Lors de la séance extraordinaire du conseil municipal, un
investissement supplémentaire de plus de trois millions a été approuvé par la
majorité en ce qui concerne le projet des Grandes-Fourches Nord. Cependant,
l'inconfort de certains pouvait être senti au sein de leurs interventions.
Ainsi, la Ville de Sherbrooke s'est entendue avec la
Regroupement des bingos de la région de Sherbrooke afin de verser un montant
total de 5 683 825 $. Il s'agit d'un octroi de 3 183 825 $ additionnel
pour ce projet puisqu'une indemnité provisionnelle de 2,5 M$ avait déjà
été payée au Regroupement.
Rappelons que la Ville de Sherbrooke a conclu une entente
avec la Regroupement afin d'acquérir la propriété qui abritait le Bingo
Abénaquis, au centre-ville. Ce bâtiment a fait l'objet d'un avis
d'expropriation puisque le nouveau tracé du pont des Grandes-Fourches Nord
passait directement à l'endroit où il était situé. L'immeuble est maintenant
démoli.
« Ce règlement mettra fin aux procédures judiciaires en
cours et permettra au Regroupement de poursuivre ses activités sur la rue
Bertrand-Fabi. Grâce au projet Grandes-Fourches Nord, de nombreux
investissements privés seront faits dans ce secteur du centre-ville. Certains
projets majeurs ont déjà été annoncés et d'autres sont à venir », souligne le
maire de Sherbrooke, Steve Lussier.
« C'est une bonne nouvelle. Pas nécessairement pour le
montant, mais pour le quartier qui sera revitalisé et on le sait, c'est à
l'intérieur de nos budgets qu'on a. [...] Avec une revitalisation complète du
secteur, je suis persuadé qu'on en ressortira gagnant. On a qu'à penser au
Lac-des-Nations à l'époque », ajoute-t-il.
De plus, une somme de 75 000 $ est réservée pour
couvrir le coût des travaux de remplacement de l'entrée d'eau du nouveau
bâtiment du Regroupement ainsi que le paiement des honoraires pour les
expertises de la Ville. Ces montants seront puisés à même le budget global du
déplacement de la rue et de la construction du nouveau pont des
Grandes-Fourches. Celui-ci totalise près de 41 millions de dollars, dont
une contribution de 26 millions de la part du gouvernement du Québec.
Deux votes contres
Bien que la résolution ait été adoptée à l'unanimité ce
mercredi, deux conseillers municipaux trouvent que d'augmenter l'enveloppe
budgétaire de ce projet ne fait aucun sens.
« Je pense qu'on nous demande le beurre et aussi l'argent du
beurre. On parle ici de trois millions de plus de ce que la ville avait budgété
pour faire cette expropriation. Alors je suis tout à fait en désaccord »,
s'insurge Pierre Tremblay, le conseiller du district du lac Magog.
« Je suis extrêmement déçu de la finalité de ce dossier.
Pour moi, ça ne fait aucun sens. C'est d'autant plus frustrant si nous avions
eu l'heure juste au moment de prendre la décision de cette expropriation.
Est-ce que nous aurions accepté de payer 5,6 millions pour déménager le
bingo ou, devant un tel coût, nous aurions regardé pour un autre tracé ? Je
pense que poser la question, c'est y répondre », ajoute le conseiller du
District de l'Université, Paul Gingues.
Pour la conseillère du district d'Ascot, Karine Godbout, et
celle du district du Carrefour, Évelyne Beaudin, un certain inconfort pouvait
être perçu lors de leurs interventions respectives. Pour cette dernière, il
s'agit d'un manque de planification qui a mené à cette augmentation d'argent à
investir dans le dossier.
« La raison pour laquelle je ne voterais pas contre, c'est
que la seule alternative qu'on a, au moment où notre doigt est entré dans
l'engrenage jusque-là, c'est d'aller en cours et risquer de payer encore plus
cher », mentionne Mme Beaudin.
Pour la majorité toutefois, ce projet de revitalisation de
ce secteur demeure une excellente nouvelle. D'ailleurs, deux projets sont déjà annoncés
dans le secteur, soit l'agrandissement de CGI (10 M$) et le projet
commercial de Dusco (35 M$).
Les appels d'offres et la construction du nouveau pont sont
prévus en 2021. Pour l'instant, la mise en service de ces infrastructures
routières est planifiée pour la fin de 2022.