Les rentrées culturelles se suivent mais ne se ressemblent pas, on en convient toutes et tous. Avec les années, elles peuvent se bonifier comme le bon vin qui arrive à maturité. C'est le cas cet automne de La Salle le Tremplin qui offre à l'horaire des activités pour le moins diversifiées. On retrouve bien sûr les soirées de slams, devenues chez les gens de l'oralité un incontournable en Estrie, mais également des spectacles, des expositions, des lancements de livres et de disques, des concerts, des conférences et des causeries.
Comme plusieurs organismes sociocommunautaires et culturels, La Salle le Tremplin de la rue Wellington Sud a vécu des hauts et des bas au cours de sa courte vie. En cohabitant avec l'organisme Le Tremplin au centre-ville, un acteur de revitalisation et de changement auprès des jeunes adultes en quête d'autonomie, elle se maintient avec force enthousiasme, en plus d'insuffler un dynamisme hors du commun à Sherbrooke. Sans vouloir paraphraser la formule éprouvée de Cultures du cœur - Estrie, les gens du Tremplin agissent comme des médiateurs culturels qui aident les jeunes plus démunis à sortir pour s'en sortir !
Parmi les activités que les résidents de l'endroit et le public en général ne sauraient manquer, mentionnons d'abord les expositions en arts visuels. Choisies sur le volet, elles débutent avec une exposition en septembre de six étudiantes qui se sont illustrées à l'école Mitchell-Montcalm. Suivront en octobre et en novembre les œuvres de Monica Morales et de Frederic Lapointe, deux artistes pour qui l'art est un partage et un dialogue. Par la facture et l'originalité de leurs productions respectives, ce n'est pas un euphémisme d'affirmer qu'on sort ici des sentiers balisés par la norme dans le domaine.
L'effervescence des auteurs-compositeurs-interprètes reste aussi très palpable en lieu et place. Sous forme de cinq à sept, ces lancements mettent en vedette Stéphane Longval et Robert Daigneault, deux assidus de La Salle du Tremplin. Le premier lance son troisième titre, Entre l'arbre et l'époque qu'il a peaufiné, en plus de parfaire ses chansons et son style folk francophone. Quant au percussionniste Robert Daigneault, accompagné de très bons musiciens de la région, il propose un album au titre mystificateur et évocateur, Silolo. Cet opus nous invite au voyage en effet et nous fait découvrir les sons envoûtants des handpans, un instrument tout droit sorti des films de Star Wars !
Dans la foulée de ces rencontres de fins de journée, nous aurons droit à des concerts et des spectacles singuliers. Par exemple, un concert de musique indienne, que se partagent deux artistes de renommée internationale, Partha Bose et Bertil Schulrade, un sitariste et un percussionniste de tablas, dans la plus pure tradition.
Autres spectacles musicaux à retenir : Ma Quincaillerie musicale d'Ariane DesLions, pour jeune public, du duo du même nom, et semi-finaliste au Sherbrooklyn 2017. Retenons enfin le projet Bicéphale, avec deux voix de femmes, celle de Christine Bolduc et de Mireille Fortin, et Guess who's back, un hommage aux grands de la musique des années 1990 à 2000 par cinq jeunes musiciens issus du Séminaire Salésien.
Le théâtre et le conte ne sont pas en reste non plus. La preuve étant que le Festival Les jours sont contés en Estrie y tiendra ses soirées d'ouverture et de clôture en octobre, alors qu'Isabelle Gosselin viendra y casser son conte Mon oncle Bébé et que le Théâtre Tibicik, autour de Denis Jetté, y présentera La boîte noire d'Icare en novembre prochain, et ce à prix très raisonnable.
Tout compte fait, nous avons rendez-vous cet automne avec des gens de cœur pour qui les arts et la culture font du sens. D'ailleurs, pour terminer la saison et l'année en beauté, la famille du slam à Sherby, la slamille concocte déjà un pow wow pour souligner son dixième anniversaire. Ce 100e événement aura lieu le jeudi 7 décembre au Théâtre Granada, 19 heures. Passez le mot !