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La victime de Pierrot Lapierre se confie

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Photo : Ce n’est pas par choix que Sylvie veut déménager, mais bien parce qu’elle veut passer à autre chose et laisser les cauchemars et mauvais souvenirs derrière elle.
Vincent Lambert Par Vincent Lambert
vlambert@estrieplus.com
Jeudi le 23 février 2017

Suite à la condamnation de Pierrot Lapierre à trois ans de prison, le journal EstriePlus.com s'est entretenu avec la victime. Rappelons que celle-ci avait été séquestrée et battue pendant près de six heures à son domicile. Depuis, elle se bat pour se relever et regarder vers l'avenir.

Après s'être séparé de sa conjointe, Pierrot Lapierre n'avait pas d'endroit où aller. Sylvie, victime de la séquestration, avait donc décidé de l'héberger pour lui donner un coup de main. « Il venait de se séparer de sa conjointe, qui était mon amie de femme, souligne-t-elle. Il ne connaissait pas personne dans le coin puisqu'il vient des Îles de la Madeleine. Je lui ai donc offert de venir rester chez moi pour le dépanner en attendant qu'il se trouve un appartement », explique Sylvie.

L'élément déclencheur de cet acte de violence de Lapierre aurait été causé par sa séparation. « Il n'a pas eu de réaction lors de sa séparation. Je pense que c'est ce qui a causé ses agissements. Des fils se sont touchés et c'est moi qui étais là », commente Sylvie.

Selon les dires, Lapierre avait déjà un dossier antérieur que la victime ne savait pas. «lL'avoir su avant, je ne l'aurais pas hébergé », avance-t-elle. « Ça faisait trois ans que je le connaissais. Il m'aidait à faire mon épicerie et mes commissions. Il était bien correct. On n'avait eu aucune dispute, c'est arrivé comme ça », note Sylvie.

Depuis ce triste événement, Sylvie ne s'en cache pas : c'est difficile. « C'est dur, mais j'ai ma fille qui m'aide beaucoup. Je vais avoir besoin d'un suivi et je dois déménager, car ça me rappelle trop ce qui s'est passé », précise avec émotion la dame.

Repartir à neuf

Afin de continuer d'avancer dans la vie et de passer à autre chose, la fille de Sylvie a mis sur pied une campagne de socio financement GoFoundMe (les détails ici)pour sa mère. L'objectif est d'amasser 7 000 $ pour répondre au besoin de Sylvie. « Quand je vais déménager, je vais devoir acheter de nouveaux électroménagers, de nouvelles béquilles. L'Escale ne pouvait pas m'aider vu que ce n'était pas de la violence conjugale », fait valoir Sylvie.

« Lorsqu'on est victime d'actes criminels, on ne peut pas casser un bail. Il faut se protéger, car on n'a pas les sous pour payer les mois où on ne sera plus ici. Ma mère ne peut pas vraiment aller en hébergement parce qu'elle a de la difficulté à monter les marches », soutient Katherine, la fille de Sylvie. « Un traumatisme comme ça ne se perd pas en six mois. Il va falloir un long suivi psychologique. Ça va rester à vie ce qui s'est passé », ajoute-t-elle.

Ce n'est pas par choix que Sylvie veut déménager, mais bien parce qu'elle veut passer à autre chose et laisser les cauchemars et mauvais souvenirs derrière elle. « Je veux reprendre ma vie en main et repartir à neuf. Ça fait peur par contre de repartir à neuf à 59 ans. Pour me changer les idées, je cuisine beaucoup et je téléphone. J'ai fait du pain pour ceux qui m'ont aidé », précise la dame au grand cœur.

Lorsqu'elle sort à l'extérieur, Sylvie se sent juger et regarder. « J'ai toujours peur que quelqu'un soit en arrière de moi. Si je vais dans un autre quartier, je vais pouvoir repartir à neuf. Dans mon salon, je revois défiler ce qui m'est arrivé. Je ne peux plus rester ici. J'ai besoin d'aide et c'est fou ce que j'ai passé en six heures », insiste tristement Sylvie.

 Une approche professionnelle des policiers

Dans la façon de gérer la situation, Sylvie affirme que les policiers ont fait un bon travail. « Ils ont été tellement gentils. J'ai été super bien gérée. Ils ont vu que j'avais peur et ils ont vu mes blessures », illustre Sylvie.

Dans tout ce brouhaha, Katherine regrette de ne pas avoir été sur place pour aider sa mère. « J'étais au cinéma et les policiers m'ont appelé. Ma mère était en choc. J'ai trouvé qu'ils géraient bien la situation. Ma mère a toujours été fière et forte », explique-t-elle.

Dans sa malchance, Sylvie a été chanceuse de ne pas avoir des blessures majeures. « Ma mère n'a pas vraiment de séquelles physiques. Elle n'a pas eu de cassures. Elle n'avait rien sauf des blessures au visage », avance Katherine. Les actes de violence auraient été faits en toute conscience et Sylvie a reçu plusieurs menaces. Elle a tenté de gérer la situation en parlant à Lapierre lorsqu'il revenait à lui-même. Elle lui a demandé de s'en aller et d'aller chercher de l'aide pour lui.

Une sentence tout de même satisfaisante

Questionnée sur la sentence de Lapierre, Sylvie a avoué être satisfaite. « Je suis satisfaite, car si ça avait été en procès, ça aurait trainé. Je ne voulais pas le confronter en cours. Je dois aller de l'avant », estime-t-elle.

« Moi je ne suis pas contente. Ça reste que c'est un acte criminel. On va avoir la paix pour deux ans. Le traumatisme restera là. Il y a toujours une crainte. On vit ça dans le film, mais on ne pense jamais que ça va arriver. La journée que c'est arrivé, j'étais censé aller voir ma mère, mais j'ai eu un imprévu. J'aurais voulu défendre ma mère. J'en fais des cauchemars », illustre émotionnellement Katherine.

« Je ne dois pas avoir de rage au cœur si je veux continuer d'avancer. C'est dur pardonner, mais je devrai le faire pour repartir à neuf et m'en sortir. Il faut y aller au jour le jour et profiter des moments présents », termine Sylvie.


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