Inquiètes pour l'avenir des PME en région qui approvisionnent le gouvernement du Québec, les députées solidaires de Rouyn-Noranda-Témiscamingue et de Sherbrooke, Émilise Lessard-Therrien et Christine Labrie, demandent au président du Conseil du trésor, Christian Dubé, de s'engager à protéger la totalité des achats locaux qui sont faits présentement par le gouvernement du Québec.
« La CAQ se targue de former le gouvernement des régions, mais avec son projet de loi centralisateur, elle s'attaque directement à nos PME locales, qui ne feront plus le poids face aux gros joueurs. Il y a une imprimerie près de chez moi qui prévoit une baisse de son chiffre d'affaires de 15% et une coupe de deux postes. À Amos, la chambre de commerce estime que c'est 9 millions en achats de la commission scolaire qui vont sortir de la région. Sur le terrain, pour notre économie, c'est énorme! » a martelé Mme Lessard-Therrien lors de la période de questions.
« Pendant qu'on se casse la tête comme citoyens pour favoriser l'achat local, le gouvernement, lui, veut forcer toutes les institutions publiques à faire leurs achats en passant par un Centre d'acquisition centralisé, au détriment de nos PME en région. Actuellement, nos écoles, nos cégeps et nos universités peuvent agir comme leviers de développement en s'approvisionnant localement. Avec le projet de loi 37, elles auront beaucoup plus de difficulté à faire affaire avec des commerces locaux, à moins que ces entreprises soient de taille pour remporter des appels d'offres et approvisionner le Québec au complet. Cette décision de la CAQ de tout centraliser est une attaque de plus à l'autonomie des régions », a ajouté la députée de Sherbrooke, Christine Labrie.
Pour Émilise Lessard-Therrien, si le président du Conseil du trésor est réellement sincère dans sa volonté de protéger les PME de régions, deux choix s'offrent à lui : garantir que 100% des achats du gouvernement seront faits au niveau local, ou encore reculer sur son projet de loi.
« M. Dubé nous promet des économies d'échelle, mais assure qu'il n'y aura pas de centralisation. Personne n'est dupe : pour faire des économies d'échelle comme le veut le ministre, il faut faire des plus gros contrats et s'approvisionner chez des plus gros fournisseurs. En région, on a besoin que nos hôpitaux, nos écoles et nos bureaux gouvernementaux achètent local pour soutenir les entreprises. Les bons sentiments du ministre ne suffisent pas. On veut des garanties claires que tous les achats locaux seront préservés », a conclu Émilise Lessard-Therrien.