La décision du ministère de la Santé de sabrer 1 M$ dans le budget consacré à l'équipe de santé publique de l'Estrie inquiète le Syndicat des employés de l'Agence de la santé et des services sociaux de l'Estrie.
Selon le Syndicat, dix postes à temps plein permanent seront retranchés et cinq autres postes à temps plein seront abolis, si l'on compte les coupes liées aux affectations temporaires non renouvelées au 31 mars.
En effet, le ministère annonce une nouvelle coupe de 40 % dans le budget de 2,5 M$ de l'Agence de la santé et des services sociaux de l'Estrie pour l'année 2015-2016. Une annonce qui vient s'ajouter a celle de diminuer le budget de l'ensemble des services en santé publique qui date du dernier budget libéral du ministre Leitao.
« Couper 1 M$ sur une enveloppe de 2,5 M$ ce n'est plus de la rigueur, c'est de la démolition », s'insurge Étienne Blanchette, président du Syndicat des employés de l'Agence de la santé et des services sociaux de l'Estrie - CSN.
La coupe de 1 M$ sera répartie comme suit :
- 35 % à la prévention et la promotion de la santé
- 35 % en administration
- 15 % en surveillance de la santé
- 15 % en protection de la santé
Répercussions sur les services
Selon le président, les services offerts à la population seront sans conteste affectés par cette nouvelle coupure.
« Nous sommes très conscients qu'il y avait des réaménagements qui étaient nécessaires et nous avons toujours été proactifs dans cette démarche », lance M. Blanchette. Or « depuis que le projet de loi 10 a été présenté, on nous dit que l'ensemble des services en santé publique sera réaménagé, mais maintenu. Le ministre indiquait également que seule la bureaucratie allait être allégée », soutient M. Blanchette. Pourtant, « les services seront très affectés », estime-t-il.
Il explique que l'Estrie qui a particulièrement misé sur la prévention est d'autant plus affectée par les mesures du gouvernement libéral. « La prévention, c'est stratégique pour éviter de dépenser plus dans les soins de santé plus lourds. Dans le passé, l'Estrie a fait le choix d'investir davantage en prévention. Alors, elle subit davantage les contrecoups de cette décision parce qu'elle a un patrimoine de santé publique plus important que les autres régions », prévient M. Blanchette.
« L'Estrie avait fait un choix judicieux en misant sur la prévention. La coupe mur à mur en provenance du ministère de Gaétan Barrette crée une injustice pour notre région », a appuyé Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie.
À savoir que cette nouvelle coupe budgétaire s'inscrit dans le cadre de la réorganisation du système de santé qui découle de la loi 10.
Rappelons que la loi 10 a pour objectif de simplifier l'accès aux soins et aux services ainsi que d'économiser 220 M$ par année. Parmi les moyens annoncés, on annonce notamment l'abolition des agences régionales, la fusion des centres de santé et de services sociaux et la création des centres intégrés de santé et de services sociaux (CISSS).