Mis à part l'expression de quelques préoccupations sur le plan présenté par le Ministère de l'Éducation du Québec sur le retour en classe pour les étudiants et du personnel enseignant, le président de la Fédération des directions d'écoles du Québec est satisfait de la proposition gouvernementale.
« On est très content! Ce sont de bonnes nouvelles d'enfin connaitre la nature du plan élaboré par l'équipe du ministre de l'éducation. C'est du jamais vu comme situation et somme toute, il valait la peine d'attendre un modèle réfléchi et conçu pour répondre à la situation de crise actuelle. C'est un pas dans la bonne direction, on a eu une date de retour et certaines balises concernant la clientèle, mais on a beaucoup de pain sur la planche. »
Avec les dates annoncées soit le 11 et le 18 mai (pour certaines régions), il ne reste que deux à trois semaines aux directions d'établissement scolaire pour mettre les choses en place. La question est : Seront-ils prêts?
« Oui nous serons prêt, mais il faudra se mettre rapidement à la tâche. Ce sera beaucoup d'aspects techniques à régler, mais avec le retour de notre personnel et en respectant les balises de la santé publique de distanciation sociale, nous pourrons en équipe, préparer adéquatement le retour et diffuser correctement l'information aux parents. Cependant maintenant que l'on connait la capacité d'accueil de 25 %, la prochaine étape de la tâche est très technique comme le transport des étudiants avec un élève aux deux bancs. Considérant le nombre de parents qui retourneront leur enfant en classe, ajouter à cela la logistique des déplacements lors des récréations et heure de diner, qui se fera peut-être en classe, ce sera une bonne gymnastique à terminer », explique M. Prévost.
Au niveau de la direction des écoles le plus important est de maintenir un bon service autant pour ceux qui reviennent en classe que pour ceux qui demeureront à la maison.
« Il faudra s'assurer de bonifier le service de formation à domicile afin d'avoir une équité de service entre les élèves en classe ou non. On a maintenant un devoir d'équité mais notre plus grande préoccupation est de s'assurer d'offrir un service de qualité à tous nos élèves et spécialement à nos élèves vulnérables. Cependant il ne faut pas oublier aussi notre clientèle du secteur de l'enseignement professionnelle et adulte, dont les enjeux sont complétement différents », fait remarquer Nicolas Prévost.
Il ne faudra pas négliger aussi l'aspect psycho sociale de la pandémie qui laissera peut-être des séquelles affectives et psychologiques chez certains élèves.
L'école agissant comme un filet de sécurité sociale pour beaucoup d'enfants au Québec, la possibilité d'embaucher des psychologues et des travailleurs sociaux supplémentaires a été évoquée, afin de venir en aide aux élèves qui auront souffert d'une façon ou d'une autre du confinement.
« Avant le déconfinement le gouvernement a alloué beaucoup de sous pour embaucher des professionnels, mais malheureusement au niveau des ressources humaines, ça ne se bouscule pas pour venir frapper aux portes », se désole M. Prévost.
Donc dans un premier temps les établissements de même que les services de garde scolaire et éducatifs à l'enfance seront accessibles à partir du 4 mai pour que le personnel scolaire puisse amorcer la préparation du retour en classe.
Et le 11 mai prochain toutes les écoles primaires du Québec pourront rouvrir leurs portes à tous les enfants, et selon la même logique le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance sera graduellement ouvert. À noter que le gouvernement mettra fin également aux services de garde d'urgence à ce moment.