Visible depuis quelques jours sur la rue Wellington Nord, la murale #Sherbylove a été le projet le plus complexe à réaliser dans l'histoire des murales de Sherbrooke.
Avant même de commencer le travail, l'équipe a rencontré certaines difficultés associées à l'endroit, à la hauteur et à l'accès.
«Il a fallu monter un échafaudage de 25 000 livres sur une structure qui date de 1900, ce qui a nécessité de solidifier les lieux. Il fallait monter à l'arrière via un escalier de 141 marches une dizaine de fois par jour. Il a également fallu fermer la rue, utiliser des grues», explique Serge Malenfant, président de MURIRS.
La nouvelle murale de 39 pieds de large par 49 pieds de haut a aussi forcé l'équipe à changer ses méthodes de travail.
«Habituellement, nous avons une bonne lecture de ce que nous faisons en descendant de l'échafaudage. Ici, à cause de la contre-plongée de la murale, il fallait aller au centre de la rue avec des jumelles pour essayer de voir ce que nous faisions», ajoute-t-il.
À cause de problèmes rencontrés, la facture de la construction de cette 15e murale a explosé, passant de 200 000$ à 319 000$.
«Considérant que nous avions les budgets disponibles associés aux projets de murales antérieurs où il nous restait des sous disponibles, nous avons choisi de maintenir le cap et de réaliser cette murale», indique Rémi Demers, président de Destination Sherbrooke.
#Sherbylove
L'utilisation du mot-clic Sherbylove est une allusion à l'époque actuelle avec la visibilité qu'offrent le web et les médias sociaux. Les critiques liées à l'utilisation de ce terme en anglais ont pris par surprise les artisans de la murale.
«Pour notre part, ça été une surprise dans la mesure où le #Sherbylove était là bien avant nous. Nous voulions passer un message d'amour, mais nous souhaitions aussi que cette murale se fasse connaître par le web. En ajoutant le #Sherbylove, les internautes de n'importe où dans le monde peuvent cliquer et découvrir notre belle ville», dit le président de MURIRS.
Pour sa part, le maire de Sherbrooke Bernard Sévigny trouve intéressant le débat soulevé autour de cette nouvelle œuvre.
«Le pire pour un artiste est de faire une œuvre que personne ne critique. J'ai entendu les réactions négatives au #Sherbylove, mais j'en ai entendu beaucoup de positives. C'est sain d'avoir un débat sur un aspect d'une œuvre d'art pour les artistes et la population en général».
Malgré la controverse, la nouvelle réalisation de MURIRS a bénéficié d'un important rayonnement depuis son arrivée dans le paysage sherbrookois.
«Cette œuvre a déjà fait le tour du monde, ça s'appelle du rayonnement pour Sherbrooke», affirme en guise de conclusion le maire.