La période prébudgétaire du gouvernement du Québec cogne à la porte et l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE) demande deux choses : abolir la « taxe famille » et réinvestir dans les services éducatifs.
L'AQCPE est présentement en tournée médiatique pour partager ses demandes dans différents endroits du Québec et pour interpeller les députés du caucus libéral. On demande au gouvernement d'abolir la « taxe famille » et de réinvestir dans les services éducatifs de qualité.
Selon l'APQCPE, cette taxe représente en tout 7 % du surplus budgétaire, soit 168 M$. Pour les services éducatifs, l'AQCPE demande des réinvestissements de près de 74 M$, soit la somme qui a été coupée dans les dernières années.
La « taxe famille » concerne la modulation des tarifs qui sont montés jusqu'à 20 $ en 2014. « Au moment de faire les impôts, pour une famille d'un enfant qui gagne un revenu brut de 200 000 $, ça va coûter 2 600 $ en impôts. Ça commence à être imposant », a fait valoir ce matin Louis Sénécal, président-directeur général de l'AQCPE.
Le gouvernement du Québec doit dégager un surplus budgétaire de 2, 4 milliards $, commente M. Sénécal. « On ne demande pas la mer à boire. Les conditions sont favorables en ce qui concerne l'économie et le budget du Québec. Notre demande d'investissement n'est rien comparativement aux surplus disponibles. »
Un pas dans la bonne direction
Pour l'AQCPE, le gouvernement du Québec a fait un premier pas dans la bonne direction en annulant la modulation pour le troisième enfant et les suivants en plus de la réduire pour le deuxième. L'objectif : rétablir l'équité fiscale et s'assurer que les parents ne soient pas surtaxés par rapport aux contribuables. « Sur cette mesure, le gouvernement s'est ravisé et a reconnu qu'il est allé trop loin. Il faut continuer dans la bonne direction », a expliqué M. Sénécal.
« Mais certains parents ont vu que ça coûtait moins cher aller en milieu non subventionné. Plusieurs services de garde ferment chaque semaine et on se dirige vers une réduction du tiers de ressources en milieu familial. Les CPE ont aussi plus de difficulté à combler leurs places », a précisé M. Sénécal.
Pour l'AQCPE, ce qui est alarmant, c'est la qualité des services. M. Sénécal rappelle que l'éducation commence à la petite enfance.
« Selon des données du gouvernement, 4 % des places en CPE en 2014 ont été classées comme insatisfaisantes contre 36, 3 % en garderie non subventionnée. Pour nous, c'est alarmant la croissance des garderies non subventionnées. On peut se poser des questions par rapport aux investissements du gouvernement et dans la qualité insatisfaisante. On peut voir que la qualité est en décroissance », illustre-t-il.