Le manque de ressource dans la pratique des sages-femmes se fait de plus en plus sentir en Estrie. La demande qui est supérieure à l'offre favorise la pratique illégale. La présidente de l'Ordre des sages-femmes du Québec, Marie-Ève St-Laurent, était de passage à Sherbrooke mercredi pour discuter de la problématique avec les 21 sages-femmes de la région.
Au Québec, on compte quelque 230 sages-femmes, dont 21 en Estrie. Au cours de la dernière année, les sages-femmes de la Maison de naissance de l'Estrie ont accompagné de nombreuses femmes tout au long de leur grossesse et ont accueilli 382 nouveau-nés. Le problème, c'est que la demande pour des accouchements avec sages-femmes est supérieure à l'offre.
« Le manque de ressources professionnelles pose certains défis, explique Mme St-Laurent. L'accessibilité en est un, bien sûr, ainsi que l'épuisement professionnel et même la pratique illégale. Il importe donc d'échanger avec les sages-femmes sur leurs réalités et sur la façon d'assurer une pratique respectueuse à la fois du besoin des femmes et des règles en vigueur. »
L'Ordre des sages-femmes du Québec note une augmentation de la pratique illégale, directement causée par cette pénurie.
« Même si nous reconnaissons qu'il y a un problème d'accessibilité, nous ne pouvons, en aucun cas soutenir des personnes qui contreviennent à la loi en se prétendant sages-femmes et en posant des actes réservés sans être membres de l'OSFQ. Notre Ordre a pour mission de protéger le public et s'oppose à toute forme de pratique illégale. »
Parmi les pistes de solutions à explorer, l'Ordre voit à développer et ou à soutenir des initiatives afin d'accroître l'accessibilité aux sages-femmes, comme la collaboration interprofessionnelle. Un projet-pilote est d'ailleurs en cours dans la région de Rivière-du-Loup; il s'agit d'une collaboration entre les sages-femmes et les infirmières.
Notons que le nombre de sages-femmes a augmenté fortement en 2003, soit depuis l'arrivée sur le marché du travail des diplômées du baccalauréat en pratique sage-femme. Aujourd'hui, la demande de services dépasse l'offre.