlètes de l'Estrie par le biais du député Pierre-Luc Dusseault, a indiqué Linda Bouchard, chef de mission pour la délégation estrienne. Je trouvais que c'était une belle visibilité pour eux. Ce genre de jeux les valorise beaucoup. Ils se sentent importants et peuvent démontrer ce qu'ils sont capables de faire, tout en améliorant leur comportement et leur niveau de socialisation. »
La région de l'Estrie sera représentée dans quatre disciplines : le ski alpin (6), le patinage de vitesse (2), le patinage artistique (1) et le curling (4). Parmi les athlètes qui prendront part à la compétition, le jeune Pierre-Antoine Fournier est de ceux qui affichent une belle fébrilité.
« Je me sens très bien, je vais me pratiquer souvent pour être prêt, a assuré le principal intéressé, qui a adopté le patinage de vitesse depuis plusieurs années. Je suis content de participer à ces jeux pour la première fois. Je ne suis pas nerveux, je suis motivé. »
Pour le député de Sherbrooke, Pierre-Luc Dusseault, rencontrer ces jeunes était important pour les aider à partager leur réalité au grand public. « Je voyais ça comme une opportunité de mieux connaitre leur réalité, a-t-il souligné. Je sais que c'est bien important pour eux. C'est quelque chose qui les accroche, les motive et leur permet de développer une certaine discipline dans leur vie personnelle. Je pense que c'est un des meilleurs moyens pour eux de pouvoir continuer d'être impliqués et valorisés dans leur quotidien. »
Un financement plutôt difficile
La délégation estrienne compte sur plusieurs jeunes talentueux, qui ont reçu au cours de leur carrière bon nombre de médailles dans leur discipline respective. C'est notamment le cas de Stéphanie Lachance en patinage artistique et de Ludovic Blanchet, en patinage de vitesse.
Malgré ces succès, le financement pour la pratique du sport de compétition demeure difficile pour les athlètes de l'Estrie atteints d'une déficience intellectuelle qui veulent participer aux Jeux olympiques spéciaux. Les parents doivent défrayer plusieurs sommes pour permettre à leurs enfants de compétitionner.
« Dans certaines régions, des athlètes des Jeux olympiques spéciaux sont parfois en nomination à différents niveaux ou reçoivent même des bourses, a remarqué Linda Bouchard. En Estrie, on n'a pas ce genre de reconnaissance. Les athlètes font pourtant beaucoup d'efforts et ils s'améliorent. »
« Du côté des fédérations sportives provinciales ou nationales, c'est sûr qu'il peut toujours y avoir un peu plus de soutien pour développer le sport, a reconnu Pierre-Luc Dusseault. Certains sports moins connus mériteraient un peu plus de reconnaissance pour se développer et devenir plus indépendants financièrement. »
Du 7 au 10 mars, les athlètes de l'Estrie tenteront de remporter le plus de médailles possible. « Ce n'est pas tous les athlètes qui peuvent compétitionner au régulier, a rappelé Mme Bouchard. C'est pourquoi c'est important de leur donner une chance de se faire valoir pour qu'ils vivent eux aussi de belles choses. »