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Projet Monarques: raconter ses blessures par le théâtre

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Photo : photo du bas: Le groupe qui pilotera le Projet Monarque lors de son annonce le 20 août dernier.
Anita Lessard Par Anita Lessard
Dimanche 30 août 2020

Comment faire comprendre l'ampleur de la dévastation qui habite un vétéran des Forces armées canadiennes après son passage en zone de conflit? Comment partager sa souffrance, ses cauchemars, ses ‘'flash-backs'' qui hantent les jours et les nuits de ceux qui ont choisi de porter l'uniforme?

Les effets du syndrome post-traumatique sont nombreux et souvent gardés en sourdine : marginalisation, repli sur soi, et dépression, sont quelques exemples des marques laissées sur la psyché d'un trop grand nombre de militaires. Cela a aussi un impact sur la famille qui n'a pas toujours les outils nécessaires pour être en mesure d'aider de façon appropriée. Une spirale d'émotions peut alors apporter des problèmes de santé mentale à long terme, des conflits conjugaux, et une perte de repères pour la personne affectée.

C'est avec ces situations problématiques en tête que le Comité des Vétérans des Cantons de l'Est (Monarques) a cherché des moyens pour sensibiliser la société civile aux difficultés auxquelles sont confrontés ses membres. Une rencontre avec la directrice du Théâtre des Petites Lanternes allait changer le cours des choses. Un projet de création intégrant l'approche artistique novatrice de la Grande Cueillette des Mots (GCM): le projet Monarques. Une création théâtrale bilingue donnant la parole aux vétérans, aux familles de militaires et à leurs proches, à l'échelle nationale canadienne.

« Jamais en 21 ans de direction artistique du Théâtre des Petites Lanternes, je n'aurais pensé qu'il y ait une œuvre liée au stress post-opérationnel du monde militaire. Nous nous sommes tous, et moi la première, retrouvés dans un conflit de valeurs auquel il y a lieu de réfléchir; entre l'humain qui s'isole, qui souffre, et de qui il est important de parler; et notre rejet de la guerre, » de déclarer Angèle Séguin Directrice artistique du Théâtre des Petites Lanternes. Elle, ainsi que l'autrice Amélie Bergeron assureront la création et la mise-en-scène d'une oeuvre théâtrale inspirée par ces témoignages. La Directrice générale et codirectrice artistique Kristelle Holliday fera quant à elle équipe avec Paul Lefebvre, conseiller dramaturgique, pour la coordination des ateliers d'écriture.

Dans un premier temps, le projet fera appel à huit-cents personnes, vétérans ou membres de familles de militaires, qui seront invitées à écrire de manière libre, volontaire et anonyme sur le sujet, lors de différents ateliers d'écriture. Ces ateliers se tiendront d'un bout à l'autre du pays au cours des prochains mois. Une fois les propos recueillis, l'équipe artistique commencera l'écriture de l'œuvre dramatique, inspirée par l'ensemble des paroles et composée à partir de passages retenus. Un long processus attend donc l'équipe du TPL pour arriver à transposer en une œuvre cohérente, le vécu d'hommes et de femmes aux prises avec un tel trauma. On prévoit présenter la création au début de novembre 2022.

Le Major Luc Lacombe est à l'Unité de transition des Forces armées canadiennes, créée en 2018. Cette organisation travaille à améliorer le processus de transition de la vie miliaire à la vie civile, en offrant des services et du soutien, aux membres des Forces armées canadiennes, ses vétérans et à leurs familles.

Étant, de son propre aveu  plutôt cartésien de nature, et peu porté vers les arts, le militaire ne s'attendait pas à être impliqué un jour, dans ce type d'aventure. « Angèle (Ségin) est venue me voir en juillet 2019 pour la présentation du projet. Je me suis vraiment questionné sur le but de tout ça et pourquoi on embarquerait là-dedans. Lorsque j'ai finalement compris que le projet servirait à déstigmatiser la blessure post-opérationnelle, que ça servirait à informer le public, à provoquer la discussion sociale du sujet, qu'on connait mal; de sortir nos membres qui souffrent d'isolement et de favoriser, peut-être leur rémission, je n'ai pas eu le choix que d'embarquer dans le projet. »

Cette souffrance est trop souvent le lot quotidien des familles côtoyant ces militaires. Myriam Dutour en sait quelque chose puisqu'elle est Coordonnatrice du Programme pour les Familles des Vétérans au Centre de Ressources pour les Famille de Militaires (CRFM) qui couvre la région de l'Estrie. À tous les jours elle est témoin des effets dévastateurs que peuvent occasionner ces blessures auprès de l'entourage des membres des Forces. « Notre organisme a pour mission de favoriser le mieux-être des membres dans le développement personnel, familial et communautaire. On organise toutes sortes d'activités pour les familles et nous sommes partout à travers le pays. » Elle ajoute que cet accompagnement est effectif de l'entrée d'une recrue, et de soutenir cette personne et ses proches jusqu' à sa sortie du service militaire vers un retour à la vie civile.

Lorsque  le CRFM a été approché pour faire partie du processus, Mme Dutour a tout de suite vu le potentiel d'une telle démarche. « J'ai tout de suite dit oui. C'est un projet qui va effectivement toucher ma clientèle. Ceux que j'ai en suivi ne vont pas nécessairement bien; en général (ils vivent avec) des blessures post-opérationnelle don le post-trauma fait partie. Donc ce n'est pas évident pour personne de comprendre ce qui se passe. Je trouve que ce projet va aider les vétérans à ne pas se sentir seuls, de voir qu'il en a d'autres qui vivent la même chose; souvent ils s'isolent. Et de faire connaître à la population ce qu'est cette problématique-là. »  

Le fruit de cette collaboration inédite sera l'occasion de jumeler deux univers et contribuera sans aucun doute à libérer la parole de ceux qui vivent avec le stigma d'expériences difficiles et méconnues du public, tout en sensibilisant celui-ci à une réalité à laquelle il a peu accès.

petiteslanternes.org

 

 


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