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Parce que les hommes aussi ont besoin d’aide...


L'organisme sherbrookois SHASE (Soutien aux Hommes Agressés Sexuellement durant leur Enfance), cherche à faire changer les mentalités et surtout, à élargir l'éventail de services offerts à cette clientèle.
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Photo : crédit photo: Pixabay
Anita Lessard Par Anita Lessard
Dimanche le 22 décembre 2019

Alors que les dénonciations se multiplient; que des recours collectifs sont approuvés, la souffrance des hommes victimes d'agressions sexuelles ne semble pas émouvoir au point de faire évoluer les politiques d'aide envers ceux-ci.

L'organisme sherbrookois SHASE (Soutien aux Hommes Agressés Sexuellement durant leur Enfance), cherche à faire changer les mentalités et surtout, à élargir l'éventail de services offerts à cette clientèle. Cela fait près d'une dizaine d'années que cette ressource unique tente de rejoindre ces hommes; à leur permettre de reprendre un certain contrôle sur leur vie. Malgré la méconnaissance du public, de l'existence d'un tel organisme, il n'en demeure pas moins que le SHASE offre une bouffée d'air à près de 130 hommes de la région, à chaque année.

Avec des thérapies individuelles ou de groupes, étalées sur plusieurs semaines, SHASE aide à libérer la parole des victimes et propose des moyens pour se sortir du stigma que peut représenter un geste qui marque une vie à tout jamais. Les tabous entourant sont multiples et ces ateliers permettent aux participants de les affronter : briser le silence imposé par l'agresseur; réduire l'isolement et la solitude ressentie; démontrer que la personne n'est pas seul à avoir vécu ce type d'agression; à mieux comprendre l'impact du passé sur sa vie actuelle; et avoir accès à de nouvelles informations, à une meilleure compréhensions et de voir sous une autre perspective l'agression et ses conséquences.

Alexandre Tremblay-Roy, directeur général de SHASE Estrie explique à quel point il est difficile pour un homme d'aller chercher de l'aide quand il s'agit de ce type de trauma : « Des fois c'est la réponse des parents quand ils ont essayé d'en parler et se sont fait dire ‘'Parles-en pas''. Ou ils se sont eux-mêmes censuré; se dire victime de quelque chose, c'est pas facile à accepter. En moyenne cela prend environ 40 ans pour un homme avant d'aller chercher de l'aide. » L'incompréhension des gestes portés contre la victime, l'impuissance vis-à-vis ceux-ci, la culpabilité, la honte et la colère qui y sont associés poursuivent la personne dans sa vie adulte. Le fait qu'une dénonciation reste presque systématiquement lettre morte auprès des autorités judiciaires, n'aide en rien la situation. Seul point positif, M. Tremblay-Roy dit avoir observé plus de demandes d'aide avec le mouvement # moiaussi. Cette vague de dénonciations a aussi donné une voix à des hommes qui s'empêchaient de dévoiler leur lourd secret.

Il est pourtant statistiquement prouvé que ces hommes sont plus nombreux à devenir toxicomanes, à développer des problèmes psycho-sociaux, et même à répéter des actes auxquels ils ont eux- même été soumis. Ce lourd bagage a des conséquences sur les relations amoureuses et interpersonnelles, sur la stabilité émotionnelle, et sur la sexualité des victimes.

« Ça occupe énormément le système de santé, le système carcéral aussi. Un homme de par sa socialisation, va être porté à extérioriser sa colère. Ça va le pousser à consommer plus de drogues ou d'alcool, de commettre des gestes de violence, ce qui amène le plus souvent, la société à la condamner et à le faire incarcérer. L'individu va se retrouver en détention et ce n'est pas un environnement très sain pour une ancienne victime d'agression sexuelle », explique M. Tremblay-Roy qui dit ne pas chercher à justifier ces actes, mais plutôt à les comprendre. SHASE collabore avec les instances de la prison Talbot pour donner un soutien aux détenus qui en manifestent le besoin.

Au cours des prochains mois, l'organisation prévoit lancer une campagne de sensibilisation auprès du public pour mieux expliquer l'importance de sa mission, et de la nécessité de pérenniser et améliorer son offre de services avec un financement accru. On veut même modifier la signification de l'acronyme SHASE pour le rendre plus inclusif pour Soutien aux Hommes Agressés Sexuellement Estrie, puisqu'avec les années, les intervenants ont compris que les hommes peuvent subir ce genre d'agression à n'importe quel moment de leur vie.

 Pour obtenir plus d'informations ou faire un don à cet organisme: shase.ca ou par téléphone : (819) 933-3555

 

 


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