L'humoriste montréalais viendra passer quelques jours au Vieux Clocher de Magog avec son premier one-man-show, les 15 et 16 juin, ainsi que du 3 au 7 juillet. Même s'il a terminé l'École de l'humour en 2007, Simon Gouache fait encore partie de la catégorie des nouveaux humoristes. C'est qu'il a mis quelques années avant de décider de s'embarquer entièrement dans l'aventure de l'humour...
Simon, quand as-tu su que tu voulais faire carrière en humour?
« Je viens d'une famille très scientifique, il y a plusieurs médecins dans ma famille. Au début de la vingtaine, j'ai compris que ce ne serait pas mon cas. Je n'avais pas les notes nécessaires à l'école, ni l'intérêt. Je n'étais pas très studieux. Je me suis inscrit à l'École de l'humour parce que je devais faire quelque chose après le cégep, mais je n'avais pas d'attente, ni de grand intérêt envers le métier. J'ai toujours été le comique de la gang, alors je me suis dit que j'allais sûrement y trouver mon compte. Mais même après l'école, je n'étais pas convaincu de vouloir faire ce métier. J'ai été concepteur publicitaire pendant deux ans; un métier que j'ai adoré, mais j'avais l'impression de ne pas avoir été au bout de l'humour. Alors j'ai choisi de lâcher mon emploi pour aller terminer ce que j'avais commencé. Je le faisais un jour à la fois, sans me fixer d'objectif. Puis, lorsque j'ai commencé à découvrir mon propre style, il y a environ cinq ans, j'ai eu la piqure de l'humour. »
Pourquoi selon toi tu n'étais pas autant enthousiasme après l'École de l'humour?
« Je ne suis pas quelqu'un de pressé. J'aime me donner le temps. Il faut se connaitre beaucoup avant de monter sur une scène. Le public peut sentir lorsqu'on ne se sent pas bien avec soi-même. C'est donc beaucoup de travail sur soi, tant sur la scène qu'à l'extérieur, pour être une personne authentique, prête à tout donner sur une scène. »
De quoi tu t'inspires pour écrire?
« Mon spectacle est très basé sur ma vie. J'ai une réflexion sur tout ce que je vois. Je suis quelqu'un de très anxieux et je suis toujours en train de me comparer aux autres et comparer les autres entre eux. Petit, à l'école ou dans les fêtes de famille, j'étais celui qui ne parlait pas mais qui observait. Grâce à ça, j'ai développé un sens de l'observation très aiguisé. Je n'ai jamais été quelqu'un qui voulait être au centre de l'attention. »
Tu as mis combien de temps à bâtir ton premier one-man-show?
« Environ dix ans, dans le sens que c'est l'apogée de dix ans de travail en humour. Certains numéros ont été écrits il y a de nombreuses années et sont encore très pertinents, mais la majorité des numéros ont été écrits plus récemment. »
Quel est la différence entre Simon sur la scène et celui dans la vie?
« Je suis quelqu'un de très gêné et réservé dans la vie. Je ne suis pas le clown de la gang, mais je suis le gars qui va lancer une blague de temps en temps et qui va faire rire tout le monde. Sur scène, c'est autre chose. Je suis très différent, mais je reste quand même authentique. Je ne joue pas un personnage sur scène. Disons que c'est un contexte où je n'ai pas le choix de me mettre en danger. »
Aujourd'hui, avec un premier one-man-show, quels sont tes objectifs?
« Je me suis juste fixé comme objectif d'être heureux. Dans mon métier, j'ai besoin d'avoir une pression, de me mettre en danger. Je prépare déjà de mon deuxième one-man-show, parce que je ne veux pas faire attendre mon public plusieurs années avant de lui donner un nouveau spectacle. J'aimerais être capable de sortir de nouveaux numéros chaque année. Après tout, la vie évolue tellement rapidement, que c'est faisable. »
Quel est le numéro qui te ressemble le plus?
« C'est difficile de choisir, car il y a quelque chose de moi dans tous mes numéros. Il y a cependant un numéro qui est plus spécial pour moi; La lecture. Au début de ma carrière, je vivais beaucoup d'anxiété dans la vie, mais j'essayais de le cacher sur scène. Je jouais au gars au-dessus de ses affaires, mais je pense que les gens le sentaient. Je montrais au public quelque chose qui ne me ressemblait pas du tout, pour cacher quelque chose de moi que je croyais inintéressant, soit la fragilité. Le numéro La lecture a été le premier numéro où j'ai accepté de parler de ma fragilité, et de dire devant tout le monde que je ne suis pas capable de lire un livre! J'ai honte, mais je perds le focus rapidement! À partir de ce moment, j'ai décidé d'utiliser mes faiblesses comme des forces. »