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La dépendance au sucre: aussi forte que la drogue dure

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Photo : Le sucre est la première dépendance au monde avant le café. - Pierre-Olivier Pinard (Photos Pixabay)
Pierre-Olivier Pinard Par Pierre-Olivier Pinard
Vendredi le 27 juillet 2018

Vous aviez un an, en fait, vous étiez probablement plus jeune que ça la première fois où vous avez été drogué pour la première fois. C'était la crise de pleurs à la maison et vos parents ont eu la «bonne» idée de tremper la suce dans le miel ou le sirop d'érable avant de vous la donner et de libérer ainsi dans votre cerveau un feu d'artifice hormonal. Dès lors, le premier pas d'une longue relation amour/haine venait de naître. Vous marcheriez sur le chemin de la vie avec une première dépendance, celle au sucre.

Le sucre est la première dépendance au monde avant le café. Selon moi, cette dépendance est liée trop souvent au paragraphe ci-haut. Après tout, nous serons tous outrés de voir une mère consommer de la cocaïne durant une grossesse et avec raison. Cette mère est en train de transmettre une dépendance au fœtus qui devra être sevré dès la naissance et non pas sans mal.

Pourtant, le sucre fait partie intégrante de la diète d'une grande proportion de la population et cette proportion est encore plus importante auprès des enfants en bas âge. Évidemment, restons prudents avec la comparaison d'une drogue telle que la cocaïne et d'une autre aussi douce que le sucre.

La consommation régulière de drogue dure a un effet destructeur rapide et souvent irréversible. Le sucre, bien que sans danger à court terme, a aussi un effet destructeur à long terme lorsque consommé régulièrement et en trop grande quantité. Il peut également, avec le temps, imprimer dans le cerveau une dépendance aussi forte, sinon plus forte, que celle à une drogue dure comme la cocaïne. Le sucre n'est pas aussi inoffensif qu'il en paraît.

Une fois adulte, le sucre ne disparaît pas des envies, des rages, des récompenses et des autres plaisirs. Il est un refuge compulsif de la plupart des situations heureuses, malheureuses ou même dramatiques de notre vie. Chaque émotion qui n'est pas vécue pleinement et sincèrement appellera souvent une rage de sucre et chaque rage se lie à une émotion de plus en plus refoulée.

Mais un petit dessert à la fin d'un repas n'a jamais tué personne me direz-vous ? Effectivement, UN dessert n'a jamais tué personne. Par contre, 500 desserts par année pendant une vie, c'est beaucoup plus qu'un petit dessert. La glycémie, qui est le sucre en circulation dans le sang, est étroitement liée à l'inflammation systémique.

Le fait de manger du sucre augmentera la glycémie, qui elle, augmentera l'inflammation. Cette dernière peut être liée de près ou de loin à une foule de maladies chroniques comme le diabète, l'hypercholestérolémie (trop de cholestérol), l'hypertension et même l'Alzheimer. Si cela est encore trop loin de votre réalité, le sucre pourra aussi jouer un rôle néfaste au niveau de votre énergie, de votre humeur, de votre sommeil et de votre productivité à l'école ou au travail.

Oh! Ne nous arrêtons pas au petit dessert ! Si vous pensez que votre seul vice est un carré aux dattes, attardons-nous au reste de votre journée. Vous avez commencé la journée avec deux rôties, une à la confiture de vrais petits fruits et l'autre au beurre d'arachides, pour les protéines, ha! ha! ha! Désolé, j'ai toujours de la difficulté à parler de beurre d'arachides et de protéines en restant sérieux.

Donc, nous avons trois éléments : les rôties sont composées de farine blanche ou entière; la confiture est composée de vrais petits fruits ainsi que de sucre; le beurre d'arachide, d'une compagnie populaire commençant par les lettres ''Kra', contient de l'huile de soja, de la maltodextrine de maïs, du sucre, de l'huile végétale hydrogénée, du sel et des mono et diglycérides. En sommes, on peut parler d'un dessert aux arachides plus que d'un beurre protéiné.

Les trois ingrédients du déjeuner se composent en des proportions différentes : de sucre. Pourtant c'est un déjeuner tout à fait courant et commun au Québec. Si l'on accompagne ce déjeuner d'un verre de jus d'orange pure, on ne fait encore qu'augmenter la quantité de sucre dans notre organisme.

Passons rapidement au dîner composé du restant de spaghettis d'hier soir, soit : des pâtes faites à base de farine blanche, qui ont un impact important sur la glycémie. La barre granola en collation vers 15 h vient donner un peu de pep à cet après-midi en déclin énergétique. Pas étonnant, considérant la chute de la glycémie après un repas comme celui du midi. Malheureusement pour vous, tous les grains et les noix de votre barre ne pourraient jamais coller ensemble sans la présence d'un sirop de sucre quelconque. Ça y est, vous vous êtes fait avoir par l'alimentation dite ''normale'' de notre société moderne. Vous avez mangé du sucre de la première à la dernière bouchée de votre journée.

Malgré tout, la nutrition est un domaine très simple. Mangeons beaucoup de légumes, suffisamment de protéines, de bons gras et finalement, évitons le plus possible les produits transformés dans lesquels on retrouve inévitablement du sucre. Retenons aussi que le sucre blanc a exactement le même impact sur la glycémie que le pain blanc. Donc ce n'est pas parce que ça ne goûte pas sucré que ce ne l'est pas pour autant.

Malgré la simplicité des choix à faire, il est étonnant de voir à quel point nous pouvons facilement agir en sens inverse de cette logique. L'environnement psychosocial dans lequel nous évoluons nous mène par le bout du nez. Il est : le stress au travail, la routine des enfants, la gestion des finances, le couple, etc. La vie n'est pas un long fleuve tranquille et il faut donc apprendre à pagayer.

Les clients qui réussissent à atteindre leurs objectifs ne sont pas ceux qui sont les plus motivés et les plus assidus. Ce sont ceux qui naviguent en eau tranquille tout en restant vigilants, en sachant que les rapides ne sont jamais bien loin. Ces clients voient les sections difficiles de la rivière comme des défis à relever qui demanderont des compromis, des ajustements. Il n'est pas facile de se fixer un objectif et de l'atteindre. Le parcours est presque toujours parsemé d'embûches. Il faut accepter ces embûches, accepter qu'elles nous fassent parfois trébucher et surtout accepter qu'il faille se relever encore et encore. Le gagnant n'est pas celui qui s'est relevé le plus de fois, mais bien celui qui est debout à la fin du parcours.

Alors, je mets un ou deux sucres dans votre café ?


Pierre-Olivier Pinard, B.sc. CFMP, kinésiologue, président directeur général Kin Impact

 


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