Ce ne sont pas tous les jeunes hockeyeurs en Estrie qui auront l'occasion un jour de disputer plus de 900 matchs dans la Ligue nationale de hockey et de remporter une coupe Stanley. La passion et la détermination de l'entraîneur-chef du Rocket de Laval, Sylvain Lefebvre, natif de Richmond, lui auront permis de réaliser ces deux exploits.
À un moment ou un autre de leur carrière, les hockeyeurs québécois rêvent sur les patinoires extérieures de remporter la coupe Stanley. Tous ont des aspirations, mais peu réussiront à les atteindre. L'entraîneur-chef du Rocket de Laval, club-école des Canadiens de Montréal, Sylvain Lefebvre, a réussi à tracer sa route de la petite ville de Richmond jusqu'à la Ligue nationale de hockey (LNH).
Jamais repêché, il a disputé plus de 900 matchs dans la LNH avec entre autres les Canadiens de Montréal et l'Avalanche du Colorado, équipe avec laquelle il a soulevé la coupe Stanley en 1996. C'est à Richmond que tout a commencé pour le pilote du Rocket.
« Lors de ma dernière année atome ou à mon début pee-wee, Valcourt et Richmond ont été fusionnées, indique le principal intéressé. Ça nous a permis d'agrandir nos horizons pour développer des liens d'amitié avec des gens de Richmond, mais de Valcourt aussi. Je faisais souvent la navette l'été entre ces deux endroits en vélo. C'est certain que ça m'a aidé au niveau de mon entraînement », lance-t-il en riant.
« Dans mon hockey mineur, j'ai surtout appris à jouer en équipe, à avoir des coéquipiers et à comprendre ce qu'était un sport d'équipe ainsi que la camaraderie, poursuit-il. Quand j'étais jeune, j'ai eu quelques entraîneurs qui m'ont beaucoup aidé, dont Michel Lemieux qui m'a entraîné au pee-wee. »
Jusqu'au niveau junior, Sylvain Lefebvre a évolué comme attaquant offensif. Par la suite, il a appris les rudiments du métier de défenseur défensif pour le reste de sa carrière. « À ma deuxième année au junior, j'ai été transformé en défenseur défensif, admet-il. J'ai dû apprendre rapidement. C'était tout un contraste. Ça n'a pas été facile, mais j'ai appris avec des gars comme Jean Hamel et Jacques Laperrière à mon arrivée dans la Ligue nationale. J'ai dû faire plusieurs ajustements. »
C'est réellement lorsqu'il a signé son premier contrat professionnel à titre d'agent libre avec les Canadiens de Montréal que Sylvain Lefebvre a commencé à croire en ses chances dans la LNH.
Une détermination qui aura permis de faire sa place
Lorsqu'on pose la question à l'entraîneur-chef du Rocket de Laval sur ce qui lui a permis de faire sa place chez les professionnels, il répond sans hésitation : la détermination, la discipline personnelle et la passion pour le hockey. Cette approche l'aura mené en 1996 à une conquête de la coupe Stanley avec l'Avalanche du Colorado.
« Quand tu es au sein d'une équipe de la Ligue nationale, c'est ton objectif de gagner la coupe Stanley, confie-t-il. Quand on a déménagé au Colorado en 1995 et que Pierre Lacroix a fait l'échange pour aller chercher Patrick Roy, c'est là qu'on a commencé à se concentrer et à croire qu'on pouvait gagner une coupe Stanley. Tu vis des choses en tant qu'équipe et tu bâtis des liens qui sont tissés pour la vie. On passe à travers des choses qu'on ne peut pas oublier. »
Après sa carrière de joueur, Sylvain Lefebvre a troqué son bâton de hockey pour le sifflet d'entraîneur. Pour lui, cette transition était tout à fait naturelle, même si au départ, ce n'était pas une avenue qu'il envisageait. «J'ai commencé à être impliqué avec le junior AAA avec les Cougars du Collège Champlain, commente-t-il. J'ai ainsi pu tâter le terrain. Lorsque j'étais sur la patinoire avec les joueurs, j'aimais enseigner aux jeunes, donner mon expertise et mon expérience. Je me sentais vraiment bien et ça me donnait une fierté. J'étais content de le faire et j'avais le sourire au visage. Pour moi, c'était naturel et j'ai donc continué là-dedans.»
Durant toute sa carrière, et encore aujourd'hui avec le Rocket, Sylvain Lefebvre n'a jamais eu l'impression de travailler. Il a toujours réalisé sa passion. Lorsqu'on lui demande ce qu'il souhaite continuer d'enseigner à ses joueurs après plus de 400 matchs derrière le banc, la réponse est simple : l'ardeur au travail.
« Une des phrases qui m'a été dite et qui m'a fait réagir positivement, c'est que peu importe le talent que tu as, c'est le travail qui fait souvent la différence, souligne-t-il. Pour moi, c'est vraiment important le niveau d'ardeur au travail, d'être discipliné et d'avoir de bonnes habitudes. Ce sont des valeurs qui m'ont été utiles et qui seront utiles à d'autres athlètes professionnels. »
Même si Sylvain Lefebvre est bien occupé avec le Rocket de Laval, cela ne l'empêche pas de trouver du temps pour revenir en Estrie. « Depuis 20 ans, on a une maison dans les Cantons-de-l'Est et on revient régulièrement ici, précise-t-il. Il faut profiter de ça en famille. »