Après plus de 36 ans de métier derrière la cravate, le Sherbrookois Stéphane Waite ne se lasse pas d'enseigner aux gardiens de but. Il éprouve toujours ce même désir de transmettre son savoir, et caresse encore le rêve de remporter une troisième Coupe Stanley dans la Ligue nationale. « C'est ce qui me motive tous les jours », admet-il.
L'entraîneur des gardiens de but des Canadiens de Montréal, Stéphane Waite, a dû apprendre par lui-même les rudiments de son métier puisqu'à l'époque, très peu de documentation était accessible. « J'ai appris sur le tas, confirme le principal intéressé qui a grandi dans l'ouest de la ville de Sherbrooke. Des formations dans ce temps-là, il n'y en avait pas. Tout ce qu'il y avait, c'était quelques livres déjà dépassés. Je me rappelle d'avoir lu plus jeune Devant le filet, de Jacques Plante. J'apprenais surtout en observant les gardiens de but à la télévision ou en allant voir les Castors juniors. »
Le premier élève de Stéphane a été son frère Jimmy, qui a gardé les buts pour les Blackhawks de Chicago dans les années 90. « C'est moi qui ai commencé à le faire jouer comme gardien de but quand il avait six ans, se rappelle le Sherbrookois, qui a eu comme idole Ken Dryden. J'ai tout le temps aimé enseigner. Ç'a commencé dans la rue et dans la cour. Tous les jours, on allait dehors et je pratiquais mon frère en lui lançant des balles de tennis dessus. Tout ce qui concernait les gardiens de but me passionnait. »
La carrière de Stéphane Waite a commencé aux côtés de Jacques Grégoire avec les Castors pee-wee AA à l'âge de 14 ans. L'équipe avait tout gagné et deux ans plus tard, l'entraîneur des gardiens de but s'est retrouvé avec les Cantonniers de Magog, encore une fois, aux côtés du même homme de hockey. « J'ai eu la chance de commencer dans le hockey avec quelqu'un qui croyait beaucoup au travail d'un entraîneur des gardiens de but, souligne Stéphane Waite. Dans ce temps-là, il n'y en avait pratiquement pas. »
Aujourd'hui, la réputation de Stéphane Waite est bien établie dans le circuit Bettman après qu'il ait remporté deux Coupes Stanley avec les Blackhawks de Chicago et travaillé avec les gardiens de but d'Équipe Canada à la Coupe du monde. Ce succès, il l'accorde entre autres aux gardiens qu'il a côtoyés, dont son frère. « Plusieurs gardiens m'ont aidé parce qu'ils ont connu beaucoup de succès, reconnait-il. Je reste par contre le même entraîneur des gardiens que j'aie été avec les Castors, les Faucons ou bien les Cantonniers de Magog. »
Un métier en constante évolution
Depuis les dernières années, le hockey a beaucoup changé, tout comme le métier d'entraîneur des gardiens de but. C'est pourquoi Stéphane Waite doit constamment s'ajuster.
« Les gardiens sont de meilleurs athlètes, remarque-t-il. Ils sont plus rapides, plus grands et plus puissants. L'équipement est aussi meilleur. Les techniques changent beaucoup. Il y a des choses que j'enseignais il y a dix ans et aujourd'hui, je ne peux plus les enseigner. Comme entraîneur des gardiens de but, tu dois être ouvert aux nouvelles techniques. Le hockey change tellement. Les tireurs s'adaptent très rapidement. Il faut trouver d'autres façons de faire tout en gardant l'instinct des gardiens, qui est très important. »
Quand un gardien connaît des difficultés, Stéphane Waite n'hésite pas à revenir sur des exercices de base, que ce soit au niveau professionnel ou auprès des jeunes de son école de hockey. « Quand tu perds tes points de repère, tu dois revenir à la base, assure-t-il. Il n'y a pas d'âge ou de catégorie pour ça. Il y a beaucoup de choses que je fais avec des jeunes de 10 à 14 ans à mon école de hockey qui s'appliquent aussi pour les gardiens de but de la Ligue nationale. Les jeunes restent parfois surpris quand je leur dis que tel exercice est aussi fait par les Carey Price, Corey Crawford ou les meilleurs gardiens de but au monde. »
Stéphane Waite n'hésite pas une seconde quand vient le temps de dire ce qu'il aime le plus de son métier. « C'est enseigner, que ce soit avec les jeunes de mon école ou les pros, confie-t-il. J'aime me lever le matin, être positif et essayer de trouver des solutions quand ça va moins bien. C'est un des beaux challenges dans mon travail. »
Pour ceux qui se posent la question à savoir si Stéphane Waite suit l'actualité sportive en région, la réponse est oui, même s'il est bien occupé avec les gardiens des Canadiens de Montréal. «Je regarde tous les jours ce qui se passe en Estrie avec les Cantonniers et le Phoenix de Sherbrooke, indique-t-il. Je suis ces deux équipes-là sur une base quotidienne.»
Rappelons que les inscritptions pour l'École de gardien de but Stéphane Waite débuteront le 1er décembre.