Une mobilisation citoyenne contra la culture du viol aura lieu ce soir, à 18h, au palais de justice de Sherbrooke. Une centaine de personnes sont attendues à l'événement.
C'est le Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel de l'Estrie (CALACS Agression Estrie) qui a décidé d'organiser l'événement, à la suite des récentes plaintes d'agressions à caractère sexuel, dont les démarches judiciaires ont été médiatisées.
«Nous voulons dénoncer le traitement des victimes dans les médias, explique Maggie Fredette, coordonnatrice et intervenante au CALACS Agression Estrie. Dans les médias, on remet souvent en doute les agissements des victimes. Il faudrait que les victimes soient parfaites! C'est très difficile de dénoncer; ça prend du courage.»
Ce parcours symbolique sera entamé au palais de justice de Sherbrooke, dès 18h. Les marcheurs se dirigeront par la suite au Cégep de Sherbrooke, où une conférence-discussion sur le thème de l'intersectionnalité et les oppressions sera offerte par le Comité Femmes de l'AÈCS (dès 19H30, à l'Artishow).
En octobre dernier, quelque 180 personnes avaient pris part à une manifestation contre la culture du viol et le patriarcat, au centre-ville de Sherbrooke. C'était quelques jours après qu'Alice Paquet ait accusé sur la place publique le député libéral Gerry Sklavounos de l'avoir violé. Rappelons qu'il y a deux semaines, le DPCP a rendu publique sa décision de ne pas déposer d'accusation contre le député, en indiquant «qu'aucun acte criminel n'a été commis».
Est-ce que cette nouvelle mobilisation a un certain lien avec Alice Paquet? Oui, répond Mme Frechette. «Je ne remets pas en doute le travail des policiers ou du DPCP, explique Mme Frechette. Je crois qu'ils ont bien fait leur travail, mais le fait de ne pas avoir assez de preuves pour dire qu'il y a eu un acte criminel ne veut pas dire qu'aucun acte criminel n'a été commis. C'est difficile pour une victime de prouver ses dires. C'est la parole de l'un contre l'autre. Mon travail à moi, c'est de soutenir les victimes et de les croire d'emblée. Je ne suis pas enquêteur, je suis là pour soutenir les victimes», conclut l'intervenante sherbrookoise.