Rita Jacques se souvient du 6 décembre 1989. C'était un vendredi soir. Elle était dans son salon quand on annonçait à la radio que l'Opération Nez rouge avait besoin de bénévoles. Le déclic s'est fait à ce moment précis et 30 ans plus tard, elle est toujours au rendez-vous.
« Je crois que c'est la plus belle organisation qui peut sauver des vies et qui est au profit de nos jeunes athlètes. C'est comme ma deuxième famille », commente la bénévole de 79 ans. « Je ne peux pas accepter qu'une personne prenne le volant en état d'ébriété et enlève la vie à quelqu'un, poursuit celle qui fait du bénévolat depuis 1957 environ. J'ai toujours voulu rendre service dans ma vie et c'est ce que je fais. »
À la centrale de Sherbrooke, Mme Jacques en fait rire plus d'un avec son « petit bébé ». «C'est un téléphone avec une peluche et quand ça ne sonne pas, on me lance un cri pour que je fasse sonner le téléphone avec mon petit bébé, indique celle qui invite les bénévoles à s'impliquer en grand nombre. Tout le monde trouve ça bien drôle!»
Sur la route, la doyenne des bénévoles à Sherbrooke a accumulé bon nombre d'anecdotes. «Un vendredi soir, vers 22 h, il neigeait beaucoup, se souvient Mme Jacques. On est monté à Cookshire. Le monsieur en avait pris un peu [de la boisson], c'est sûr, mais il était très drôle. Je lui ai demandé où on devait [aller après avoir été le chercher]. Il m'a dit de tourner sur un rang. Je lui ai dit : "est-ce que c'est un chemin ça ou un champ ?" Il a répondu qu'ils étaient six à vivre sur le rang et que ce soir-là, c'était son soir de sortie. Je l'avais trouvé assez drôle ! Il aurait fallu avoir un livre pour écrire tout ça!»
Rita Jacques apprécie grandement l'Opération Nez rouge. À l'époque où elle travaillait, elle prenait son mois de vacances en décembre pour être certaine de s'impliquer auprès de l'organisme. « Du plaisir avec Nez rouge, je peux vous dire que j'en ai eu, assure-t-elle. Oh mon dieu ! Nez rouge, j'en mange ! »
Au cours de sa carrière de bénévole, Mme Jacques s'est promenée pendant 22 ans sur la route pour aller chercher les gens sur les plus longues distances. Il n'était pas rare de la voir renter à la centrale à 17 h 30 et repartir le lendemain matin vers 6 h 30. Maintenant, elle retourne chez elle le soir vers 23 h 30.
Est-elle prête à tirer sa révérence ? Pas du tout. « Je vais continuer tant que Nez rouge voudra de moi, dit-elle en riant de bon cœur. J'aime ça aider les autres et j'espère que ça va se poursuivre pendant longtemps. Il y a une belle ambiance. On a une équipe formidable et je l'aime. »
Rita Jacques est récemment entrée dans le Cercle Nez rouge pour son engagement soutenu et son apport auprès de l'organisme local.