La région de Sherbrooke enregistre la plus forte hausse de prix des propriétés de la province au premier trimestre de 2014. Pour résumer, il y a plus de propriétés à vendre, mais elles se vendent moins bien, souvent moins rapidement et plus chères.
C'est ce que démontrent les statistiques du marché résidentiel établies d'après la base de données provinciale Centris(R) des courtiers immobiliers. À noter que Centris.ca est le site Web de l'industrie immobilière québécoise destiné aux consommateurs, où toutes les propriétés à vendre par les courtiers immobiliers au Québec sont réunies à la même adresse.
Plus de propriétés à vendre
À l'échelle provinciale, pour un 15e trimestre consécutif, 76 559 propriétés résidentielles étaient à vendre de janvier à mars 2014, soit 9 % de plus qu'au cours de la même période en 2013. Le prix médian des unifamiliales au Québec (226 250 $) n'a que timidement progressé de 1 % par rapport à celui observé au premier trimestre de 2013. « Partout en province, les augmentations de prix sur le marché immobilier résidentiel plus subtiles depuis quelques trimestres. Le rythme de croissance du prix médian d'une unifamiliale au Québec a oscillé entre 0 % et 2 % au cours des sept derniers trimestres », souligne Paul Cardinal, directeur du service Analyse du marché de la Fédération des Chambres immobilières du Québec.
Or, le nombre d'inscriptions en vigueur a augmenté de 5 % dans la Région métropolitaine de Sherbrooke, avec 1 804 propriétés inscrites au système Centris®. Ce sont les copropriétés qui ont affiché la plus forte hausse comparativement à l'année dernière, en progression de 12 %, suivies des unifamiliales avec 3 %. Cette tendance à la hausse s'observe depuis maintenant 15 trimestres consécutifs pour les inscriptions d'unifamiliales. L'unifamiliale (+5 %) et la copropriété (+7 %) ont vu leur prix médian augmenter considérablement comparativement au premier trimestre de 2013, pour s'établir à 191 500 $ et 153 500 $. Ces augmentations sont les plus fortes parmi les six RMR de la province.
Cela dit, en dépit d'une hausse du nombre d'inscriptions en vigueur, le prix médian des unifamiliales a progressé de 5 % dans la région sherbrookoise en comparaison au premier trimestre de 2013, soit la plus forte hausse à ce chapitre parmi les six RMR de la province. Les délais de vente moyens sont demeurés longs, soit de 124 jours pour l'unifamiliale et de 139 jours pour la copropriété.
Une baisse des ventes généralisée
Selon la Fédération des chambres immobilières du Québec (FCIQ), les statistiques provinciales du marché immobilier laissent percevoir un déclin, alors que 18 447 ventes résidentielles ont été réalisées au premier trimestre de 2014, ce qui représente une baisse de 2 % par rapport au premier trimestre de 2013.
Pour la Région métropolitaine de recensement (RMR) de Sherbrooke, 471 ventes résidentielles ont été réalisées, ce qui représente une baisse de 5 % par rapport au même trimestre l'an dernier. Il s'agit d'une troisième baisse trimestrielle au chapitre des ventes. Par catégorie, les propriétés unifamiliales et les plex ont vu leur niveau de vente reculer de 7 % par rapport aux trois premiers mois de 2013. Par ailleurs, à l'opposé, le marché de la copropriété a continué de prendre de la vigueur pour un troisième trimestre consécutif; le nombre d'unités vendues dans la RMR de Sherbrooke a bondi de 11 % au cours des mois de janvier à mars.
Sur le plan géographique, le nombre de propriétés vendues a augmenté dans les secteurs de Jacques-Cartier, de la Périphérie et de Rock Forest-Saint-Elie-Deauville qui ont affiché des hausses respectives de 8 %, de 7 % et de 1 %. En contrepartie, les trois autres secteurs de la Région métropolitaine de Sherbrooke ont plutôt enregistré des baisses de ventes variant de -7 % à -18 %.
À quoi doit-on cette baisse des ventes?
« Plusieurs courtiers immobiliers de la région ressentent un ralentissement dans les demandes de visite. Il faut dire qu'on a eu une période de 13 ou 14 ans de hausse constante du prix des propriétés, mais les salaires n'ont pas nécessairement suivi en conséquence. On a eu des années record d'augmentation de prix et de volume de vente, et un moment donné la situation ne peut pas se prolonger à l'infini. Selon moi, la situation présente se veut en quelque sorte un rajustement », explique Lucien Choquette, président de la Chambre immobilière de l'Estrie et porte-parole de la FCIQ pour la région de Sherbrooke.