Trois femmes de l'Estrie seront honorées le 4 novembre prochain à l'occasion du 15e concours Prix Femmes d'affaires du Québec. Le concours récompense chaque année des femmes qui se sont distinguées, qui sont vues comme influentes et rassembleuses. Estrieplus.com vous présente une de ces trois entrepreneures d'exception chaque semaine.
Lise Déziel a une formation en assurance de qualité. Au départ,
elle se projetait à une toute autre carrière que celle d'entrepreneure en filage électrique.
« J'ai été recrutée par une usine d'électronique qui m'offrait
un poste de direction, explique Mme Déziel. On m'a par la suite d'implanter les
mêmes normes de qualité dans une usine de filage de la même entreprise. Là, j'ai
eu le coup de foudre. Je me suis dit « je ne veux pas juste implanter des
normes, je veux essayer de faire du filage ». Je suis tombée en amour avec le
milieu. »
La vie est bien faite selon Mme Déziel. La perte d'emploi de
son conjoint force le couple à changer de région. Dans son nouveau milieu, elle
se trouve un emploi dans la fabrication de filage. C'est là que débute une
belle carrière d'une quinzaine d'années.
En 2010, sa carrière connaît un crash, comme elle le dit si
bien.
« J'ai dû me positionner, voir ce que j'allais faire
ensuite. Rien n'arrive pour rien dans la vie et la nécessité, c'est la mère de
la créativité. À l'été 2010, je partais en affaires. »
La belle histoire de
Cordé électrique
L'entreprise de Lise Déziel, Cordé électrique, fabrique des harnais
électriques, communément appelées couettes de fils, principalement pour l'industrie
automobile.
« Un mois seulement après avoir pris la décision, j'avais
trouvé le financement, le local, les équipements étaient achetés et les
opérations ont démarré. L'ascension a été aussi rapide que le démarrage et
depuis cinq ans, on vit de la croissance de l'entreprise. »
L'entrepreneure connaît tous les postes de son entreprise. Quand
on lui parle d'amélioration des processus ou d'un poste quelconque, elle ne le
voit pas en tant qu'employeur. Elle s'y est un jour retrouvée, elle a vu les
tâches et les a elle-même accomplies.
« J'ai appris à être entrepreneure en le devenant. J'ai une
équipe super autour de moi, mon mari et mes enfants sont aussi dans l'entreprise.
En quatre ans d'existence, Cordée électrique est passée de quatre à 45 employés
à l'usine de Maricourt. »
Se démarquer dans la
compétition
Cordé électrique joue dans la cour des grands, notamment
avec ses compétiteurs du Mexique. Comme ses employés ne sont pas payés 15 cents
de l'heure, impossible de concurrencer sur la base du prix uniquement.
« Ce qui fait notre force, c'est l'équipe et c'est le
service, de la commande au service après-vente, explique Mme Déziel. On a un
département de recherche et développement qui travaille tous les jours pour
baisser les coûts, avec le client. C'est plus facile travailler de concert avec
les clients pour baisser leur facture que de vouloir vendre au plus cher! »
La prochaine étape, c'est l'exportation. Comme plusieurs
autres gens d'affaires, Mme Déziel entend bien profiter de la chute du dollar
canadien pour conquérir le marché américain.
« On est rendus là. On travaille sur des choses
intéressantes et on a déjà entamé des pourparlers avec des gens aux États-Unis.
»
Sur sa nomination...
« Quand on a gagné le prix Entreprise manufacturière au Gala
Excellence de la Chambre de commerce de Sherbrooke, c'était le prix de toute l'entreprise.
Le Prix Femmes d'affaires du Québec, c'est mon cheminement a moi qui a été
regardé, appuyé par les chiffres de l'entreprise, raconte Lise Déziel. Ça m'a
fait tout un WOW d'avoir été choisie comme finaliste! »
L'exercice d'introspection pour monter le dossier de mise en
candidature pour le Prix Femmes d'affaires du Québec a été un bon exercice pour
l'entrepreneure.
« On ne voit pas le chemin parcouru tant qu'on ne s'arrête
pas pour le regarder. J'ai pris conscience de ce que j'avais en tant que femme
d'affaires, et de ce qui me manquait. Mais être en nomination, c'est l'une des
plus grandes tapes dans le dos que j'ai eu dans ma vie. Je suis au bon endroit,
finalement. »