La
déferlante est se poursuit sur les médias sociaux. La haine et le mépris
continuent de hanter le propos de bien des « médias-socieux ».
François
Legault a pris l'habitude de partager des états d'âme sur sa page officielle
Facebook. Il le fait bien. Il choisit généralement le samedi matin pour envoyer
ces messages. Ils ont bien ficelés, assez impeccables dans la forme et,
surtout, pas trop édulcorés par son équipe.
Cette
semaine, il annonçait que son équipe, justement, avait été mandatée pour
retirer les messages haineux et/ou violents. Dans son message, il explique
qu'on ne retirera pas les messages qui mettent ses décisions en cause, dans la
mesure où le message est exempt de haine et d'insultes violentes.
J'applaudis.
Pour deux raisons.
Je
trouve d'abord que l'utilisation de moyens modernes de s'exprimer est
susceptible de créer des ponts entre les générations. J'applaudis aussi parce
que le fait de lire ou de tomber sur des messages violents et haineux me tire
vers le bas, me choque, m'exaspère et m'attriste. Et tout ça n'entraîne rien de
positif de toute façon.
Et quand
je lis le commentaire d'un homme qui se plaint qu'il a été retiré de la liste
des commentaires et reproduit son message sur sa page, j'applaudis un peu plus
fort : « ...Legault, t'es une marde. Il faut que tu le lises, parce que
c'est la vérité. T'es une marde. Pis la vérité est sur les médias sociaux, pas
à TVA! »
C'est malaisant,
inutile, méchant et, surtout, gratuit.
Philo
et biscuits aux brisures de chocolat
Il y a
un bout de temps que je me dis qu'il faudrait réintégrer la philosophie dès le
primaire. Il y a des moyens de rendre ludique la mise en place de données philosophiques.
Le but? Bâtir tout doucement le réflexe de la réflexion, justement! Comment
arrive-t-on à se faire une idée? Surtout de nos jours. Développer les
mécanismes qui font qu'on se donne le temps de se faire une idée (qui deviendra
peut-être une opinion!), sur un sujet donné.
Mon fils
m'a fait parvenir le lien d'une entrevue accordée par Frédéric Bouchard, un
philosophe qui s'intéresse à aussi aux sciences. C'était au réseau anglais de
Radio-Canada. Je mets le lien au bas de la chronique.
Le
philosophe parle de ses vacances et des biscuits aux brisures de chocolat.
Il avait
loué un chalet. Un chalet, disons, luxueux un brin. Dans ce chalet, il y avait
un bidule à contrôle vocal de type Alexa ou Google Home. Bref, le genre de
bidule à qui tu t'adresses pour obtenir des réponses à des questions, entendre
une chanson, etc.
Il a été
surpris de constater que la famille a adopté le système en un clin d'œil!
Puis, la
journée étant maussade, la petite famille décide de faire une activité qui
rallie tout le monde : on se fait des biscuits aux brisures de chocolat!
Mais là, ici, maintenant, on n'a pas de recette! Qu'à cela ne tienne, le
« bidule ami » en sort une sur-le-champ et la famille s'exécute en se
disant que c'est cool, quand même!
Fin de
l'histoire.
Le
philosophe, habitué aux mécanismes de réflexion, a repensé à l'expérience au
retour des vacances. Et ça l'a troublé. Il a constaté qu'on en est là, dans
notre façon de s'informer, en général. On pose une question à un ordinateur et
on prend la première réponse offerte. Point. On ne va pas plus loin. Le bidule
vocal est pire que le moteur de recherche sur l'ordinateur : il ne t'offre
pas des choix de réponse. Il te dicte celle qui sort en premier via les
algorithmes et voilà! On avait une question? On a une réponse. Le pire, c'est
que la première réponse émise est réputée vraie!
La
philosophie, ce n'est pas la lecture abstraite de longs textes écrits par des
pelleteux de nuages asociaux. Pas du tout!
La philo
installe en nous ce mécanisme qui nous fait comprendre qu'il y a plusieurs
angles à considérer dans une même situation. Pour moi, l'expression « une
médaille a deux faces » n'est plus valable. Je vois les situations comme
des dés à plusieurs faces. Et faire le tour des faces est sage. Et implique la
connaissance de la situation. Et sa compréhension.
Faire
l'apprentissage jeune de la philosophie devient aiderait grandement.
Apprentissage.
Comme dans apprenti sage.
Clin
d'œil de la semaine
Les
propos violents et haineux sur les médias sociaux intimident autrui et
procurent un élan de popularité à celle ou celui qui l'écrit. Ses amis
l'applaudissent. Yé! Mais ça sert surtout à cacher le fait qu'ils ignorent tout
du sujet dont il question.
https://www.cbc.ca/listen/live-radio/1-23/clip/15820725